Jean-Marie Tjibaou, une présence

Jean-Marie Tjibaou est certainement une des figures les plus emblématiques de la Nouvelle-Calédonie. Signataire de l’Accord de Nouméa (ADN), il fut également le concepteur du festival « Mélanésia 2000 » et à l’origine de l’Agence de Développement de la Culture Kanak (ADCK) qui aura en charge la réalisation du Centre Culturel Tjibaou.

Né en 1936 à Tiendanite, Jean-Marie Tjibaou suit d’abord une éducation religieuse jusqu’en 1947 à l’école catholique de Canala.

Il entre au petit séminaire de Païta en 1949, puis dans une école de l’Ile des Pins, où il fait son noviciat. Ordonné prêtre à Hienghène en 1965, il sera nommé à Nouméa où il exercera son ministère à la cathédrale.

Jean-Marie Tjibaou se rend en France et suit les cours de l’Institut de Sociologie de la Faculté Catholique de Lyon de 1968 à 1970.

D’abord étudiant en section ethnologie à l’Ecole Pratique des Hautes Etudes (1970-1971), il rédigera une thèse en ethnologie à la Sorbonne, sur le thème de l’identité culturelle. Il ne terminera pas cette étude. Peu après son retour sur le Territoire, il décide d’abandonner le statut de prêtre et demande sa  » réduction à l’état laïc « .

Fonctionnaire du Service de l’éducation de base, il fait la promotion de l’Association féminine pour un souriant village mélanésien.

Toujours passionné de problèmes culturels, il est le concepteur et l’organisateur du festival « Mélanésia 2000  » avec Jacques Iekawé (1974-1975), où pour la première fois, l’identité kanak apparaît au grand jour sur l’île. Il participe pour l’occasion à la rédaction de Kanake dévoilant cette identité.

QUANT À L’INDÉPENDANCE KANAK : POUR NOUS IL Y A ICI UN PEUPLE INDIGÈNE, C’EST LE PEUPLE KANAK. NOUS VOULONS D’ABORD LA RECONNAISSANCE DE CE PEUPLE ET SON DROIT À REVENDIQUER L’INDÉPENDANCE DE SON PAYS. CE N’EST PAS PLUS RACISTE QUE DE PARLER DE CITOYENNETÉ FRANÇAISE.  (cité dans Jean-Marie Tjibaou, La présence kanak, Édition établie et présentée par Alban Bensa et Éric Wittersheim)

Membre de l’Union des indigènes calédoniens amis de la liberté dans l’ordre (UICALO), Jean-Marie Tjibaou est élu coup sur coup maire de Hienghène et conseiller territorial de la côte est en 1977. Au sein de l’Union calédonienne, il est l’un des principaux artisans de l’abandon du concept d’« autonomie » pour celui d’« indépendance », d’abord « pluriethnique » (1977), puis très vite « kanak » (1978).

Lors du 8e congrès de l’Union Calédonienne, il devient vice-président alors que Yeiwéné Yeiwéné, Pierre Declercq et François Burck entrent à la direction de celle-ci. C’est le point de départ de prises de positions plus radicales vers l’indépendance.

Elu conseiller territorial du Front indépendantiste qui vient d’être créé en 1979. Il sera élu vice-président du Conseil de gouvernement de Nouvelle-Calédonie suite à un renversement d’alliances en juin 1982. Il le restera jusqu’au 18 novembre 1984, jour du  » boycott actif  » des élections territoriales par les indépendantistes.

En juillet 1983, il participe, pour le Front Indépendantiste, à la  » table ronde  » de Nainville-les-Roches, avec, entre autres, Jacques Lafleur.

Jean-Marie Tjibaou est placé à la tête du FLNKS lors de sa création en novembre 1984. Il deviendra président du Gouvernement Provisoire de Kanaky.

Le 5 décembre 1984, deux de ses frères sont parmi les dix kanak assassinés dans l’embuscade de Hienghène. Il demande malgré tout la levée des barrages.

En 1985-1986, il est élu président de la région Nord issue du « Statut Fabius-Pisani ».

Le 26 juin 1988, peu après le drame d’Ouvéa, il participe à Paris à des négociations aboutissant à la signature des accords de Matignon avec le Premier Ministre Michel Rocard et Jacques Lafleur, président du RPCR.

Le 04 mai 1989, Jean-Marie Tjibaou est assassiné à Ouvéa par un indépendantiste opposant.

Le 18 novembre 2010, il reçoit à titre posthume, conjointement avec Jacques Lafleur, la « Colombe de la Paix », prix décerné chaque année depuis 2008 par l’Allemagne soutenue par l’UNESCO.

Le 17 novembre 2014, il reçoit à titre posthume un hommage du président de la République française François Hollande.

Un numéro spécial lui a été consacré par la revue Mwà Véé dans son numéro 54 que nous vous invitons à découvrir ici :

Ses publications :
o La présence Kanak
o Kanaké, Mélanésien de Nouvelle-Calédonie (Collectif)
o Kanaky
Sources :
www.adck.nc/
https://www.universalis.fr/
https://fr.wikipedia.org/

2 commentaires sur “Jean-Marie Tjibaou, une présence

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