Après des poèmes et des nouvelles très remarquées, Déwé Gorodé signe avec ce premier roman une oeuvre singulière, traversée d’oralité kanak contemporaine, de récits anciens, de chants et de poèmes profondément originaux.
Dans la langue qui lui est propre, elle croque, page après page, des portraits d’hommes et de femmes, composant par touches parfois crues, parfois gaies, parfois sombres, un tableau sans fard des passions qui ravagent les êtres.
Sans faux-semblant, sans pudeur hypocrite, l’auteure choisit ici de dire le désarroi des femmes salies, abusées dès l’enfance, parfois au sein même de leur famille, soumises physiquement et moralement au bon vouloir du sexe fort, souvent sans résistance, mais jamais sans conscience.
L’épave n’est pas un roman de plus : c’est une oeuvre fondatrice d’une écriture kanak contemporaine, inventive et courageuse, la voix d’une femme qui brise le silence autour des maux du sexe et des violences faites à ses pairs.
Résumé
Dans le ventre d’une barque échouée sur la grève, Tom et Léna vont apprendre à s’aimer. Ils ignorent encore que d’autres si semblables à eux- même ont noué leur âme au rythme de ces vagues, esclaves de leurs désirs, prisonniers des passions et des drames qui déchirent les êtres. Lila l’Agave, poétesse rappeuse, Eva la guérisseuse et ce vieux pêcheur qui les observe.
De rêves en confidences, tout les conduit aux heures sombres sur le plat de la roche noire du cimetière des pirogues. Les destins s’enchevêtrent et se brisent, tissant d’un même fil des liens de vie, d’amour et de mort.
Après les captivantes nouvelles parues dans Utê Mûrûnû, petite fleur de cocotier et l’Agenda, Déwé Gorodé signe ici son premier roman tout imprégné d’oralité kanak et de fulgurante poétique.
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