Déwé Görödé est née le 1er juin 1949, dans la tribu de l’Embouchure, dans la commune de Ponérihouen (Pwârâiriwâ en paicî, littéralement « l’embouchure de la rivière »), sur la côte Est de la Nouvelle-Calédonie.
Ses études littéraires à Montpellier, de 1969 à 1973, marquent les vrais débuts de l’écriture poétique, la découverte des écrivains de la négritude, des romantiques et de Marx…
Révélateur en matière d’écriture, ce séjour en France est également le déclencheur d’une prise de conscience politique. À son retour, elle rejoint les Foulards rouges, puis le Groupe 1878, mouvements contestataires kanak nés de mai 1968. En mai 1976, elle participe à la création du Palika.
Licenciée en lettres modernes, elle commence à enseigner en 1974.
Chemin d’écriture
Entre 1994 et 1996, elle publie Utê Mûrûnû, petite fleur de cocotier et L’Agenda, deux recueils de nouvelles où elle exprime le lien à la terre et la place de chacun dans une société en voie de reformulation.
En 1996, elle publie également Par les temps qui courent, un recueil d’aphorismes.
Elle poursuit parallèlement son chemin d’écriture en signant Dire le vrai avec Nicolas Kurtovitch.
En 2000, à l’occasion du VIIIe Festival des arts du Pacifique à Nouméa, elle s’essaye au théâtre avec Kënâké 2000, mis en scène par Pierre Gope, au théâtre de Poche. Cette pièce traite de la politique et de l’histoire récente, la figure de Jean-Marie Tjibaou y est centrale.
L’Épave, son premier roman, paraît aux éditions Madrépores en 2005 ; il est réédité en 2007 et en 2015, en version papier et numérique.
Graines de pin colonnaire, un second roman composite, paraît à l’occasion du Salon international du livre océanien, en septembre 2009. Le 9 novembre de la même année, elle reçoit l’insigne de Chevalier des Arts et des lettres.
Son troisième roman, Tâdo, Tâdo, wéé ! – No more baby, est édité par Au vent des îles, à Tahiti, en 2012, dans la collection Littérature du Pacifique.
À l’orée du sable, son dernier recueil de poèmes a été publié en France en 2014, aux éditions Vents d’ailleurs.
En 2018, Madame Déwé Görödé reçoit, pour la journée des droits de la femme, le prix Arembo.
Un engagement au-delà de l’écriture
En 1992, Déwé Görödé participe à une mission de femmes au Mali.
De 1994 à 1995, elle travaille pour l’Agence de développement de la culture kanak lors de la saison de préfiguration du Centre culturel Tjibaou.
De 1996 à 1997, elle enseigne le paicî à Houaïlou et Poindimié.
De 1999 à 2001, elle dispense des cours d’histoire de la littérature du Pacifique et de littérature mélanésienne contemporaine à l’Université de Nouméa.
Membre du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie depuis la mise en place de l’Institution, Déwé Görödé y a assumé les fonctions de vice-présidente en charge de la culture et de la condition féminine. Elle fut en charge, entre autres, de deux dossiers importants prévus dans l’Accord de Nouméa : l’enseignement des langues kanak et les signes identitaires.
Elle a ainsi milité pour que la date du 24 septembre devienne en Nouvelle-Calédonie une célébration de l’identité néo-calédonienne.
Elle a de plus participé à la création du Salon International du Livre Océanien (SILO), aujourd’hui événement incontournable du paysage littéraire calédonien.
Bibliographie Sous les cendres des conques, éd. Edipop, 1985 : recueil de poèmes Utê Mûrûnû, petite fleur de cocotier, éd. Grain de Sable, 1994 : nouvelle L’Agenda, éd. Grain de Sable, 1996 : nouvelle Par les temps qui courent, éd. Grain de Sable, 1996 : recueil d’aphorismes Dire le vrai-To Tell the Truth, en collaboration avec Nicolas Kurtovitch, éd. Grain de Sable, 1999 : recueil de 18 poèmes bilingues, traduits en anglais par Raylene Ramsay et Brian Mackay Kënâké 2000, pièce de théâtre mise en scène par Pierre Gope au Centre d’Art de Nouméa (Théâtre de Poche) lors du VIIIe Festival des Arts du Pacifique en 2000 Le vol de la parole, en collaboration avec Weniko Ihage, éd. Edipop, 2002 : recueil de nouvelles The Kanak Apples Season, éd. Pandanus, Sydney, 2004 : anthologie de l’ensemble de ses nouvelles traduites en anglais par Peter Brown Sharing as Custom Provides, éd. Pandanus, Sydney, 2005 : anthologie bilingue de ses poèmes traduits en anglais par Raylene Ramsay et Deborah Walker L’Épave, éd. Madrépores, Poindimié, 2005 : roman psychologique sur les violences faites aux femmes Trente ans du Palika – En chemin vers la citoyenneté, Edipop, Nouméa, 2006, essai Graines de pin colonnaire, éd. Madrépores, Nouméa, 2009, roman Tâdo, Tâdo, wéé ! ou « No more baby », éd. Au Vent des Iles, Pirae, 2012, roman À l’orée du sable. Avec « La paix en soi » (texte écrit avec Nicolas Kurtovitch). La Roque d’Anthéron (France): Vents d’Ailleurs, 2014. Se donner le pays – paroles jumelles (avec Imasango). Préface de Murielle Szac. Paris: Bruno Doucey, 2016. La Vieille Dame. Nouméa: Madrépores, 2016. |