Une jeunesse contestataire

A la fin des années 1960, une jeunesse contestataire a ouvert le débat autour de la décolonisation, de l’indépendance et de l’identité. Cette jeunesse d’hier est devenue sagesse aujourd’hui, en 2022. Et si cette sagesse s’alliait à la jeunesse d’aujourd’hui ?

Une nouvelle tranche de la jeunesse calédonienne et en particulier kanak porte les inquiétudes de la population plongée dans un contexte socio-économique dégradé. Par ailleurs, dans le Pacifique commencent les premières décolonisations. Ce contexte ne manque pas d’inspirer les nouveaux mouvements politiques en Nouvelle-Calédonie qui rejoignent aussi la vaste campagne de dénonciation à l’encontre des essais nucléaires français en Polynésie. Enfin ces jeunes intellectuels ont vécu les évènements de mai 1968 en France où ils étudiaient.. Nombre de leurs actions s’inspirent des méthodes et des idéaux des mouvements contestataires français.

Parmi les nouveaux groupes de pression, les « Foulards rouges » se regroupent en 1969, autour de Nidoish Naisseline. En 1974 est créé « le groupe 1878 » autour d’Elie Poigoune, Henri Bailly ou encore Dewe Gorode. Ces nouveaux mouvements dénoncent les inégalités entre les Kanaks et les Européens, en faisant le constat d’une redistribution insuffisante et inéquitable des fruits de la croissance, vers les tribus et la population autochtone. Ils posent aussi et pour la première fois la question de « l’ indépendance canaque » libératrice, grâce à laquelle les Kanaks pourront renouer avec leur identité culturelle.

Dans la foulée, de nouveaux partis politiques naissent, il s’agit principalement du Front Uni de Libération Kanak (le FULK) et de l’Union Progressiste Mélanésienne en 1974 (UPM), ces deux derniers issus de l’Union multiraciale (crée à la fin des années 1969). Plus tard, en 1976 est créé le Parti de Libération Kanak (le PALIKA).

Ils se revendiquent tous de la cause nationaliste ; celle-ci est indissolublement liée à la revendication foncière, et à l’affirmation de l’identité kanak.

Au sein de l’UC, une nouvelle génération de militants plus marqués à gauche et plus radicaux, s’affirme. Il s’agit par exemple de Jean-Marie. Tjibaou, Eloi Machoro, François Burk, Leopold Jorédié, Yeiwéné Yéwéné… Ils veulent donner au parti un nouvel élan.

En juin 1975, à la Conception, une quarantaine de responsables de mouvements indépendantistes se réunissent dans le comité de coordination pour l’indépendance. Dans la « déclaration de la Conception » qu’ils élaborent, ils lancent officiellement le début de la lutte pour l’accession du peuple kanak à la souveraineté. Parallèlement, une autre démarche portée par Jean-Marie Tjibaou et Jacques Iekawé aboutit en septembre 1975 à l’ouverture à Nouméa du festival Mélanésia 2000. Il regroupe des délégations de tout le pays venues présenter avec beaucoup de conviction leurs spécificités culturelles.

La revendication politique de l’indépendance rejoint l’affirmation identitaire kanak et fait naître l’idéal de l’indépendance kanak socialiste (…).

Source : https://histoire-geo.ac-noumea.nc/

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