Figure historique de la cause kanak, il en a été l’un des militants les plus actifs : Elie Poigoune a connu la prison, les arrestations musclées et a été viré de l’enseignement pendant 3 ans à cause de son activisme. Il est aujourd’hui président de la Ligue des droits de l’homme de la Nouvelle-Calédonie.
Aîné d’une famille de cinq garçons, Elie Poigoune est né en 1945 à Houaïlou (Nouvelle-Calédonie). En tant que fils de pasteur, il a grandi dans un milieu protestant assez strict, entre Touho et Canala, au nord de la Grande-Terre. Il a fait partie de la première génération kanak à avoir eu son baccalauréat. En 1964, il part en Métropole où il suivra 5 ans d’études à Montpellier et deux ans de coopération en Tunisie afin de devenir professeur de mathématiques.
À son retour, il a été nommé au lycée Lapérouse. A l’époque, il était le seul enseignant Kanak. Il a ensuite obtenu le Capes puis l’agrégation.
Son engagement politique est venu vers 1974, quand il a milité dans le Groupe 1878 pour la revendication des terres. Il fut condamné plusieurs fois pour son engagement politique et suspendu pendant 3 ans de son poste d’enseignant.
« L’indépendance n’était pas notre revendication de départ, mais comme on ne voulait pas nous écouter, notre discours s’est radicalisé.«
Il a participé à la naissance, en 1976, du Parti de libération Kanak (Palika).
Aujourd’hui, il siège au sein du Comité des Sages et est le président de la Ligue des droits de l’Homme de Nouvelle-Calédonie.
Crédits photos : Elie Poigoune, président de la Ligue des droits de l’homme de Nouvelle-Calédonie, pose pour un entretien à l’AFP à Nouméa, le 1er novembre 2018 ©Theo Rouby / AFP |