La dynamique de l’AKIL
Je suis parti de Tiéta avec l’idée d’assurer trois activités ce week-end. Un de mes neveux se mariait à Kowe-kara, et en tant que membres du clan, nous devions apporter notre « tro » notre participation coutumière.
Samedi, vers 7 h, je me suis rendu à Kowe-kara pour le rendez-vous. Le fiston chargé de recueillir les coutumes nous attendait sous le bois noir, à côté de la baraque à paroles. Il était là avec son épouse. Le reste du clan, dont moi-même, est arrivé petit à petit. Je lui ai remis mon geste.
Peu après, je suis parti pour un enterrement. Je suis alors retourné à Kowe-kara, car le corps du défunt devait être inhumé au 4ᵉ kilomètre, tout en haut de la butte du cimetière. Je ne suis pas monté, il n’y avait encore personne et la côte était trop abrupte. Je suis resté en bas, au bord de la route, avant de repartir vers Kowe-kara.
Après avoir remis notre coutume à la famille, nous sommes allés nous asseoir sous le sapin, à côté de la cambuse, pour discuter un moment, échanger quelques plaisanteries entre nous, gens de la tribu.
Onze heures ont sonné, et je devais déjà partir pour mon autre rendez-vous, là-bas à l’Amirauté, pour signer des dédicaces.
Là-bas, l’ambiance était tout autre. Je rencontrais Joël Paul, un ami que je devais appeler. Nous nous l’étions juré, mais je ne l’ai finalement pas fait, car j’avais réussi à retrouver l’Amirauté par mes propres moyens.
Je me suis alors adressé au responsable des dédicaces et de l’évènement qui avait lieu ce matin-là. Il m’a remis un ticket pour le repas et m’a installé sous un chapiteau, entre deux autres écrivains : Benoît Saudeau et Nicolas Kurtovitch.
Sous le chapiteau, l’atmosphère était particulière. On a encore parlé de nos ouvrages, de leur poids, de leur trace. Moi, je n’ai rien publié depuis 2022. Je me suis contenté de poursuivre l’écriture de mon journal, Nuelasin semaine après semaine.
J’ai croisé d’autres auteurs, une vingtaine peut-être, avec qui j’ai échangé. Ensuite, je suis allé sous le chapiteau pour suivre les débats. C’était vraiment passionnant.
Ce n’est qu’après, vers trois ou quatre heures de l’après-midi, que je suis reparti. Au total, j’avais passé près de quatre heures là-bas, sous le chapiteau, à discuter avec les autres écrivains mais aussi avec les lecteurs qui étaient venus à ma rencontre.
Un bel endroit, une belle ambiance, une belle organisation, l’Amirauté.
Vers le soir, après Kowe-Kara, je suis rentré chez mon petit frère, à Nouville. J’y allais pour assurer la troisième activité de ce samedi proposée par notre association d’écrivains des îles. Beaucoup de chaleur : ces soirs de fin d’année dépassent les 30 degrés, et les nuits sont étouffantes.
J’ai alors dormi sur le balcon. Je me suis allongé sur le matelas et j’ai commencé à écrire. Mais la fatigue de la journée a vite pris le dessus : je me suis endormi.
Vers trois heures du matin, je me suis réveillé et j’ai commencé à composer. Le sujet tiré au sort ne me plaisait pas vraiment, mais je n’avais pas d’autres alternatives. Et puis, je tenais à participer à cette épreuve d’écriture de vingt-quatre heures fixée par nos responsables. Alors j’ai déroulé, un peu comme venaient les idées… en vrac — si je puis dire ainsi.
Je n’avais pas reçu le sujet à 9h comme prévu. Les responsables me l’ont envoyé seulement parce que je le leur ai demandé par SMS. Samuel l’avait envoyé sur le groupe Messenger, mais je ne pouvais pas le recevoir sur mon portable. C’est donc vers l’après-midi que j’ai reçu et réellement commencé à trois heures, pour terminer vers sept heures, juste avant d’aller chercher Eha, qui m’avait appelé.
Après m’être déplacé à Magenta nous sommes partis ensemble pour Kowe-kara, au mariage du neveu.
Voilà ma journée. Voilà mon week-end. Surprenant, pour un mois de novembre, avant de partir en vacances, avant de partir à la retraite. Le grand repos finalement, ce sera à quelques mètres sous terre. À Hnatro, pour nous les gens de Hunöj. Les vieux de chez nous, nous le disent tout le temps. Mais ça… c’est encore une autre histoire.
Pour accompagner M. Maselo, je vous propose comment se forme un orage. Propice en ces temps de fin d’année. Très dangereux parce que toujours accompagné par les éclairs, la foudre et le tonnerre. Dans la région, un homme est décédé foudroyé en allant à la pêche sous la pluie. Prudence !
Bonne lecture à vous. Wws
Dans la petite voiture de Maselo
Maselo (chauffeur) : Allez, montez vite, on part pour Boyen.
Tein : Salue Tchaou, ça va ?
Tchaou : Bof… tu sais bien, j’ai été viré du collège.
Tein : Oui, j’ai entendu. T’as fumé de la C.E. et fouillé dans les affaires de Mme Marinette…
Tchaou : C’était pour rigoler, mais ils ont pris ça trop au sérieux.
Tein : Tu crois que c’est drôle ? Maintenant tu ne peux plus réviser avec nous.
Tchaou : Franchement, les révisions, ça me saoule. Je préfère rester à la maison.
Tein : À la maison, tu vas juste jouer à la console et fumer encore…
Tchaou : Peut-être, mais au moins je suis tranquille.
Tein : Tranquille, oui, mais tu rates ta chance. Moi je veux réussir le brevet.
Tchaou : Tu crois que ça change la vie, le brevet ?
Tein : Bien sûr. C’est la porte pour le lycée, pour apprendre plus, pour avoir un métier.
Tchaou : Moi je vois pas si loin. J’ai l’impression que tout est déjà écrit.
Tein : Non, rien n’est écrit. Tu peux encore changer si tu veux.
Tchaou : Tu parles comme les profs…
Tein : Peut-être, mais eux ont raison. Regarde, le vieux Maselo conduit son taxi parce qu’il a bossé pour avoir son permis.
Maselo (en riant) : Exact, la jeunesse. Sans discipline, on n’arrive nulle part.
Tchaou : Bon… peut-être que j’ai déconné. Mais c’est trop tard maintenant.
Tein : Pas trop tard. Tu peux au moins arrêter les bêtises et préparer l’année prochaine.
Tchaou : On verra… mais toi, continue ton chemin. T’as plus de chance que moi.
Tein : La chance, ça se construit. Allez, courage frérot.
L’orage
Un orage se forme lorsque plusieurs conditions atmosphériques se combinent. Voici une explication claire et progressive :
1. L’air chaud et humide s’élève. Au sol, l’air peut être réchauffé par le soleil (forte chaleur, sol humide ou mer tiède). Cet air devient plus léger et monte rapidement : c’est la convection. En altitude, l’air est plus froid : l’humidité contenue dans l’air chaud condense et forme un nuage.
2. Naissance du cumulonimbus. Le nuage grandit en hauteur et devient un cumulonimbus, le nuage typique des orages. L’eau condensée forme des gouttes et des cristaux de glace. Des courants ascendants (air qui monte) et descendants (air qui retombe) se mélangent dans le nuage.
3. Séparation des charges électriques. Les frottements entre gouttes d’eau, glace et grésil créent des charges électriques. Le haut du nuage devient chargé positivement, le bas du nuage négativement. Le sol, sous le nuage, se charge positivement.
4. Déclenchement de l’éclair. Quand la différence de charges devient trop forte, un éclair se forme pour rééquilibrer les charges. Cela peut être : dans le nuage, entre deux nuages, ou entre le nuage et le sol. L’éclair chauffe l’air très rapidement, ce qui provoque l’expansion brutale de l’air : c’est le tonnerre.
5. La pluie, la grêle et les rafales. Lorsque le nuage est trop chargé en eau ou en glace, les précipitations tombent : averse, pluie intense, grêle. Les courants d’air peuvent créer des rafales violentes, parfois des bourrasques descendantes (downbursts).
En résumé Un orage se forme quand :
1. L’air chaud et humide monte.
2. Un gros cumulonimbus se développe.
3. Les charges électriques se séparent dans le nuage.
4. L’éclair et le tonnerre se produisent.
5. La pluie et les rafales accompagnent l’épisode.
« L’orage se forme scientifiquement comme décrit ci-dessus. Mais chez nous kanak, nous avons une autre explication. Certains clans sont détenteurs du pouvoir sur les éléments. Ils ont des feuilles appelées « boucan ». C’est un vieux sorcier du clan qui le manipule pour faire venir la pluie, le beau temps ou pour les faire repartir. Le Kanak croit en cela et fait toujours appel au sorcier si besoin. »












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