Bozusë, je repense à un papa que j’ai croisé en allant à la pharmacie de Koné mercredi après-midi. Il est de ma génération. Nous avons évoqué la question de nous-mêmes. La soixantaine. Et la pensée de quelqu’un de chez M. Pierre me traversa l’esprit. Quand on jeune, il faut vivre comme les jeunes, quand on est vieux, il faut vivre comme les vieux. Il ne faut pas mélanger les étapes et faire tout et son contraire. En étant vieux et avoir un comportement de jeune. La machine (corps humain) ne supportera pas. Et nous avons parlé après de certains frères qui n’ont pas arrêté les pratiques de quand ils avaient la forme. Ils ont continué ainsi à boire de l’alcool, du kava, à fumer et à veiller. Comme quand ils étaient jeunes. Résultat des courses, ils partent autour de la soixantaine dans le monde des aïeuls. Un autre monsieur en m’appelant au téléphone me dit que la soixantaine, c’est jeune. C’est le départ d’une autre vie. D’un autre rythme. On pèse. On marche à pas pesant. On compte. On gère notre respiration. L’assiette n’est plus une montagne de fourre-tout. On ne court pas mais on va toujours loin. Aussi loin que quand on était jeune. On vit d’une autre vie. Sinon quoi ? On connait la suite…
Pour accompagner Nuelasin 201, je publie mon échange avec Fany de RNC1ère. Ensuite Blowin’in the wind de Bob Dylan. Une chanson engagée chère à M. Pierre Qaeze.
Bonne lecture à vous de la vallée et à vendredi prochain. Wws
Dans la petite voiture de Maselo
– Bonjour Mme Ziul. Comment allez-vous et le CDT ?
– Oh, Mr Maselo, la question ne devrait pas seulement être orientée en ma direction. Il faut peut-être aussi que vous la posiez à l’ensemble de l’équipe enseignante du collège.
– Ah ! Vous avez raison. Je voulais surtout demander comment le collège se situe par rapport à l’ouverture du centre culturel de Voh.
– Pas seulement le collège. Il y aussi le primaire mais aussi tout le monde. Vous savez le centre culturel comme son nom l’indique est une maison de la culture. Chaque citoyen de la commune devrait venir pour lire ou tout simplement s’informer. Moi, je suis contente. Heureuse! Je suis une femme heureuse. Je vous assure. Je lis, je m’informe et je me cultive. Je grandis…
Je pense à toi, avant d’aller au culte. C’est le départ de Gwen qui me serre le cœur et travaille mon corps. Je ne la connais pas personnellement comme toi et les autres qui m’ont croisé à un moment de cette vie. J’ai vu des photos de Gwen à la télé et sur les réseaux après l’annonce de son départ. L’hommage de Gonzague est très émouvant. La tribu de Hunöj venait d’enterrer un monsieur hier. Cher à mon cœur. C’est le frère de Romain Hmeun de Djiido radio. J’étais tellement affecté qu’hier, après le C.A de la FELP à Koné, Élisa et moi sommes allés à Bopope pour rendre visite à l’instit (qui est de Hunöj et qui professe là-haut. ) Tous ces disparus me fendent en deux. Peut-être que c’est ma dimension humaine qui se perturbe elle-même. En tout cas je voulais te présenter mes condoléances à toi et tes collègues. Jai gardé contact avec Rosada. Je ne suis pas à Nouméa, mais je me serai déplacé à la morgue pour me montrer et présenter mon geste au clan de Gwen. Je l’ai déjà fait par le passé pour d’autres. Je partage avec toi ce petit vent coulis qui me brise le cœur en cette sainte matinée.
Félicitations à toi pour ton émission que je suis toujours avec attention. Je t’embrasse avec la pensée que j’embrasse aussi Gwen. Bon dimanche Mme Fany et à vendredi. Oleti et pardon pour ce détour.
Wws
Bonjour Wawes,
merci de ta pensée, et de ta généreuse sensibilité.
Je ne connaissais pas Gwen personnellement, aussi je transmets tes condoléances à Bénédicte Gambey-Piot et Valérie Jauneau, qui pourront les recevoir, pour elles-mêmes, et qui sauront aussi les transmettre aux proches de Gwen.
Tu écris que la mort perturbe ta dimension humaine, mais la cassure que tu ressens n’est-elle pas, justement, l’issue qu’emprunte le bouillonnement de ta grande humanité et de ta foi en la vie pour s’exprimer ? Je partage avec toi cette détresse rageante face à la disparition, approchant moi aussi de la cinquantaine, et constatant que les gens autour de moi ont de plus en plus souvent une fâcheuse tendance à mourir, toujours trop tôt. Je ne crois pas que l’on s’habitue à ça, et ne l’espère pas. Mais, tant que nous sourions lorsqu’un souvenir avec un défunt nous vient, je pense que la personne ne disparaît jamais vraiment.
Je te remercie pour tes encouragements concernant notre émission. C’est un travail qui me nourrit beaucoup, bien au-delà de l’appareil digestif, et suis très heureuse si cela s’entend à l’antenne.
Je profite de cette belle journée de début d’automne austral (tant pis si cela n’existe pas pour les climatologues) pour te souhaiter un joyeux anniversaire, malgré tout. Je compte sur toi pour célébrer comme il se doit toute la vie qui est en toi, aujourd’hui 🙂
Encore merci et à tout bientôt, j’espère.
Je t’embrasse,
Fany
Bonjour Fany,
J’ai envie de publier ta réaction à mon mail. Ton autorisation préalable. Oleti.
Wws
Ah, ah, bé oui, si tu veux… mais avec ton mail, alors, sinon on ne comprend pas sur quoi je rebondis…
Hey, punaise, on va finir par écrire un bouquin tous les deux, en ping pong ça pourrait être chouette n’empêche… dialogue entre un vieux sage broussard mélancolique et une « jeune » blanche citadine dépressive…
J’espère que tu remontes la pente…
Prends soin de toi et à bientôt j’espère,
Fany
Blowin’In the wind (soufflé dans le vent)
De Bob Dylan
How many roads must a man walk down
Before you call him a man?
Yes, ‘n’ how many seas must a white dove sail
Before she sleeps in the sand?
Yes, ‘n’ how many times must the cannon balls fly
Before they’re forever banned?
The answer, my friend, is blowin’ in the wind,
The answer is blowin’ in the wind.
How many years can a mountain exist
Before it’s washed to the sea?
Yes, ‘n’ how many years can some people exist
Before they’re allowed to be free?
Yes, ‘n’ how many times can a man turn his head,
Pretending he just doesn’t see?
The answer, my friend, is blowin’ in the wind,
The answer is blowin’ in the wind.
How many times must a man look up
Before he can see the sky?
Yes, ‘n’ how many ears must one man have
Before he can hear people cry?
Yes, ‘n’ how many deaths will it take till he knows
That too many people have died?
The answer, my friend, is blowin’ in the wind,
The answer is blowin’ in the wind.
Combien de routes un homme doit-il parcourir
Avant que vous ne l’appeliez un homme ?
Oui, et combien de mers la blanche colombe doit-elle traverser
Avant de s’endormir sur le sable ?
Oui, et combien de fois doivent tonner les canons
Avant d’être interdits pour toujours ?
La réponse, mon ami, est soufflée dans le vent,
La réponse est soufflée dans le vent.
Combien d’années une montagne peut-elle exister
Avant d’être engloutie par la mer ?
Oui, et combien d’années doivent exister certains peuples
Avant qu’il leur soit permis d’être libres ?
Oui, et combien de fois un homme peut-il tourner la tête
En prétendant qu’il ne voit rien ?
La réponse, mon ami, est soufflée dans le vent,
La réponse est soufflée dans le vent.
Combien de fois un homme doit-il regarder en l’air
Avant de voir le ciel ?
Oui, et combien d’oreilles doit avoir un seul homme
Avant de pouvoir entendre pleurer les gens ?
Oui, et combien faut-il de morts pour qu’il comprenne
Que beaucoup trop de gens sont morts ?
La réponse, mon ami, est soufflée dans le vent,
La réponse est soufflée dans le vent.
Notes & traduction de P. Mercy (source : du Net)












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