Bozusë, en me réveillant (dimanche 09 juillet), j’ouvre mon ordi pour lire les Nuelasin. Jusqu’aujourd’hui 145 pages. J’arrête parce que ma lecture allait prendre ma matinée. J’imagine celles et ceux qui me demandent de leur envoyer tous les numéros. Ma sœur Ciwë a commencé à lire. Je ne sais pas si elle les a tous lus. Personnellement, il m’arrive de les relire. Mais je me contente des derniers numéros. Je comprends Marie L et Mme Benedict. Sua, un frère qui bosse à la Province Nord et Fanciska lit Nuelasin pendant leurs heures de pause. Pareillement pour Drikone Novy qui partage après le journal pour d’autres, le temps de midi. Voila pourquoi j’essaie de vous envoyer l’hebdo avant 10h00 (quand c’était possible) Sinon, pour moi je me contente des numéros que je vais envoyer pour prendre de l’avance. On dirait que j’ai peur de ne plus envoyer Nuelasin. Pour ce qui est de la réalisation des articles, je m’appuie aussi sur vos réactions. Bisous vous. Pour accompagner le vieux Maselo, la légende de Téâ Kanaké. Bonne lecture à vous et bon long week-end. Aschell
« Oyez, oyez ! »: Je montais la petite côte pour rentrer à la maison et je lève machinalement la main pour saluer la grand-mère Gué Ré. Et elle dit avec tout sourire dehors: “Toujours saluer mais jamais s’arrêter pour boire café.” “Boom!” Sa parole fut comme un pavé. J’en riais. Non, un rictus. Maintenant, je m’en fais l’objectif de ma semaine, mais à commencer ce week-end: boire café chez Gué. Tout le monde sait que ce n’est pas le café qui est important. Le plaisir/la joie de partager. Donner et recevoir. Notre part d’humanité. Elle comble l’interstice incommensurable en chacun de nous. Un petit geste accompli pour le citoyen lambda que nous sommes. On dit toujours qu’on va passer mais on ne le fait pas jusqu’au jour où chacun meurt. Et l’autre qui reste, pleure. L’autre qui part ne sait plus. Inerte dans la caisse attend que le feu de l’incinérateur le réduit en cendre. Et le temps passe… les souvenirs aussi y passeront. Adieu l’amitié… adieu les ‘on aurait dû’ Ainsi soit-il.
“Eurêka”: Se serait écrié Archimède en courant nu dans les rues de Syracuse après s’être élancé hors d’une baignoire. Cette exclamation grecque, signifiant ‘j’ai trouvé’, marquait la découverte de la notion de masse volumique. Bon, moi aussi j’ai découvert quelque chose. Voilà, il fait froid la nuit à Tiéta mais il fait encore plus froid le jour et ces temps-ci surtout au lever du jour. Aux environs de 8h. Je souligne. Et cela se ressent très fortement jusque dans la moelle. Aujourd’hui samedi, toute la famille est partie. Les filles et la maman organisent un bingo à Poum pour le mariage d’une belle-sœur à Paimboa dans la vallée de Ouégoa. Jusqu’à mon réveil, il avait fait froid jusqu’à ce que mon organisme s’y habitue. Mais vers 8h00 la dose glaciale augmenta d’intensité que je fus obligé de doubler la couverture. Ma découverte? J’ai trouvé l’heure dans la couverture. Pas 7h59 ni 8h01. Non. 8h00. Huit, hache, zéro-zéro. Tiens, je vais breveter ma découverte pour gagner beaucoup de sous et de renommée. Archimède, il n’a rien gagné à part qu’on le cite tout le temps pour une notion de masse volumique incomprise pour beaucoup. En plus, on retient plus qu’il ait couru nu que sa masse volumique. N’est-ce pas? C’est quoi cette littérature ? Avaient-ils besoin de mentionner que Hao Archimède avait couru nu ? Et encore, je ne sais pas si sa découverte lui avait rapporté le sou. Je suis sûr que plus de personnes retiennent que le sieur de Syracuse ait couru nu que ses réflexions. Moi, Hnacipan Watrengë de Hunöj, je n’ai pas de baignoire, je ne risque donc pas de faire comme l’altesse sérénissime grecque. Et même que si j’en avais une, je ne vais pas faire comme lui. Houlala, Gué Ré, elle va se sauvait là. En plus ; sûr qu’elle va se plaindre au conseil des anciens de la tribu. Je vais plutôt breveter ma découverte. Ben oui, tout le monde sur Terre ne sait pas qu’à Tiéta il fait plus froid à 8h00. Un pic. Maintenant, tout le monde le sait grâce à moi. Faut donc que les autorités du pays érigent trois statues de moi devant les bâtiments publiques des trois Provinces, pour devoir de mémoire. Et faut que chaque statue soit plus haute que les statues de Jacques Lafleur et de Jean-Marie Tjibaou. Ben maintenant que c’est écrit, je vais descendre chez Gué Ré pour boire café, comme ça elle ne me reprochera plus de toujours passer tout droit sans m’arrêter pour un bol chaud de thé/café qui va me réchauffer le corps et surtout le cœur. Vive moi et bon long week-end à vous. Et à tous les calédos, indépendantistes et non-indépendantistes faut aller regarder le défilé militaire et déposer une gerbe aux monuments aux morts. Ben oui. S’il n’y a pas eu 1789, il n’y aurait pas eu de congé. Kiki Karé, le grand frère ajiëphone le disait si bien : « Si y a pas toi, y a pas moi. Si y a pas moi, y a pas toi. » Ben chers compatriotes, s’il n’y avait pas eux, il n’y a pas de congé de 14 juillet. Donc ; bon 14 juillet à nous tous.
Dans la petite voiture de Maselo
- Bonjour Riri.
- Bonjour M. Maselo.
- Ça y est. Je reviens de chez M. Rolly après je suis allé chez le médecin. C’était rapide. Je voulais faire le renouvellement de mes médicaments.
- Ben nous, ça fait longtemps qu’on est là. On vous a vu. Après, Mme Céline est passée. Elle a dit qu’elle allait faire son passeport à la mairie. Mais elle est vite revenue. Elle a dit qu’il y avait du monde là-bas. Des gens de Gomen et de Koumac viennent aussi chez nous pour faire leur passeport.
- Elle a raison. Ce matin, Mme Romina m’a appelé pour dire d’aller la récupérer là-bas parce qu’elle ne voulait plus attendre. Justement, la famille qui arrive des autres communes est passée devant elle.
- Oui, mais ça compte pas parce que Mme Romina est tout le temps sur son portable. Les gens ont dû passer devant elle en la voyant bloquée sur son écran.
- Vous avez raison. Dans la voiture, elle pestait contre les gens de sa famille leur reprochant de ne pas rester dans leur commune pour faire leur passeport.
- M. Maselo, la mairie d’ici est celle de la république comme toutes les mairies du pays d’ailleurs.
- Vous avez raison. M. Riri. Il nous faut encore beaucoup de temps pour arriver à nous accepter les uns les autres… entre KNK déjà. Pff!
La légende Téa Kanaké
A l’aube du monde, la lune dépose sa dent sur un rocher qui émerge de l’océan des origines.
Sous l’effet de ses rayons, la dent se décompose.
Apparaissent alors les premiers êtres vivants.
Ceux qui restent sur le rocher se transforment en lézards, ceux qui glissent dans l’eau deviennent anguilles et serpents.
De ces êtres primordiaux naît Téâ Kanaké… le premier homme.
Né ignorant de tout, Téa Kanaké demande aux esprits de lui transmettre ce qu’il doit savoir sur terre pour vivre:
Les Magies des herbes et des pierres, le travail des champs, la connaissance des plantes…
Alors il cultive les ignames et fait pousser les taros, il plante les coléus, qui, depuis ce temps, protègent les Jardins.
Les esprits apprennent à Téa Kanaké la vie en société, il échange donc les premières ignames et construit sa case.
Il plante le pin colonnaire qui délimite les lieux sacrés et tabous.
Afin de tout savoir sur la vie des hommes, Téa Kanaké décide de connaître la mort.
Il entre dans le Banian qui est le corps des esprits.
Par ses racines qui pénètrent aux pays souterrains, il visite le pays des morts et, en ce ventre maternel, il se transforme.
Comme les rejets qui renaissent d’un tronc coupé, Téa Kanaké, porteur de la continuité de la parole, traverse la Roche Percée, symbole de la renaissance.
Le serpent, spécialement le tricot rayé, est l’image du défunt qui veut rejoindre le monde des vivants, il sort de la mer et laisse sa peau sur la plage en reprenant apparence humaine.












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