Nuelasin n°138 – 26 mai 2023

Bozusë, il fait de plus en plus froid dans la vallée. Le thermomètre du tableau de bord commence à afficher en dessus de 20. Et en commençant à avancer, le réflexe va pour déclencher le système de chauffage même si le collège est seulement à quelques encablures de la maison. 

Je suis très heureux d’avoir fait la rencontre (hier mercredi 24 mai) du chanteur du groupe Kamake. Nigai. C’est lui qui accompagnait les jeunes du collège de Hienghène. Il y avait une rencontre sportive de foot entre jeunes du collège de Hienghène et de Tiéta. Cela faisait longtemps que l’on ne s’était plus vu. Bien sûr, mis à part les réseaux qui nous font toujours nous voir. Le groupe de Cemuhi/Hienghène venait toujours à Hunöj presque toutes les fins d’année pour animer les kermesses de notre Amicale. Le groupe venait (je pense) d’être lancé. Ils allaient après animer les kermesses des autres tribus de l’île. Le groupe montait après en puissance. J’étais très heureux cette après-midi-là, mais la joie était surtout partagée. J’étais resté un moment avec lui à échanger au milieu de son groupe qui préparait leur casse-croûte. On a beaucoup échangé et on s’est séparé pour la nuit des temps à nouveau. 

Une pensée à l’accident de bus et du camion du début de semaine au pays. J’ai appelé Mme Noëlla pour bien me rassurer. Elle avait partagé l’image sur son mur (fb) Je n’avais pas idée que la chose se soit produite chez nous. Je suis encore bouleversé par l’image du mort dans la civière allongée sur la chaussée. Je sais qu’un des deux conducteurs des véhicules mis en cause, est de chez moi. Je pense à lui. Je pense au mort mais je pense aussi aux usagers des bus Tanéo. Ma fille prend le bus pour aller à l’université… mon Dieu là où il est, béni soit-il. 

Pour cette semaine, je vous refais cadeau de la chanson du groupe Nutres de Ponoz. Une chanson que j’ai déjà publiée dans le numéro 69. Et, je me souviens encore de la réaction d’une relation (Mme Yvana) : « Kölöini lai wene kofi. » traduit « Je veux être à la place du grain de café. » Mais qui ne veut pas être à la place du wene kofi ? Ehaéèéè ! Allez par le temps qui fait…, bonne lecture à vous. Watrengë (Je signe par mon autre prénom en me ramenant le scénario d’une dame qui s’étonnait lorsqu’elle entendit Belekë m’appeler ainsi, au milieu du groupe de taperas, pendant le deuil du grand frère Dominique Mole.) : « Mais c’est qui ça ? » Mais c’est lui, Wawes… »

–        Ah bon ? Wawes, il s’appelle Watrengë ?

–        Ben oui… sa famille l’appelle comme ça. 

–        Je ne savais pas. Et pourtant… J’aime bien ce prénom. Je l’aime bien…

Houalala !  Coralie, Walila, Sisa ; ne dites pas ça à votre maman. Hahaéèéè ! 

Dans la petite voiture de Maselo

–        Bonsoir Mme Yvette. C’est donc bien vous qui m’avez appelé. Je finissais ma course à Ouengho. J’en revenais au plus vite. J’ai ramené le diacre. Il était à une coutume à Témala.

–         Oui. Une coutume de demande en mariage. Façon de dire. Un jeune de son clan qui s’était mis en couple avec une fille du village. Mais les deux jeunes louent chez un vieux caldosh qui habite vers les premières habitations de la tribu. 

–        Je vois. Et où est ce que vous allez comme ça avec plein de bagages ?

–        Je vais sur Koné. Ça va pas. Le vieux va me tuer.

–        Comment ça ? Votre vieux, il est pas mauvais que je sache. Je l’ai toujours connu sage, très calme et bien posé. C’est lui en plus qui assure les coutumes pour le clan. 

–        Houlala M. Maselo. C’est la partie visible de l’iceberg. Le vieux Tein, c’est une teigne. Très jaloux. Il ne veut pas que je sors. Faut pas parler à une autre personne. Même pas le voisinage. 

–        Jusque là ?

–        À vrai dire, je l’aime bien mais faut que je me surpasse pour le supporter… 

–        Oh! Mon Dieu. C’est pas simple la vie de couple. 

–        Je vais disparaître chez ma fille pour un moment et on verra après. Le vieux a très peur de Lorraina. Je sais que je vais avoir le calme pour un bon bout de temps.

–        Le temps que le vieux Tein redevient mouton et qu’il vienne vous retrouver. 

–        Vous avez compris le cycle de vie des vieux couples. Pff!

Neköi waco madra. & Petit rouge gorge.

Kölö, kölö, ihekölö, neköi wacomadra, Kölö, kölö, je pense à toi petit rouge gorge,

Pane nyiman, thingejëhë i mélodie, Essaie de chanter, chante ainsi la mélodie,

Matre ahmoon, matre ahmoone lo hniminang, pour rendre ma chérie folle et faire tourner sa tête,

Itre jining meminelo itre Mamang. Ainsi que la tête de mes petits et grands frères.

Hnimeni köni rouz mama, Trois rosiers me font souffrir, grand frère

Ajange kuhu i kahe nyipin. (bis) Ma préférence va pour celui qui pousse au milieu des deux autres (bis.)

Kölö, kölö, i hnapapa ne Ponoz Kölö, je pense à la pelouse de Ponoz

Cile goeëne goeëne juini lo hniminang, où je me tenais debout, en contemplant ma bien-aimée 

Kola treij, kola treije latresi, elle pleurait, elle pleurait à chaudes larmes

Canga önin, canga önine juila hning, je me suis dit, oui, au fond de moi,

Asë hmunë lo trijini. Qu’entre nous tout est fini.

Kölö, kölö, ihekölö wene kofi Kölö, kölö, je pense à toi grain de café

Sesë meköt, sesë mekötijëhi hmunë Envole-toi, envole-toi loin 

Hunei mano, hunei manone lo hniminang et sur la poitrine, oui, sur les seins de ma bien-aimée

Lo hnei hmunë, hnei hmunëhi hna trotrotë. C’est là que tu te laisseras tomber.

Nutres de Ponoz 

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