Le pilou, la danse traditionnelle Kanak

Le pilou (francisation du terme local pila, « danse »), ou pilou-pilou, est un terme utilisé par les métropolitains pour décrire l’ensemble des danses traditionnelles kanak qui reflète les périodes de la vie kanak. Les nombreuses danses kanak rythment la vie de la société kanak et sont présentées lors d’une fête religieuse, sociale et de prestige clanique, d’une naissance, d’un mariage.

Le pilou désigne les danses traditionnelles kanak historiquement reconnue par la présence française depuis 1861. Nocturne à l’origine, elles sont chargées de significations symboliques. Même si le mot pilou est attribué aux danses kanak, toutes les danses kanak ne sont pas des « pilou ». En effet, une danse appelée pilou est une danse qui vient de la Grande-terre uniquement et non des Îles Loyautés. Les premiers ethnologues et musicologues se sont trompés (amalgames) sur ce point. Par exemple sur Lifou, on appelle les danses « itre fia » ou « itre elo i nôj ». Il existe d’autres danses comme le Tchap, danse plus « guerrière », pour impressionner les adversaires mais aussi initiation aux danses traditionnelles destinée aux jeunes enfants.

Les pilous marquent les grandes cérémonies, mais aussi des événements plus mineurs : il existe des « pilous de guerre », des « pilous de deuil », ou encore de simples pilous d’adieu lors du départ d’une personne d’importance.

La danse consiste à tourner selon une spirale, hommes et femmes séparés, au son des instruments qui marquent la cadence, tambours en bambou et tambourins en écorce frappés l’un contre l’autre. Les hommes portent leurs armes, alors que les femmes portent des rameaux ou des bâtons. Les guerriers simulent des combats.

La dernière partie est une boria, danse totalement différente, mêlant les genres, en une sorte de piétinement lourd et rythmé, « réplique et préfiguration de cette occupation des défunts » (Leenhardt, Do Kamo, 112). La foule gesticule, martèle le sol, pilonne, écrase, en mesure, autour des maîtres de cérémonie. Les danseurs frappent deux battoirs de danse (en écorce) qui marquent le rythme.

Une danse pour rassembler, réunir vivants et esprits

Elles sont un moyen de retranscrire et retracer l’histoire d’un clan, de la culture de l’igname et des champs, des cérémonies : mariage, deuil, coutume. Elles sont aussi une manière de se mouvoir dans le monde de l’invisible et de devenir « esprit ».

Le pilou est une danse de partage et de rencontre. Elle invite les personnes (de toutes ethnies et de toutes origines) à se rassembler et à danser en cercle autour d’un poteau cérémoniel. En principe, une personne âgée ou de grande responsabilité (chef de clan, porte parole…) devra se poster en hauteur au niveau du poteau et cadencera le rythme de la danse avec un chant. Le but principal est un appel à la cohésion et la convivialité.

Pour les anciens, cette danse était un moyen de communiquer et d’apprécier les esprits des ancêtres au travers de grande cérémonie. Elle était le lien entre les vivants et le monde des esprits. Il était primordial qu’il y ait toujours quelqu’un qui danse autour du poteau au risque de briser le lien.

Une fierté retrouvée

Il aura fallu attendre le festival Mélanésia 2000 organisé par Jean-Marie Tjibaou dans les années 70 pour que le peuple kanak retrouve sa fierté à danser ses danses traditionnelles.

Depuis, les grands évènements culturels du Pays débutent par des pilous. Il ne reste plus qu’à rendre le pilou danse officielle tout comme le Haka en Nouvelle-Zélande.

Pour aller plus loin : Mwà Véé n°70 « L’esprit danse en Nouvelle-Calédonie »

sources : wikipédia – ADCK – France Télévisions

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