Simelem

Je vous propose ici un extrait d’une de mes nouvelles. Ma manière de traiter la notion de la peur chez un individu quelconque. Bon… Ce n’est pas Maupassant. Attention  ! Le sujet de rédaction vous impose une fin heureuse. La mienne n’a pas de fin heureuse. Le lecteur reste plutôt campé sur sa fin avec « tabou oblige  » relevé par le point d’exclamation. Le titre de la nouvelle dont le personnage principal est Simelem : Drehu, l’île mystérieuse ou bien Drehu, l’île aux tombeaux vides. Je ne suis pas encore bien fixé là-dessus .

« Mon dieu ! » : se disait-il au fond.

Le timbre, la hauteur, le ton… tout.

Les sœurs de son père et il ne pouvait pas se tromper. Il se fronça les sourcils pour bien s’en assurer.

Il voulait avoir le cœur net. De quoi parlaient-elles ?

« Mon Dieu ! » se disait-il au fond en contrôlant sa respiration irrégulière et son cœur battait la chamade.

Il était incapable de se souvenir de cette discussion très animée. Inamicale. Il se demandait même au sujet de la langue dans laquelle ses tantes communiquaient. Elles marchaient vite. Trop vite. Si cela se trouvait, elles volaient.

Au même moment, un vent violent se leva et secoua toutes les branches des arbres du bord de la route. A bien y réfléchir, on dirait que la nature était en symbiose avec ces choses-là. Le vent avait porté les deux sorcières.

Simelem prit peur. Pas la grosse frayeur… Juste au raz du corps. Un homme comme lui était habitué à ces machinations mystiques. Même qu’elles demeuraient ancrées dans la conscience tribale. Elles se produisaient fréquemment à la tribu. La nuit. Cela faisait partie des activités de l’autre monde. Il avait plutôt honte d’avoir reconnu les voix de ses deux tantes. Désormais, il avait un secret.

Quand le grand silence fut revenu, une lunette préluda.

Simelem se prépara à une autre scène qui était à venir. Il le savait et il ne bougea plus. Une rafale de vent fouetta alors les branches des arbres du bord de la route comme un ouragan. Un vent très chaud surchauffa l’atmosphère. Cela fit fermer les yeux au spectateur solitaire.

Quand ce fut fini, les chiens de la tribu aboyèrent. Le noir redevint souverain. Absorbant.

Simelem était une statue sculptée dans la pierre. Il attendit encore. Silencieux comme il l’était depuis déjà un moment. Les vents de la tempête sous son crâne le malmenaient fortement. Il en suait. Très fort. Il réfléchissait ; non il pensait et beaucoup de pensées s’entrechoquaient dans sa tête. Énorme.

« Voilà pourquoi mes tantes étaient craintes à la tribu » : se gardait-il même de murmurer.

Au fond, cette pensée ne devait jamais sortir du tréfonds de lui-même.

Tabou oblige !

Copyright Léopold Hnacipan - Article L. 111-1 du code de la propriété intellectuelle (CPI) : l’auteur d’une œuvre de l’esprit jouit sur cette œuvre, du seul fait de sa création, d’un droit de propriété incorporelle exclusif et opposable à tous. Ce droit comporte des attributs d’ordre intellectuel et moral ainsi que des attributs d’ordre patrimonial.

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

Créez un site ou un blog sur WordPress.com

Retour en haut ↑

%d blogueurs aiment cette page :