Bozusë, la réponse de mon frère fut brève mais incisive. Elle se fraya un chemin dans ma tête. « Watrengë, faut pas se débarrasser de ta fille. » Je me ressaisis. Oui, ce n’était pas ce que je voulais dire. C’était le lapsus… Révélateur (est-il besoin de le dire ?) Je suis aussi parent, pas directeur et écrivain seulement. Vali nous a appelés (Elisa et moi) pour venir le week-end parler de son orientation. Après, notre discussion, elle me dit que son frère et sa sœur pouvaient l’assister sur son choix. Je la repris instantanément : « Mais tu m’as dérangé pour rien. » Et la voix de mon frère tomba en couperet. Oui. Des fois, (malheureusement aussi tout le temps) on oublie notre rôle premier. Donner la vie et assumer. C’est ce que je reproche tout le temps à nos parents au collège. L’index désigne/montre autrui pendant que les quatre autres doigts te montrent et te rendent coupable. Tretre Waatre ! « Je suis honte ! » Comme s’exclamait une vieille connaissance. Un vieux de Ajië.
Le froid. Ce n’est pas qu’il est obsessionnel. Non mais il fait vraiment froid. Wanamatra! 4°c) C’est la température de ce mardi 27 juin 2023. Il caille dans la vallée je vous assure. Et c’est mon tour d’aller chercher le pain pour les élèves de l’internat, cette semaine. Quand je suis parti de la maison, le thermomètre affichait 5°c) C’est en arrivant au collège pour le début des cours que Mme Jeanine a dit que chez elle, c’est-à-dire un peu plus haut dans la vallée, il faisait encore plus froid. Je la crois. À une époque, M. Yvon qui venait en cours disait que le thermomètre de sa voiture n’affichait rien du tout mais clignotait affichant qu’il y avait risque de verglas.
À Nétchaot, la famille de Pasteur n’a pas dormi dans la villa en bois. La petite famille est allée se recroqueviller dans la cuisine en tôles ondulées et pour cause, il fallait faire du feu pour se réchauffer. Et au petit matin, tellement réchauffé, que le petit fils ne voulut plus aller à l’école. Par contre, ça, c’est encore une autre histoire comme dit la parole d’une chanson. C’est du xelemaini. Ehaéèéè!!!
Bonne lecture à vous. Wws
Dans la petite voiture de Maselo
– Bonjour M. Jérémie. Vous êtes plutôt matinal. Hein, qu’est-ce qui vous amène.
– Rien, à part que cette semaine, c’est moi qui suis chargé de venir récupérer le pain pour l’internat. La semaine dernière c’était M. Tchaou.
– C’est cela. Ça m’a plutôt étonné de vous voir si matinal.
– Oh! Voyez M. Maselo, le réveil sonne à 4h45, je me débarbouille, je mets la bouilloire à chauffer et je viens. C’est comme un rituel.
– Oui, faut être courageux pour faire ce travail.
– Oh, je profite aussi pour chercher mon pain. Il n’y a pas que le pain. Je rencontre aussi les gens qui commencent tôt leur journée. Ceux qui travaillent à Vavouto mais aussi dans les autres sites miniers. Voyez par exemple ceux qui travaillent à Ouaco .
– Oui. Ils viennent dans les magasins du village. C’est là qu’ils achètent leurs casses croûtes. Je sais que ma fille qui travaille à Wazengo va chercher son repas de la journée chez Katepaik. Sa copine va chez Primag.
– Moi, je viens chez Katepaik parce que nous avons un compte. Avant, c’était à Primag. Allez, je vous laisse M. Maselo. Bonne journée à vous.
– Au revoir M. Jérémie. Bonne journée à vous dans le froid.
– Merci M. Maselo, on n’est pas dans les deux pôles. Dieu merci!
« Isa wai melene gen. » proverbe drehu. Ci-après son origine. Il signifie que pour réussir dans la vie, il ne faut compter que sur soi-même. La petite leçon de la partie de pêche ci-après est très explicite. Oleti hnamiatr.
Bonjour Nuelasin !
Isa wai melene gen!
J’ai accompli mes années de théologie à Béthanie sise à la tribu de Xepenehe Lifou, pendant 4 ans. J’avoue que c’était un de mes joyaux de vivre ces bons moments avec la tribu. Et je vais vous raconter un petit souvenir qui me tient beaucoup à cœur …et que je veux partager encore avec vous mes amis, ceux de près et de loin…A la tribu on dit : « isa wai melene gen ! ».
Chacun surveille son hameçon ! Disaient nos vieux de Wawa lieu-dit de la chefferie Waehnya…
Pêcher un banc de maquereaux, dans la baie de ‘eqae 3 amis.’ Les hommes de cette tribu viennent de bonne heure entre 5h00 et 7h30 pour pêcher le Wanaciny. Un grand jour du côté de Xepenehe. Personne d’une autre tribu ne doit venir se mêler à eux. Made in Wawa. Pas Toucher !
Un responsable des lieux veille. Il annonce le début et la fin de la pêche…
Une pêche très respectée. Silencieuse : on se concentre !
Et… à chaque lancée et chaque prise, on se doit de bien surveiller sa ligne, pour ne pas mêler avec celle des autres pêcheurs, il faut agir vite pour pêcher le banc de Wanaciny avant le lever du jour !
Et ainsi va la semaine… Après chaque prélèvement journalier, le responsable prépare l’appât pour nourrir le banc de maquereaux pour la pêche du lendemain…
Personne ne viendra dans la journée pour pêcher et déranger le banc de poissons… C’est interdit… Un bout de tissu est attaché sur un morceau de bois tabou planté sur le récif… C’est le travail du responsable d’attacher à la fin de la pêche et de le détacher avant de pêcher. (i masua, Sai xepu, hatrene…) Cela est devenu un grand rituel très respecté par les gens de toute la tribu de Xepenehe…
Une fois que le banc de maquereaux ne mange plus ou bien qu’il se déplace ailleurs vers un autre site, alors chacun vient avec son épervier et fait le lancer au filet… les rites sont levés, les interdits aussi…
Et pendant un mois nous mangeons que du maquereau, avec l’igname, riz et du Maggi….Humm mm !!!! C’est bon tout ça…
Oleti …
Hnamiatr Laxa Wejiemë.












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