Dick et Hnatr

Dick Buama et Hnatr sont mari et femme, dans la vie comme dans la musique. Dick, originaire de Mébuet à Maré, et Hnatr, de Nang à Lifou, ont d’abord formé Guréjélé début 90 avec d’autres jeunes musiciens de Maré. Ils ont sorti un premier album en 1993 avec le tube « Wabeb bulu ».

Du Kaneka avec des arpèges issus de la guitare traditionnelle, du bambou qui marque le rythme du Tchap (danse des Iles Loyautés) et des harmonies vocales en Nengone très riches inspirées de la technique traditionnelle.

Guréjuélé a produit plusieurs albums durant la décennie 90 et à chaque fois le succès s’est amplifié d’abord au Pays puis dans la région Pacifique.

Début 2000, le couple décide de se lancer dans une carrière solo. Dick sort l’album « Orengo » en 2003, suivi par celui de Hnatr « Le temps qui passe » l’année suivante. Accompagné désormais de musiciens professionnels basés sur Nouméa, ils continuent de se produire sur scène.

Les textes abordent les problèmes de la société, les richesses de la tradition. Un regard optimiste mais également critique de l’évolution. Ils s’adressent à toutes les générations avec également un souci constant de faire danser, avec souvent des tempos très rapides.

De Gurejele à Dick & Hnatr…le parcours

Alors que parait, en 1993, « Wabeb Bulu », le premier album de Gurejele, le mouvement kanéka n’est encore qu’au stade embryonnaire pour ne pas avoir atteint le niveau de notoriété qu’on lui connaît depuis. Gurejele est partie intégrante de l’Histoire de cette musique pour être « le groupe par lequel tout à commencé ».

Le bouche à oreille fonctionne comme jamais et ce premier C.D. est une réelle onde de choc dans tout le pays, pour se propager en quelques semaines de façon fulgurante. Dans toutes les fêtes de village, et sur toutes les lèvres, dans les îles et sur la Grande Terre, toutes les populations calédoniennes ne jurent plus que par Gurejele, le nouveau groupe visionnaire à la sonorité totalement inédite.

Depuis lors, Dick Buama (le chef de file), Hnatr (son épouse et choriste) Vaé (le mentor), Georges (le bassiste charismatique), Jacky (le clavier) et Lucien (le soliste guitare) forgent à eux six « le son de Gurejele », celui qui révolutionne la production musicale calédonienne. Ce noyau dur, avec le soutien de tous les habitants de la tribu de Mébuet et les autres membres du groupe, au sein de l’Association des Jeunes de Gurejele, devient le collectif de musiciens le plus respecté par ses pairs, pour la perfection de ses disques, d’une part, mais aussi grâce à ses valeurs humaines légendaires.

La réussite c’est avant tout apprendre à être autonome, puis apporter quelque chose à la tribu et à la cité, pour construire collectivement – Dick Buama.

Le succès est en route. Les « vieux » et les instances coutumières plébiscitent Dick Buama pour sa façon unique de retranscrire les valeurs des anciens avec les instruments, les mots et les sensibilités contemporaines, comme jamais un artiste ne l’avait fait par le passé. La révolution musicale est en marche. En 1995 Gurejele réalise « Waero », son deuxième album, qui conforte le groupe, par son succès et par la valeur intrinsèque de ses compositions, dans sa place de chef de file de l’ensemble de la communauté musicale kanak.

En 1997, ils se sont produits au festival Pacific Tempo à Nouméa aux cotés d’artistes internationaux tels que Christine Anu et Southside of Bombay.

En 1998, année particulièrement chargée, le groupe participera à l’ouverture du Centre Culturel Tjibaou en faisant la première partie du groupe aborigène Yothu Yindi, puis en entamant une tournée du Pacifique, au Vanuatu au Festival Napuan, puis aux Iles Salomon, ou le groupe remplira le stade d’Honiara, et enfin à Tahiti où le groupe participe au festival Musiques D’ailleurs.

En 2000, Dick Buama et ses amis enregistrent « Hnoro Mane », leur troisième album et le succès va grandissant , le titre « Watolea » devenant un classique des pistes de danse du Caillou.

En 2001, le groupe sort un « Best of » à l’occasion de leurs 10 ans de carrière en prenant soin d’y ajouter un titre inédit « C’est qui qui paye », leur plus gros succès à ce jour, et célèbre cet anniversaire en organisant un gros concert à Mebuet. Dick Buama sortira son premier album solo, « Orengo » également cet année là, album qui rencontrera un gros succès.

En 2002 sera l’année des tournées (14 concerts) car le groupe remanié avec de nouveaux musiciens parcourera la Nouvelle Calédonie et le Pacifique : Tahiti, Fidji et Vanuatu. Cette tournée se finira par le « Coke Music Choc », concert organisé par Coca Cola et Mangrove Productions qui réunira 14 000 fans de musique du Pacifique à Nouméa. La même année, Hnatr Buama a sorti son album solo en octobre 2002 enregistré avec les musiciens de la tournée Pacifique.

Le couple Dick & Hnatr Buama qui se produit maintenant sous le nom « DICK & HNATR, a sorti un album, « Eau Claire », en 2005 et sont devenu maintenant une institution dans le pays.

Dick Buama a sorti de son coté l’album « Malamala » en 2007.

De Gurejele à la Sacenc

Toujours aussi écouté, le tube de Gurejele « C’est qui qui paye ? » a été difficile à assumer à sa sortie, en 2001.

Récupéré et diffusé en boucle par des radios non indépendantistes, ce titre a valu de nombreuses critiques au groupe et a été mal compris.

Les droits d’auteurs n’existaient pas à l’époque mais il était important pour l’auteur « de dénoncer certaines pratiques ». C’est à cette époque qu’il quitte « un kaneka seulement contestataire et militant, pour une totale liberté d’inspiration et de création ».

Cette expérience lui vaut ce qu’il considère comme sa plus belle réussite : « la création de la société des droits d’auteurs, un long combat, vraiment très difficile pour protéger la propriété artistique ».

En 2001, après 10 ans à la tête du groupe Gurejele et suite à la séparation du groupe, Dick Buama enregistre son premier album solo qui remporte un succès immédiat, et c’est le début d’une nouvelle ère pour lui et sa femme.
L’année suivante, 2002, les voit se produire dans tout le Pacifique, Tahiti, Fidji et Vanuatu, et dans leur pays où ils sont la tête d’affiche du festival Coke Music Choc devant 14 000 fans.
La même année, Hnatr sort également son premier album solo, un événement en Nouvelle Calédonie où les femmes sont très peu nombreuses sur la scène musicale (cela a changé depuis)
En 2005, le couple sort l’album « Eau Claire », pour la première fois sous le nom de DICK & HNATR.

Dick Buama a également sorti son deuxième album solo « Malamala » en 2007 et a remporté le prix « Kaneka album » de l’année en 2008.
Les airs entraînants et les grands spectacles en direct sont leur marque de fabrique, ainsi que les paroles, en langues française, nengone ou drehu, basées sur la culture et les coutumes kanak et la manière de les sauver ou de les adapter au monde moderne. Dick & Hnatr, ainsi que Gurejele, ont toujours eu des messages forts dans leurs chansons.
Tout cela se retrouve sur le CD et DVD « Live au New Morning » enregistré à Paris lors de leur première tournée en France en juillet/août 2008.
Une nouvelle étape dans leur carrière fut en janvier 2010 lorsqu’ils se produisirent au Festival au désert, au Mali.
Ce fut une véritable aventure pour les artistes du Pacifique de s’y rendre et de jouer dans le désert devant un public découvrant pour la première fois cette musique de cette partie du monde. Là encore le succès est immédiat et les sourires des touaregs et des étrangers présents au Festival en disent long !
Un clip vidéo et un documentaire ont été tournés au cours de ce voyage.
Quelques concerts en France à nouveau, dont un show sold out à Paris au Studio l’Ermitage, ont suivi ce voyage africain.

2011 a commencé avec l’enregistrement d’un album qui est arrangé par Camel Zekri, producteur et musicien très respecté dans la communauté des musiques du monde. Cet album, « Angaishola » sortira en juin et suscite l’intérêt des distributeurs en France, et sera soutenu par une tournée en France et au Maroc en juin 2011 (voir dates ci-dessous) et une autre en France en octobre/novembre 2011

La légende de Wanimoc

Dick et Hnatr ont également prévu de raconter des histoires, des légendes (yeretiti) de Nengone. Comme par exemple le conte appelé Wanimoc : « C’est un oiseau qui vit sur Maré dans un nid tout protégé en boule, raconte Dick. Une flûte a été volée par un kaze (un sorcier lanceur de sorts). Des animaux variés sont envoyés à sa recherche mais tous échouent, sauf l’oiseau Wanimoc qui réussit et est béni. Il a retrouvé la musique et son nid sera toujours protégé. »