Bozusë.
Assis dans le hall, devant mon bureau, je regarde la dame de service qui finit de balayer la salle des profs. M. Stéphane notre éducateur vient de m’apporter deux jeunes qui se sont battus à l’internat. Les élèves venaient de remonter du terrain de football. Ils prenaient leur douche et voilà qu’un jeune de 3ème a enroulé sa serviette pour fouetter le petit de 6ème. Le surveillant a mis une claque et me les a amenés. Je dois trancher pour le garder ou le renvoyer chez lui. il frappe toujours les plus petits. Lui et un autre de 5ème. Ils profitent de leur gabarit. Pff!
La semaine prochaine, c’est la dernière de la série des sept pour la période. Après, c’est les vacances. On va pouvoir se reposer. Mais se reposer de quoi, allez-vous me demander ? Personnellement, je ne pense pas avoir travaillé. Je me suis tout le temps amusé. Tiens, le week-end dernier, j’étais au centre JMT pour une animation. Le public qui m’a suivi m’a plutôt applaudi des deux mains parce qu’on s’était amusé tous ensemble. C’était à moi de dire des bêtises et à eux de rire à gorge déployée. Hahaéèéè !
Je suis déjà à demain vendredi où dans mon programme d’écriture, des élèves d’un lycée de Nouméa doivent venir me rencontrer au Creipac à Nouville. Mais j’ai annoncé à Mme Alice de la maison du livre que je ne venais pas. Je ne pouvais pas me déplacer de Tiéta. Cours normal oblige. Je pense à eux et en même temps je pense à un journaliste à qui j’ai décliné l’invitation pour passer en direct au J.T par rapport à la sortie de Quand la coutume bombarde. C’est comme si j’ai demandé aux gens de frapper la mesure et quand ils s’y sont mis, j’ai refusé de danser. Et, cela me fait quelque chose dans le cœur.
Allez, demain à 4h45, mon réveil sonne pour aller chercher du pain pour l’internat. « Mais cela ne se fait pas. Un directeur de collège ne va pas chercher du pain. Faut trouver une solution. » Ça y est, on a trouvé la solution. C’est Wws qui va pour le pain, oui mais une semaine sur deux. J’alterne avec un autre prof. En semaine A c’est moi, M. Yvon en semaine B. ainsi va le monde.
Pour vous cette semaine, je joins un taperas. Bonne semaine à vous de la vallée et à mardi pour les Drehu où je me déplace pour le salon du livre. Vont-ils (les responsables) me faire déplacer pour passer un moment avec les élèves de Hunöj ? (Je viens de recevoir le mail, pas de Pnzhnhnms. Je me plie à leur décision.)
Bonne lecture et bon taperas. Wws
Dans la petite voiture de Maselo
- Bonjour Mr Maselo, vous avez misé pour qui ?
- Mme Lézard mais quelle question ! Vous vous moquez de moi ou alors vous êtes malade auquel cas je vous amène à l’hôpital. Charge à eux de vous envoyer à l’asile. En ce moment, l’équipe de France est en demi-finale et je vous jure que tout le pays devrait vibrer derrière elle. Votre mari doit être au courant de ça.
- On n’a pas la télé mais il suit sur son ordi. Une fois, il s’est même trompé d’heure et de match. Mais ma sœur par contre, elle suit tout le mondial sur grand écran. Elle ne rate pas un match et c’est chambre séparée d’avec le papa des gosses qui lui, s’en fiche de tout.
- Il s’intéresse à quoi le maestro ?
- Oh, chépa vous. La chasse et la pêche. A la maison, c’est plus les garçons et papa qui suivent les matchs. Ils étaient plus pour l’Italie. Mais bon (…)
Mercredi 1er février 2006 (A Ponoz dans la case de Drikone – 4H48)
Drei la thithi Mexanangödi ngöne la hnë hna dreu haze, e Döpeji : « Akötresi Fao ! Ceini e celë me angetrejine, itretre trotrohnine me ini laka sipu Akötresie Cilie – tune la hne hun hna dreng qathei Fao. Nge eahuni a trije la itre haze huni – Nge tro Cilieti a hnai angatre koi huni. Amen.
Voici la prière de sa majesté Mexanangö lors de la cérémonie de brûlage (l’équivalent d’un autodafé) de « haze » à Döpeji : « Dieu de Fao ! Me voici au milieu des frères, ceux-là mêmes qui ont compris que tu es le seul et véritable Dieu – comme nous l’a annoncé ton serviteur Fao. De cette pensée nous renonçons à toutes les croyances en nos divinités. Désormais, fais que tu prennes entièrement leur place dans nos cœurs et que tu nous deviennes une aide comme elles avaient été pour nous. Amen !
Expliquer : Mexanangö est un dignitaire de la chefferie de Gaica. Nous sommes dans les années peu après l’arrivée de l’évangile dans le district de Gaica. Le dignitaire tente de convaincre les païens et les nouveaux convertis à la religion de Fao (envoyé par la London missionary society en 1842) à brûler leur grigri/maléfice/sortilège et à abandonner leurs pratiques païennes. Il leur demande de se donner à la nouvelle vie dans la religion de Fao. Se donner à la religion de Fao convient à se séparer des 23 épouses (pour le grand chef de Lössi.) Rappel : Dans la chefferie à Hnengödrai le chef avait en tout 23 épouses qui avaient chacune une case à l’intérieur de la chefferie. Il fut donc décidé de ne plus en posséder qu’une seule. Et le rapt (ikötresai) fut proscrit. Ikötresai est traduit littéralement par attraper et se sauver avec. Pratique courant où les guerriers de ce temps-là allaient dans les autres hunapo (un peu l’équivalent des tribus actuelles) pour voler les femmes/filles. Ce mot reste encore dans nos coutumes de mariage. Ikötresai (rapt) en drehu. À Drehu, la famille de la fille arrive avec la future mariée, la veille du mariage. (Mais il n’y a vraiment plus de cérémonie pour se remémorer le rapt ancestral, je suppose) En Calédonie, les gens appellent cela voler la fille. Rappel : Une cérémonie entre femmes se déroulant la veille du mariage où les belles sœurs de la mariée (déguisées, dans des accoutrements amusants et folkloriques) allaient chercher la future belle-sœur de la maison. A Tiéta, la veille d’un mariage, j’ai vu une dame chevauchant un manche à balai et déguisée en Zorro, allait chercher sa future belle-sœur qui l’attendait/les attendaient (elles sont plusieurs) dans une des maisons de la tribu. C’est le côté folklorique pour se remémorer cette pratique ancestrale.
Dans la chefferie de Hnengödrai, il y avait aussi un endroit réservé au four humain, pratique que la religion de Fao a banni ; c’est-à-dire que les morts qui provenaient directement du sable de Sinöj (bataille ancestrale entre les Lösi et les Wetr) ou bien des crânes fracassés des prisonniers gardés par les Apikai à Joj au Cap des pins (vers l’actuel phare, il existe encore un traetë pour témoigner de cette époque-là.) Un traetë est une enceinte faite de blocs de pierres pour délimiter une parcelle d’une chefferie, ou une maison ordinaire. L’arrivée de la religion suppose donc l’abolition de ces guerres ancestrales qui approvisionnaient de cadavres ces fours humains qui constituent le soubassement de cette pratique anthropophagique. Il n’y a donc plus de cannibalisme.
Hna dreu haze : endroit pour brûler les haze. Haze étant le sortilège sur le quel la personne fonde sa croyance.
Ngöne timi Samaria
1 – Ngöne timi Samaria Iesu a munëti ngöne/Au puits de Samarie, Jésus s’était assis pour se reposer
Me kucakuca ekuhu gojeny menene la jö kola pi ij/Tout épuisé en plein milieu de la route, à cause de la trop grande chaleur, il voulut se désaltérer.
CH – Föe ne Sama Samaria troa jöe timi ngo nyipi thatrein
Une femme de Samarie allait puiser de l’eau mais avait vraiment de la peine à la faire.
Iesu a sipon troa iji föe a xenicipan/Jésus lui demanda de boire, la dame le lui refusa
2 – Ketre tune hi enehila Iesu a eamo koi shë/De la même manière, Jésus nous adresse la parole aujourd’hui
Nge eëshë thele enehila la hnë mano ne mel/Et nous de rechercher en notre temps le lieu de repos pour la vie
3 – Iesueti hi la nyipi tim nge nyine amelene/Jésus est la vraie eau qui guérit
Nge e ase hë shë iji ej tha tro hmaca kö a pi ij/Une fois qu’on s’y est abreuvé, on n’aura jamais plus soif












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