Bozusë, qejeniju… Tretre Hariatre-qatr pane qajaju lai macang. Hape koi hmihmieti Robesen öningehi mekunikö. Nenë Mejo. *
Dans la petite voiture de Maselo
- Bonjour Mr Maselo, vous attendez quelqu’un ?
- Ben, vous!
- Que le ciel soit loué ! Merci beaucoup. Mes filles doivent prendre le bus pour Nouméa. Mais je ne suis pas encore sûre pour les places.
- Allons-y les filles. Serrez-vous.
- Et vous aviez une course pour venir attendre comme ça à la guérite du collège ?
- Non, Mme Justine. Des fois quand je n’ai personne au village et que l’attente devenait trop longue, je viens ici. J’aime bien la route et le petit pont. Dommage que l’allée de peupliers ait disparu. Mais j’ai toujours de frais souvenirs.
- Oui, mais voyez-vous Mr Maselo, la carcasse de voiture en bas vers le pied de potr!
- Ah ça; ce n’est pas gai. Que voulez-vous. Mais sur toutes nos routes, il n’y a que cela. Dégoûtant!
- Faut que ça change…
Chantons. Traqa ha nyipë Kaka & Tu es arrivé Père
1- Traqa ha nyipë Kaka qangöne la nöjei drai
Tu es enfin arrivé Père, arraché de tes préoccupations quotidiennes
Troa wai ni e kalabus hna othe hnene la meci
Pour me visiter en prison, retenu par la maladie
Nge öninge ka palaha troa wai ni wezipo
Et moi, malade que je suis, m’inquiétais de ton absence
Nge nyipëti a goeëni a tha ceitu shë kö
Te rends-tu compte donc ? Nous ne sommes plus pareils.
Ch – Ekölöhini pitronia ce madrinejë la madrine thei nyipunieti
Ekölöini, j’ai envie de partager cette heureuse vie avec vous
Ke liberté nyipë ë ë e troa tro koi ketre nöje
Parce que vous êtes libre d’aller et venir vers d’autres pays
Pitroni a ceitu me nyipë troa liberté ngo hna wathebo ni pe
J’ai envie de vivre libre comme vous parce que je suis condamné.
2 – Atre hë nyipë kaka la pengöne la Cila
Connais-tu la condition de vie à Cila Père ?
Ga catrehnine wathebo me itre nyine axouene
Elle est régie par une loi très stricte avec tant de choses qui font peur
Ngo qane la tru ihnim troa löjë e Cila
Mais seul l’homme charitable peut venir à Cila
Matre fe koi angeice lola Paradraiso
Pour que les portes du Paradis lui soient ouvertes.
3 – Ase hë nöje Drehu tha öhne la hace e Cila
Le pays Drehu a feint d’ignorer la misère qui sévit à Cila
Ngo Cila nyipi Drehu kola treije me awe
Alors que Cila, en plein milieu de l’île, pleure et gémit
Ohnë hë Drehu e France me e Kaledonia
Drehu s’est déjà rendu en Calédonie et même en France
Drehu loie pane hnimi ni hnei nyipunie
« Ô toi Drehu, que tu aies au moins pitié de moi ! »
C’était le chant publié avec le numéro 99 de Nuelasin. Il avait été proposé par un lecteur du petit hebdo mais sans la traduction. Elle aurait été mieux rendue par celui qui l’a offert (j’en suis certain.) Le taperas est une complainte d’un lépreux révélant la misère humaine. L’habitant de l’île Drehu a toujours le regard tourné vers l’extérieur en ignorant les souffrances des miséreux internés dans la léproserie de Cila. C’était vers le premier quart de siècle des années 1900. Beaucoup des nôtres (les miens aussi) ont été décimés par la lèpre. Ils moururent à Cila. Il existe encore des vestiges de ce passé-là, c’est dans la tribu de Nang, en sortant de la route principale vers le bord de mer à une trentaine de minutes de l’aérodrome de l’île, Wanaham.
Les yeux de Hnawish
Mardi, après l’AG de l’ASEE, Hnawish est passé à la maison pour chercher le beauf Matha qui devait retourner à Nouméa avec lui. Je n’ai pas remarqué sa présence parce que je somnolais dans la maison après la traduction du chant ci-dessus. Je fus plutôt étonné par Kumala qui m’appelait. Je sortis immédiatement et de mon somme et de la maison. Hnawish était debout avec lui au milieu de la cour. Le grand frère me fixait avant de tourner comme une toupie et de promener le regard alentours. Le massif du Katepai derrière le collège, ensuite le massif du Koniambo qui court très loin jusqu’à la brume vers le rocher en forme de bec d’oiseau, marque de la tribu de Atéou, il fixa ensuite la cime du sapin et remua la tête de haut en bas. Il voulait me dire quelque chose mais resta sans parole. Kumala me dira après son départ que le grand frère était étonné de me voir là. Là, à Tiéta, dans ce bout de pays, retiré dans la chaîne centrale. Oui, c’est la vie qui est imprévisible. Elle surprend.
Moi, j’ai fait une partie de mes études à Grenoble. Hnawish, c’était à Toulouse et il m’était arrivé d’aller dans leur ville. La ville rose comme les gens disent. Un jour, j’ai débarqué chez eux dans la cité universitaire de Faucher. J’ai dormi chez Ede (Edmond) mon beau-frère parce que mon grand frère a épousé sa grande sœur. Ede et Zari (Hari L.) n’ont pas dormi dans la chambre avec moi. Ils sont partis avec leur sac de couchage pour passer la nuit sous les arbres. Des ‘aventuriers’ comme ils disaient. Vers 1h (du matin), je fus réveillé par les deux aventuriers. Ils étaient tout trempés. La pluie les a saisis. Il s’était mis à pleuvoir à verse. J’en riais. C’étaient deux vagabonds de poules mouillées que je n’avais pas reconnus de suite. C’était parce qu’ils avaient parlé Drehu que je fus sorti de ma léthargie. Hnawish.
Odje et Goice, c’était devant le temple de Wanap 1. Comme s’ils me prenaient à parti. Pas au sens de m’attaquer sur mon écriture. Ils me bombardaient seulement de questions comme deux journalistes mais je me défendis tant bien que mal, le genre questions/réponses. On jouait le jeu. Ça allait ! Je ne bégayais pas. Je me suis plutôt bien préparé leur disais-je. J’ai à défendre Quand la coutume bombarde face à la critique. Depuis plus d’une dizaine d’années que je suis publié, il n’y a vraiment plus de questions qui me surprennent (jusqu’à preuve du contraire; ou alors j’attends.) Je compris à la fin, que ces messieurs anciens Dokamistes (comme moi) voulaient aussi être publiés. Oui, ils écrivent. Mais ils voulaient savoir comment avais-je fait pour arriver là où j’en suis. Je n’ai pas menti. Je suis passé par le concours Écrire en Océanie (il existe toujours pour ceux/celles qui veulent écrire et être publié après…).
Ziul ce n’est pas Rose
C’est Wagejen qui n’est pas Waseli. D’abord, elle ne veut pas que je l’appelle Wagejen (qui est pourtant son prénom dans la langue.) Elle me dit ensuite que ça, c’était avant. Ehahaéé ! Ça veut dire que Wagejen, c’est quand on n’est pas sérieux. Purée, faut que j’apprenne à être plus sérieux. C’est-à-dire à ne pas être moi-même. Je le ferai en prenant des engagements, beaucoup d’engagements pour que ces deux dames continuent de m’aimer. Oui, je sais qu’elles m’aiment comme l’autre Rose. Pas Waseli. Celle avec qui elle enseigne à Baganda. Trois rosiers comme dit la chanson: « je préfère celle du milieu. » On a comprit que c’est la plus belle. Oui mais les trois rosiers que j’adore sont toutes belles. Les trois ! Elles m’aiment et je les aime aussi toutes. Kif kif. Mon Dieu, que les femmes sont belles! (Cabrel) Et que la vie est violente comme l’espérance (Apollinaire) Passons.
Kumala
C’est mon oncle avec qui j’ai passé du temps après chaque fin des travaux de l’AG pour laquelle il était venu. Au fait, c’est lui qui m’a sorti de Maison Bleue (chez ma belle famille à KMC) où j’étais allongé après que je sois arrivé de Tiéta. Mais je ne parlerai pas de lui. Je voulais plus accorder quelques gouttes de ma plume à ma nièce qui enseigne comme moi dans une vallée de la Calédonie. Imasia. Belle mais timide comme son maquillage. Toute souriante. Elle m’amène toujours dans le cœur de la joie de vivre et de la bonne humeur. Une bouffée d’adrénaline. Je la revoie assise devant le temple à la sortie du culte dimanche soir (me trompe-je ?) Elle était avec Nanou, la belle fille qui représente l’APE de l’école de Putchala. Un prénom que je réserve pour mes prochaines éditions.
Vous avez compris que le début des vacances est marqué par l’assemblée générale de l’Alliance Scolaire où une fois de plus les responsables ont mis sur la table, les questions liées à l’enseignement privé de Nouvelle-Calédonie. Une situation très délicate à cause de la dette que nous avons du mal à épurer. Un point où les deux entités (FELP/ASEE) sont logées à la même enseigne. Mon dieu! Que je suis inquiet…
Bonne lecture quand même de la vallée. Wws
*Wejein. Tante Hariatr-qatr, peux-tu jouer l’entremetteuse ? Dis à Oncle Robesen de ne pas me sortir de sa mémoire.
Nenë Mejo est une marque interjective (mère Mejo)
Chantons…












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