A partir d’une vannerie, œuvre artistique réalisée à base de feuilles de cocotier, on peut mener une activité manuelle avec des enfants ; cela sert aussi à garnir un édifice lors d’événements socio-culturels. L’œuvre reflète plusieurs interprétations vis-à-vis de la langue et de son usage. La répétition du geste pour arriver à finaliser l’œuvre tressée est une démarche identique à celle lorsque l’on apprend une langue. La répétition comme moyen d’apprentissage.
Cela représente l’évolution du « naa drubea ». Au fur et à mesure que l’on avance dans le temps, représenté par la tige de cocotier qui sert de fil conducteur située au centre, cette langue subit une diminution de sa pratique langagière, d’où les pics qui rétrécissent jusqu’à s’arrêter. Par contre, dans le sens contraire, les formes triangulaires sont petites puis s’agrandissent. Le langage se redynamise et s’enrichit.
En allant plus loin, cela me fait penser à la théorie des ondes ou « Wellentheori », qui met en relief les paramètres d’évolution des langues en fonction des contacts qu’elles ont subi tout au long du temps et de l’histoire.
De ce fait, on peut reconstruire une proto-langue.
Les différents pics formés avec les feuilles de cocotier montrent la propagation d’une langue dans le continuum espace-temps représenté par la tige, en interaction avec les autres langues du monde.
Les pics montrent, aussi, les variations d’une langue.
Si on prend le français standard appris à l’école et le français calédonien, il y a une différence majeure.
De plus, la variation liée à la situation géographie et celle liée aux sexes de l’individu représentent plusieurs variations. Au même titre que celle où l’on est en entretien d’embauche et celle où l’on est entre des amis.
Tous ces pics de la garniture sont symboliques à l’usage d’une langue fait par les locuteurs dans différents contextes.
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