Nous voulons sauvegarder notre identité culturelle bien que pendant longtemps on n’ait jamais dit culture mais couleur de peau, ethnie. Chacun sait que la couleur de la peau n’a rien à voir et qu’il s’agit de pratiques culturelles. La langue française qui est très riche en nuances et subtilités, n’a pas réussi depuis cent cinquante ans à nuancer les choses relatives à notre culture et le mot coutume, que nous reprenons nous-mêmes par contamination, est un mot fourre-tout alors que ce mot recouvre des gestes et des pratiques qui ont tous un sens différent.
Il faut faire le geste pour se présenter, il faut remercier parce qu’on va partir, parce qu’on doit demander quelque chose ou commencer une activité. Le mot coutume est un mot générique qui finit par empêcher les gens de comprendre ce qui se passe vraiment. C’est le résultat de la paresse conceptuelle linguistique que le colonialisme français s’est autorisé faute de se donner la peine de connaître et reconnaître notre culture. Une fois la pratique installée, on s’en est contenté.
Les gestes, les rites ne sont pas les mêmes pour les deuils, les mariages et selon l’aire dans laquelle on se trouve.
À Wallis et Futuna, c’est moins compliqué parce qu’il n’y a que deux systèmes coutumiers : les Uvéa et les Futuna. Les Polynésiens parlent pratiquement la même langue et obéissent sensiblement aux mêmes us et coutumes aux quatre coins du Pacifique avec quelques variantes locales, alors que nous, d’une vallée à l’autre, les langues et les pratiques ne sont pas les mêmes. Certains y voient un handicap. Il faut plutôt y voir une richesse.
Source : « L’indépendance au présent » de Paul Néaoutyine
Association Présence Kanak - Maxha 
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