Il y a bien longtemps de ça, sur Drehu, vivait un couple.
Ils étaient déjà très avancés en âge et ils n’avaient pas d’enfants car la blessure que le vieux avait eu au niveau de son ventre, lors d’un duel pour montrer la supériorité de son chef de clan, l’avait empêché d’en avoir.
C’est vrai que la venue d’un petit enfant était vraiment la seule chose qui aurait pu amener un peu de couleur à la vie de ce vieux couple mais, pour eux, l’essentiel c’était qu’ils s’aimaient.
Comme chaque soir, la femme prépare le « Itra » pour son mari arrivé récemment d’une grande expédition dans la forêt dense de Drehu. Epuisé, il s’installa de l’autre côté de la case autour d’un bon feu, en attendant le repas du soir. Quand sonna l’heure de satisfaire son estomac, prit place sa femme et ils mangèrent sans un bruit, que le ruissellement du feu.
A l’aube, il faisait encore froid, la femme partit dans le « Umatë » lieu où l’on rangeait les « Koko » ignames ainsi que les » Xaji » prémices. Elle prit quelque « Koko » pour préparer les repas, mais dans son action elle fit tomber un « Xaji ». Blessé elle le posa délicatement dans le Umatë.
Comme à l’accoutumé, elle prépara le repas de midi, et pour le dîner, ils mangèrent le restant. Arrivé le soir, après avoir bien mangé, la femme prit ce qui restait, en prenant soin d’envelopper dans des feuilles de bananier et de les déposer sur le « Trai Hna Hage » pour pouvoir terminer le reste demain et alla se coucher.
Quand elle vint le lendemain pour prendre le reste, elle vit que le « Itra » avait diminué de volume, pensant que c’était son mari, elle alla directement le voir : « Qui c’est la petite souris qui est allé fouiner dans le « Itra »? » demanda la femme.
« Ben! ce n’est pas moi! » répondit l’homme assez agacé.
Elle ne donna pas suite à cette affaire.
Le troisième jour, c’était pareil, les restes avaient disparu du « Itra ». Ils comprirent tout de suite qu’il y avait un petit voleur dans les parages, parce que le « Itra » avait bien été refermé, l’oeuvre d’un humain, ou d’un « Telopis ».
Ils élaborèrent donc un plan. Le mari, déterminé à prendre en flagrant délit l’imposteur, décida de monter la garde le premier. La femme alla comme à son habitude vers le « Trai Hna Hage » pour déposer un « Itra » et s’en retourna vers la case comme si de rien n’était ; le mari quand à lui, posté non loin du lieu du « Itra » aperçut une petite main passée par dessus le « Trai Hna Hage » et prendre le « Itra ». Malheureusement pour lui, le mari surgit et d’un bond attrapa le voleur ;la femme courut jusqu’à son mari et ils virent que le voleur était un petit garçon.
« Ah te voilà petit voleur, on te tient » disait le mari.
» Non ! Non ! Ne me faites pas de mal, je suis votre fils ! Oui je suis votre fils ! » répliquait le petit garçon.
« Mais comment ça ? Nous n’avons pas d’enfant! » disait la femme.
» Si ! Je suis né quand vous avez saigné le « Xaji »! répondit le petit.
La femme comprit tout de suite ce qui venait de se passer, la lune leur avait offert un enfant, cadeau de bienveillance… La petite famille réunit vécut encore longtemps des jours très très très heureux….
Feke feke i hlekön tëjë huhi…..
Odrai asë
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