Yvanna Doï née Lepeu, de l’enseignement à l’Association Présence Kanak

Yvanna Doï-Lepeu est originaire de la tribu de Wagap à Pwêêdi Wiimîâ (Poindimié). Elle a commencé à enseigner à 19 ans. Cependant, sa mission auprès des enfants à commencer dès l’âge de 15 ans dans les centres aérés. C’était une époque formidable pour elle : « Avec mon sac sur le dos, j’ai parcouru le Pays. C’était du 3 en un pour moi : je travaillais avec les enfants, je découvrais mon pays et je rencontrais du monde, beaucoup de monde … »

Le métier d’enseignant à cette époque, elle n’en voulait pas arguant que née dans une famille d’enseignants, cela lui suffisait.

Comme beaucoup de Kanak, je ne suis pas que Kanak. Du métissage, il y en a dans ma famille mais je me sens profondément Kanak. Je suis originaire de la tribu de Wagap à Pwêêdi Wiimîâ (Poindimié). Yvanna Lepeu née il y à 47 ans maintenant. Mais depuis quelques années maintenant, je n’appartiens plus à cet espace. Désormais, ma Terre d’appartenance c’est l’île du Soleil, Dau Art (les îles Belep) car mariée à la famille Doï, donc aujourd’hui je m’appelle Yvanna Doï.

Après le bac, pour « s’occuper », en attendant la poursuite des études, elle commence à faire des remplacements en tant qu’institutrice, études qu’elle suivra « au pays du long nuage blanc » : elle s’envole donc pour Aotearoa (Nouvelle-Zélande) afin de s’initier au management.

De retour au Pays, elle commence à travailler dans le secteur touristique (hôtel, aéroport , agence…). Un évènement va la marquer au cours de sa recherche d’emploi : « Alors que je suis en train d’écrire une lettre de motivation dans les locaux de la MIJ, j’aperçois un jeune de mon âge qui est en train d’apprendre à déchiffrer un texte. Je suis marquée par cette scène : c’est un premier déclic ».

5 emplois plus tard, elle se retrouve au chômage. Cela dure un mois. Elle décide alors de revenir à ses débuts professionnels par nécessité économique. « Heureux hasard », elle obtient un remplacement sur Hyehen. Pendant un an, elle découvre la commune mais surtout le métier d’enseignant et le métier d’écolier. Ce sera son deuxième déclic : « Je me rends compte que le métier d’écolier n’est pas une mince affaire ».

Cette même année (1999), elle découvre 2 livres de Jean Marie Tjibaou : Tjibaou le Kanak et La Présence Kanak. Ce dernier la marque profondément. Il éveille en elle la volonté de se lever pour les miens. A travers cet ouvrage, Jean-Marie Tjibaou narre son peuple, le peuple Kanak, son peuple pour lequel il revendiquait avant tout une reconnaissance culturelle, son peuple pour lequel il a donné sa vie.

« Maxha* ! » disait-il. Il était important pour lui de redonner confiance aux siens. « Ils ne sont plus dans leur Moi », avait-il observé. 24 ans auparavant il avait initié le Festival Melanésia 2000 dans cet état d’esprit .

En 1999, ces découvertes la conscientisent, elles s’avèrent être encore vraies et même encore aujourd’hui. Elle décide alors de rester dans l’enseignement pour aider au mieux les siens. Le chemin de l’enseignement s’ouvre. Elle part en formation et se met à enseigner dans différents espaces. Depuis Melanesia 2000, les lignes bougent, lentement mais elles bougent, le chemin vers le Moi est lent.

Au détour d’une conversation sur la Spiritualité Kanak et sur la jeunesse du pays avec Tantine Dhou, elle décide de créer le groupe facebook « La Présence Kanak ». Elle demande à son amie d’enfance Maryline Sinewami de prendre part à l’aventure avec elle. C’était en 2019.

Le challenge commence alors :

Apprenons à nous regarder avec nos propres yeux, apprenons à regarder et prendre soin des merveilles et du merveilleux contenus dans nos paniers du Savoir et de l’Être .

Maryline écrit un texte qui présente la vision de la page :

La présence Kanak, c’est réveiller le Kanak qui est en Nous.

Le groupe facebook est bien mais cela reste du consommable. Elle demande donc à Claudia Rizet (épouse Blancher) en 2020 de l’aider pour la création d’un blog afin que les articles puissent être conservés. Mais surtout rendre visible la société Kanak sur le web. Ce blog a pour vocation de centraliser, valoriser et promouvoir la société, l’identité la culture et l’actualité Kanak. Au fil du temps, le blog devient plateforme numérique (Il est désormais dirigé par Marynka Tabi) et d’autres pôles autour de l’enseignement, la spiritualité, l’édition se créent autour de l’Association Présence Kanak fondée en 2022 sous l’impulsion de Guillaume Vama, membre d’honneur du conseil d’administration.

*Maxha : relever la tête.

6 commentaires sur “Yvanna Doï née Lepeu, de l’enseignement à l’Association Présence Kanak

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    1. Mme Très Bonne initiative de vouloir faire Connaître Votre Belle Culture vos Grandes valeurs universelles je suis tombé amoureux d 1 Kanake en 1993 nous nous sommes aimé pendant 25 ans et Malheureusement pour moi elle est Partie des le royaume de dieu et aussi nous n avons pas pu avoir d enfants Bonne continuation à Votre Association pour oeuvrer au vivre ensemble Malgré quelques divergences d’opinions Bonne Santé avant Tout Olé Mme

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