James Boueni est né en novembre 1983 à Nouméa dans une fratrie de 5 enfants. Originaire de Touho, du district tüo pwatabe, sa langue maternelle est le Cemuhi. Son père, Benoît Bouéni, travaillait à la tribu ; sa maman, Rose Bouéni, était femme de ménage. Aujourd’hui, de la petite tribu Papa et Maman Bouéni, il reste 3 enfants, dont James. Il est aujourd’hui lui-même père de trois enfants (2 métis tahitiens et une métisse marocaine.)
James a grandi entre Nouméa où il suivait ses études et la tribu « où on partait pour les weekends et vacances scolaires ».
Après une scolarité à Nouméa, en primaire à Charles bichon, en secondaire au collège Baudoux, il poursuit jusqu’en seconde au lycée Jules Garnier. Il part alors en France rejoindre sa sœur qui vivait dans le 91 à Étampes avec son mari et ses enfants.
Avec du recul, il avoue humblement qu’il aurait « peut-être pu faire mieux » mais voyager lui plaisait bien plus et il ne s’en plaint pas.
Du manga à la peinture, en passant par le tatouage
Le dessin a toujours fait partie de sa vie.
« Je dessinais tout et n’importe quoi à l’époque beaucoup de manga, les DBZ (Ndlr : Dragon Ball Z) et compagnie »
De 17 à 28 ans, James pose ses crayons. Une pause qui l’amènera à réaliser des dessins de tatouage qu’il vendra à des amis et sur le net.
« C’était top. J’ai fait pas mal de connaissances comme ça. »
C’est tout naturellement, par la suite, qu’il est allé vers la peinture.
« Au début, comme tout parent, c’étaient des activités pour les enfants à la maison ; ensuite j’ai commencé à acheter de plus en plus de matériel et maintenant j’en ai partout ».
En 2022, un de ses amis, Jean-Michel Guiart, lui propose d’illustrer un de ses poèmes qui sera publié dans un livre hommage au Petit Prince publié par l’association Rencontre des Auteurs Francophones. Les jeunes hommes choisissent ensemble une œuvre qui par la suite sera envoyée et exposée au sein de la Maison de la France et de l’Europe de Miami, siège de l’association.
« Je n’avais jamais exposé avant mais c’est une belle expérience ».

Aujourd’hui, le jeune papa se voit bien faire de l’illustration digital tout en ayant toujours le côté traditionnel de la peinture.
Regard sur le Pays
James a un avis humble sur son Pays.
« Pour le pays c’est difficile parce que nous on vit à l’extérieur. Je pense qu’il faut vraiment y être pour pouvoir juger. Après c’est facile de parler quand tu prends ta baguette à 90 centimes d’euros ».
Il se permet seulement de souligner qu’il est sensible aux différents projets élaborés pour la jeunesse, tant au niveau scolaire qu’au niveau sportif. Normal. En tant qu’éducateur technique spécialisé, il s’occupe d’enfants placés par la justice et, en tant que tel, a pour mission de leur apprendre un métier.
« (…) vu que la plupart du temps ils sont en échec scolaire. Je pense que c’est la base : si tu ne fais pas gaffe à la jeunesse, elle va glisser ».
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