Le 5 décembre 1984, à Wan’Yaat, dans la vallée de Hienghène, des militants kanak indépendantistes sont victimes d’une embuscade, qui fait 10 morts et 5 blessés graves. Les personnes décédées sont âgées de 25 à 56 ans : 2 frères de Jean-Marie Tjibaou Louis, le chef de la tribu et Tarcisse ; Michel, Similien et Antoine Couhia ; Mickaël et Eloi Maepas ; Pascal Mandjia ; Alphonse et Augustin Wathea.
Les premiers secours sur place ont du mal à identifier les corps car certains ont été abattus à bout portant. Sur un des cadavres, le médecin légiste relève 28 impacts de balles et de chevrotines.
Je vais essayer de ne pas avoir de haine. Jean-Marie Tjibaou



Le piège a été tendu par leurs voisins : des petits propriétaires de la vallée, descendants de colons, et terrifiés à l’idée d’être chassés de leurs exploitations. Les assassins se rendent et reconnaissent les faits après 7 jours de cavales. Les sept auteurs de la fusillade de Hienghène sont Maurice Mitride, Robert Sineimené, Raoul Lapetite et ses quatre fils, Jacques, Jean-Claude, Jess et José (© Piments Pourpres Productions).

Et pourtant, ils ne seront jamais condamnés. Par deux fois, la justice française va les innocenter. Ils seront acquittés au motif de la « légitime défense préventive » : un non-sens en droit français.
« Un jury européen de Caldoches pour rendre un verdict concernant la mort de dix Kanaks, se révoltera Jean-Marie Tjibaou. C’est ça la France des droits de l’homme ! »
« Cela veut dire qu’on peut abattre les Kanak comme des chiens et qu’il n’y a pas de justice en Nouvelle-Calédonie ».
Près de 40 ans plus tard, après des années de silence, les principaux protagonistes du drame témoignent pour la première fois. Nourri d’archives inédites et résultat de plus de quatre années d’enquête, le film documentaire, réalisé par Emmanuel Desbouiges et Dorothée Tromparent, apporte un éclairage inédit et bouleversant sur l’un des épisodes les plus tragiques de la guerre fratricide qui endeuilla la Nouvelle-Calédonie dans les années 80.






Pour visionner ce documentaire qui libère une parole difficile mais extrêmement forte dans un pays où une partie de la mémoire collective n’est pas encore écrite : https://www.cinemutins.com/wanyaat-sur-une-terre-de-la-republique-francaise
En 2024, Olivier Pighetti réalise le documentaire « Nouvelle-Calédonie, l’invraisemblable verdict » avec des extraits du procès de l’embuscade. En France, seuls 17 « grands procès historiques » ont été enregistrés afin d’en laisser une trace pour l’histoire. Pour la première fois, un accès exceptionnel a été donné aux enregistrements – inaccessibles pendant cinquante ans – au réalisateur de ce documentaire, qui a pu obtenir une dérogation.

Olivier Pighetti est l’invité dans un podcast « L’embuscade de Waan Yaat : quand la justice coloniale française acquitte des assassins de Kanaks » : https://podcasts.apple.com/fr/podcast/lembuscade-de-waan-yaat-quand-la-justice-coloniale/id912451024?i=1000698608342
Pour aller plus loin :
sources :
caledonia TV – Nouvelle-Calédonie 1ère
chaine YouTube FIFO Tahiti
https://www.cinemutins.com/wanyaat-sur-une-terre-de-la-republique-francaise
https://www.mediapart.fr/studio/documentaires/culture-et-idees/waan-yaat-un-massacre-impuni
https://www.madinin-art.net/nouvelle-caledonie-linvraisemblable-verdict-par-olivier-pighetti/
Photos : copyright PK
Image : copyright MADININ’ART












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