Je vis dans un conte raconté par des étrangers.
Mes vieux ont lancé un boomerang qui n’est jamais revenu,
Ce n’était pourtant pas des amateurs.
L’empereur a placé ses chefs d’œuvres et ses chiffres dans nos journaux,
Fait de nos enfants des panneaux publicitaires.
Il a oublié l’image de la décennie de son règne, de sa voracité, de son fouet…
Nous a fait la misère, nous a pissé dessus comme on dit.
Je m’indigne si c’est un déni.
Il claironne sur notre parchemin l’intime soumission.
Et compte rester notre principal bailleur de fonds.
Je m’assoupis sur notre natte naturelle.
Aujourd’hui nous recréer est une besogne périlleuse et puissante.
Coup du destin nous sommes corrompus par la passion.
L’égarement, puis la colère enfin la curiosité feront le reste.
La cloche sonne on se retrouve.
La nouvelle lune nous guide.
La question n’est pas où va-t-on ? Mais où veut-on aller ? Qui veut partager ce bout de chemin avec nous ?
La couleur n’est pas le problème, ce sont les privilèges.
Mon arbre généalogique plante des jalons à votre entourloupe.
Mon dos subit le poids d’un sac de manioc invisible.
Mes mains poussent le chariot de la connaissance, de la reconnaissance et du sens.
On me dit « Bravo pour tes bagages ! » mais
On me demande rarement « Pourquoi ces bagages ? »
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ETH Hélène
Le 26/12/2021 à Kwênyii
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