Tiaou, la sculpture en héritage

La famille Tiaou est originaire d’Ouvéa, C’est le père qui le premier, il y a 30 ans, a pris les ciseaux à bois puis a transmis sa passion à ses enfants. Tous aujourd’hui, y compris sa femme, vivent de cet artisanat.

Aujourd’hui, les enfants Tiaou se partagent le legs artistique de leurs parents. Les soeurs Viveka et Djaïnoumaïa livrent d’élégantes formes abstraites à la manière de Kapoa, tandis que les frères Kadjoa et Onesina, l’aîné, sont plus proches de la tradition. Melem Tiaou, lui, associe dans ses oeuvres le goût du détail figuratif de sa mère, et l’élan vertical de son père.

Kapoa Tiaou

Sa passion pour la sculpture remonte à plus de 20 ans. Depuis il n’a jamais cessé de sculpter pour réaliser toutes sortes d’œuvres des plus petites au plus monumentales. Aujourd’hui ses œuvres s’inscrivent dans un registre plus abstrait car son envie d’évoluer l’y à conduit. En effet ses nombreux voyages et les expériences l’on amené à concevoir l’art d’une toute autre manière, se détachant de ses liens culturels il éprouve une plus grande liberté à sculpter ce qui émane du plus profond de son être. Kapoa Tiaou est décédé en 2021.

Nos enfants sont nés dans les copeaux de bois et les ciseaux à la main. Ils se sont mis à la sculpture d’eux-mêmes – Béatrice Tiaou, sculptrice

Melem Tiaou

Melem propose des sculptures fabriquées à partir de bois calédoniens, tels que le gaïac, le niaouli, l’eucalyptus ou encore le santal. L’artisan imagine, conçoit et fabrique lui-même l’intégralité des oeuvres qu’il commercialise. Initié très tôt par ses parents, tous deux sculpteurs, il a vite appris les bases et techniques relatives à cet art et est désormais devenu formateur-animateur. Melem anime des ateliers de sculptures destinés à tout public (grands et petits) attirés par cet artisanat traditionnel et qui souhaitent découvrir cette activité guidée et encadrée par un artisan professionnel.

Marjorie Tiaou

Marjorie réalise ses premières sculptures à l’âge de 10 ans, initiée par son père. Se tournant vers des études en hotellerie-restauration, puis en haute gastronomie, l’appel de la sculpture se fait cependant toujours un peu plus ressentir, jusqu’a ce qu’elle décide de s’y consacrer entièrement . Ainsi, depuis un peu plus de huit ans, elle en fait son métier et crée des oeuvres sur commande ou destinées à être exposées. Elle maitrise toutes les étapes de la sculpture avec brio :la recherche et la coupe des bois et leur préparation ( nettoyage,épluchage de l’écorce ,ponçage pour enlever fibres et amas de sève), le dessin du motif au crayon et la découpe pour dégrossir le surplus et ainsi atteindre la forme de base, avant d’affiner la pièce avec une meule et un papier de verre de plus en plus fin .

Noémie Tiaou

Noémie maîtrise avec brio les différentes étapes de cet artisanat. Nettoyage et ponçage du bois sont les prémices de la construction. S’ensuit le dessin du motif au crayon pour pouvoir dégrossir et obtenir la forme initiale de la sculpture. La dernière étape est celle de la « dentelle ». Il s’agit de cisailler minutieusement avant un dernier ponçage et appliquer une cire incolore. En effet, Noémie ne dénaturera surtout pas le bois avec un vernis donnant un aspect brillant. Ses maîtres mots : naturel et respect du bois. Sculptrice talentueuse et reconnue, elle enseigne aussi auprès de gens en difficulté. Une expérience qui lui donne des ailes. « J’apprends à faire des clefs de sol au sol, même si j’en ai jamais fait ». Elle leur transmet le goût de la satisfaction à façonner le bois. Pour l’anecdote, elle raconte que d’ordinaire, on garde précieusement la première sculpture que l’on fait. Les Tiaou s’en sont affranchis. Dans la famille, aucun des sculpteurs n’a gardé sa première œuvre, elles ont été vendues ou données.