Le Palais de la Porte Dorée a été construit à l’occasion de l’Exposition internationale de 1931 : sa vocation première était d’être un musée des colonies, devant représenter les territoires, l’histoire de la conquête coloniale et l’incidence de celle-ci sur les arts.
Inaugurée le 6 mai 1931, l’Exposition coloniale a tenté de promouvoir une image de la France impériale à l’apogée de sa puissance. Prenant la forme d’un immense spectacle populaire, véritable ville dans la ville, l’exposition s’étendait sur plus de 1200 mètres de long et était sillonnée de plus de 10 kilomètres de chemins balisés.
Elle s’inscrivait dans la tradition des Expositions universelles du XIXè siècle vouées à promouvoir la puissance des nations européennes. Consacrée exclusivement aux colonies, elle fut présentée du mois de mai au mois de novembre 1931, elle accueillit près de 8 millions de visiteurs pour 33 millions de billets vendus (source : https://www.palais-portedoree.fr/fr/l-exposition-coloniale-de-1931).
C’est au cours de cette exposition que des Kanaks furent été exposés à Paris, puis en Allemagne dans un zoo.
Longtemps tabou et longtemps méconnu en Nouvelle-Calédonie, ce sujet est désormais raconté.
Nous avons retenu 1 documentaire et 1 ouvrage qui narrent ce passage de l’histoire de la Nouvelle-Calédonie.
Le premier est un documentaire réalisé par Alexandra Rosada, journaliste/grand reporter à France Télévisions : Exposition coloniale Kanak 1931.
Le deuxième est le livre de Didier Daeninkcx. Dans le roman « Cannibale », l’auteur relate ce fait historique.

L’histoire :
Paris 1931, l’Exposition Coloniale. Quelques jours avant l’inauguration officielle, empoisonnés ou victimes d’une nourriture inadaptée, tous les crocodiles du marigot meurent d’un coup.Une solution est négociée par les organisateurs afin de remédier à la catastrophe. Le cirque Höffner de Francfort-sur-le-Main, qui souhaite renouveler l’intérêt du public allemand, veut bien prêter les siens, mais en échange d’autant de Canaques. Qu’à cela ne tienne !Les « cannibales » seront expédiés.Inspiré par ce fait authentique, le récit déroule l’intrigue sur fond du Paris des années trente – ses mentalités, l’univers étrange de l’Exposition – tout en mettant en perspective les révoltes qui devaient avoir lieu un demi-siècle plus tard en Nouvelle-Calédonie.
Extrait :
« Nous avons embarqué le 15 janvier 1931, sur le Ville de Verdun. Nous vivions sur le troisième pont, comme des passagers de dernière catégorie. Il faisait trop chaud le jour, trop froid la nuit, et plusieurs d’entre nous ont contracté la malaria lors d’une escale aux Nouvelles-Hébrides. Il y a eut trois morts, si mes souvenirs sont exacts, dont Bazit, un Kanak albinos de Wé. L’équipage a jeté leurs corps à la mer sans nous laisser le temps de leur expliquer que l’on naît pour vivre avec les vivants, et que l’on meurt pour vivre avec les morts. Les morts ne peuvent vivre dans l’océan, ils ne peuvent pas retrouver leur tribu … » (pp. 19-20)