La sagesse populaire nous conseille de ne laisser personne définir qui nous sommes, car cela ne nous plairait pas. En conséquence, ne serait-il pas temps de ne plus laisser la politique définir qui nous sommes ?
En Nouvelle-Calédonie, politiquement, soit nous sommes Kanak donc forcément indépendantistes et noirs de peau, soit Calédoniens donc forcément loyalistes (non-indépendantistes) et donc blanc de peau. Les raccourcis populistes ont hélas la vie longue mais grâce à Dieu ont fait leur temps.
En effet, une majorité silencieuse ne se reconnaît pas dans ses deux définitions que ce soit de par leur métissage, leur histoire familiale voire même par leur couleur de peau.
Et si nous choisissions le terme Kanako-Calédoniens définissant l’ensemble des Calédoniens, toutes ethnies confondues ? Et si nous choisissions pour ne plus avoir à rejeter ou se sentir rejeté ?
L’utilisation de ce terme devrait non seulement permettre une plus grande reconnaissance au sein de la société calédonienne de l’ensemble de la communauté Kanak, mais également une véritable reconnaissance de tous ces métis d’origine Kanak qui ont bien souvent du mal à se reconnaître dans le clivage blanc/noir, de toutes ces communautés océaniennes et d’origine française qui sont accompagnées par la culture kanak.
Mais pas que…
Aux États-Unis, l’emploi du terme Afro-Américain fut une véritable révolution et permis notamment une véritable reconnaissance de l’intelligentsia afro-américaine (art, culture, littérature, …) allant jusqu’à créer un mouvement culturel afro-américain.
En Nouvelle-Calédonie, il faudra s’attendre à la même révolution qui devient même nécessaire. Pas seulement parce que des Calédoniens d’origine européenne, des Métropolitains ont une méconnaissance de la richesse et de la modernité de la société kanak mais surtout parce que beaucoup de personnes en Nouvelle-Calédonie se sentent bien et heureuses au milieu de la société civile kanak.
Une révolution qui sera complète le jour où apparaîtra sur les déclarations du recensement le terme Kanako-Calédoniens, ce qui devrait permettre la naissance d’un véritable sentiment d’appartenance identitaire au-delà des clivages politiques.











