Le gouvernement français profite de la mobilisation autour des législatives en vue de tirer profit d’une « image de main ferme » contre ce qui est montré publiquement comme de la violence du fait de Kanaks. Ceci est une manipulation et ce sont de graves violations des droits humains.
Les choses ne s’arrangent pas en Kanaky-Nouvelle-Calédonie, bien au contraire. L’état français s’acharne désormais. Les forces de l’ordre ne cessent de harceler les populations avec des actions la nuit (tires et autres interventions). Beaucoup de vielles personnes habitent dans les quartiers dans lesquels les forces de l’ordre interviennent régulièrement ainsi que des enfants, ils sont tous terrorisés.
Cet acharnement va même jusqu’à arrêter des personnes pour ensuite les transférer en détention provisoire en France métropolitaine et surtout de façon très suspecte car tout s’est fait en quelques heures sans que même les avocats ne soient au courant. Il apparaît dès lors que tout a été préparé et prémédité pour ne pas laisser le temps de la réaction. Personne ne l’a vu venir ça. Ils ont entre autres arrêté les dirigeants de la CCAT – Cellule de coordination des actions de terrain.
Cette cellule avait été créée bien avant tout cela par l’un des groupes indépendantistes du pays, l’Union Calédonienne (UC). L’objectif de cette cellule a été d’organiser de nombreuses marches et manifestations pacifiques. Les messages de cette cellule ont toujours été pacifiques. Ils n’ont pas incité à la haine ou à la violence mais le gouvernement français a besoin de coupables (de boucs émissaires) alors ils les ont dès le début des émeutes qualifiés de terroristes et ils les traitent aujourd’hui comme tels. Ils oublient qu’en Kanaky-Nouvelle-Calédonie nous avons tous, y compris les Kanaks, la nationalité française et le passeport français aussi. La façon dont ils traitent ces personnes est celle dont on traiterait des étrangers. Mais à en croire leur attitude envers les Kanaks il est clair qu’ils sont des étrangers pour eux.
Dans les personnes arrêtées et transférées dans l’Hexagone se trouve un membre du conseil d’administration de l’Association Présence Kanak, Guillaume Wama. Guillaume est bien loin d’être la personne dont il est accusé d’être. Il a été formé à la communication non violente par Thomas d’Ansembourg et en est même devenu son représentant dans la zone Océanie.
L’Association Présence Kanak existe pour présenter et promouvoir la culture kanak, notre rôle est de protéger l’existence du peuple premier de Kanaky-Nouvelle-Kalédonie au travers du travail de collecte des documents que nous faisons. Nous sommes de ce fait des protecteurs du peuple autochtone de Kanaky-Nouvele-Calédonie. C’est donc à ce titre que nous avons décidé de savoir dans quelles mesures le processus de protection et de défense des défenseurs des peuples autochtones pouvait être déclenché pour Guillaume Vama en particulier mais aussi pour les autres personnes car leur but est le même : défendre le peuple premier.
Dans les personnes arrêtées et déportées dans l’Hexagone, deux femmes, des mères de famille, dont une a plusieurs enfants, le plus jeune ayant 4 ans. Dans ce cas aussi, nous souhaitons savoir dans quelles mesures les processus de protection prévus à la convention sur les femmes (CEDAW) peuvent être appliqués. Il y a également violation des « Règles de Bangkok » des Nations Unies sur la détention des femmes prisonnières qui stipulent : « Les femmes détenues seront affectées… dans des prisons proches de leur domicile ou lieu de détention ». réadaptation sociale, en tenant compte de leurs responsabilités de garde ».
Jusqu’à preuve du contraire, et malgré de nombreux témoignages et tentatives de déposer plaintes, une grande partie des exactions sur Nouméa ne sont pas l’œuvre des jeunes des quartiers populaires (trop bien organisées pour être l’oeuvre de jeunes adolescents) et encore moins des membres de la CCAT. Pour exemple, encore hier, nous avons été averti que des habitants de Nouméa avaient porté plainte contre un de leur voisin métropolitain qui inscrivait des appels à la haine sur la route comme s’ils étaient signés par des Kanaks Des photos ont été transmises à la police. Y aura-t-il une suite sachant que de nombreuses autres plaintes de ce type n’ont pas été acceptées ?
Nous rappelons que le tueur du jeune Djibrill est en liberté à Nouméa avec bracelet électronique et ses armes n’ont pas été saisies. Nous sommes donc bien en face d’une justice colonialiste et manipulatrice. Le respect des droits humains n’est pas appliqué.
Toutes ces personnes méritent et doivent être défendues dans les meilleures conditions. Il n’est pas normal qu’elles soient traitées de la sorte. Ce sont des pratiques qui étaient appliquées au 19ème siècle. Déjà à cette époque les Kanaks qui s’étaient révoltés avaient été déportés, en Australie pour certains. Nous sommes en 2024, ces méthodes sont révolues mais il semble que pour certaines personnes elles soient encore bien vivantes dans leurs cœurs et leurs esprits. C’est malheureusement la triste réalité qui se voit de plus en plus ouvertement au pays. Le racisme explose et les personnes ne se cachent plus.
Le procureur de la République en Nouvelle-Calédonie et l’actuel Haut-Commissaire sont les premiers instruments d’une tyrannie et d’une volonté affichées de nuire au peuple premier de Kanaky-Nouvelle-Calédonie.
Nous espérons que les processus en place pourront être déclenchés pour venir en aide à ces personnes au plus vite.
Pour aller plus loin :
Association Présence Kanak - Maxha 
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