Trois vies en une
En ouvrant les yeux ce matin-là du samedi 26 juillet, je pris mon petit déjeuner avec simplicité, puis pris la route vers Koné. Là-bas, je remis ma participation au responsable de notre syndicat, engagé dans une vente organisée au site océanien, au pont à l’entrée sud du village. Une étape brève, mais nécessaire.
De Koné, je filais à Oundjo. Là m’attendait une toute autre ambiance — celle, lourde et silencieuse, de l’adieu. Sophie, une jeune élève de sixième au collège de Tiéta, venait de nous quitter à seulement douze ans. Après lui avoir jeté une fleur dans la tombe, je repartis doucement vers Tiéta, les pensées encore imprégnées de ce moment.
À Tiéta, mes filles et mes beaux-fils s’affairaient, débroussailleuse en main, à désherber le terrain de foot. L’herbe devenait trop haute pour les entraînements de nos élèves de la section sportive. Le nettoyage avait seulement pris l’espace de la matinée. Ma contribution fut de leur acheter à boire et à manger, avant de reprendre la route vers Oundjo.
Sur le chemin, je croisais M. Yvon au village — sans doute revenait-il, lui aussi, de l’enterrement de Sophie. À Oundjo, la journée prit un autre visage. Celui des souvenirs d’adolescence, des années lycée et fac, des retrouvailles avec des visages connus, des hommes et des femmes de ma vie estudiantine. Kaqa, Hnyawan, Jimmye. Les échanges furent vivants, les rires fusèrent, et mon cœur s’allégea.
Je quittais après Oundjo en compagnie de Riri, un complice de Tiéta avec qui j’ai souvent sillonné les routes et comblé mes passages à vide. Un instant, j’ai eu envie de poursuivre la balade jusqu’à Koné, mais, au bout de la ligne droite de la mangrove, la fatigue me rappela à l’ordre. Je fis demi-tour.
Sur la route de la vallée, je m’arrêtai au petit marché, juste avant le lieu-dit La Plaine où des personnes venaient faire leurs prières. Je demandai un pot de miel — il n’y en avait pas. La vendeuse, généreuse, m’offrit une poche de cristophines. Geste simple, mais plein de chaleur.
En faisant le bilan, cette journée avait le parfum d’un voyage — comme si j’étais parti en vacances hors de Tiéta, sans vraiment l’avoir décidé. Un souffle de pause imposé par les circonstances. Et au bout du compte, une sensation précieuse : celle d’être intensément vivant. Kölö la mel, vive la vie.
Pour accompagner Le vieux Maselo, je propose trois expressions courantes : l’épée de Damoclès, avoir la patate chaude entre les mains et jeter le bébé avec l’eau du bain. Et avant de fermer la missive, je salue les nouvelles et nouveaux dans le cercle de lecture de Nuelasin. Bonne lecture à vous. Wws
Dans la petite voiture de Maselo
Waseli : Bonsoir, monsieur. Quelle belle soirée après la messe !
M. Maselo : Bonsoir, madame ! Oui, le temps est agréable. Vous semblez apaisée, la messe s’est bien passée ?
Waseli : Oui, elle m’a fait beaucoup de bien. Entendre la parole de Dieu me remplit toujours de paix.
M. Maselo : C’est beau à entendre. Je vois tant de clients préoccupés, mais vous avez l’air sereine. La foi aide vraiment ?
Waseli : Oh oui, elle m’accompagne dans chaque moment de ma vie. Dieu nous aime et nous guide.
M. Maselo : J’y pense parfois, mais avec toutes les difficultés du quotidien, ce n’est pas toujours facile de croire…
Waseli : C’est vrai. Pourtant, Dieu est présent même dans les épreuves. Par la prière, on trouve force et réconfort.
M. Maselo : Vous priez souvent ?
Waseli : Tous les jours. La prière est un dialogue avec Dieu, un moyen de Lui confier nos joies et nos peines.
M. Maselo : Peut-être devrais-je essayer… Parfois, je sens un vide que rien ne comble vraiment.
Waseli : Dieu peut remplir ce vide. Il vous écoute et vous attend, toujours prêt à vous accueillir.
M. Maselo : Merci, madame. Vous m’avez donné matière à réflexion. Peut-être que demain matin, je ferai une prière.
Waseli : Ce serait merveilleux. Dieu aime chaque pas vers Lui. Bonne soirée, et que Dieu vous bénisse !
M. Maselo : Bonne soirée à vous aussi, et merci pour ces paroles inspirantes.
L’expression « l’épée de Damoclès » évoque une menace constante, suspendue au-dessus de quelqu’un, prête à tomber à tout moment. Elle trouve son origine dans une légende antique racontée par Cicéron dans ses Tusculanes.
Origine de la légende
• Damoclès, courtisan du tyran Denys l’Ancien à Syracuse, flattait sans cesse son maître, enviant sa richesse et son pouvoir.
• Pour lui montrer la réalité du pouvoir, Denys lui proposa de prendre sa place le temps d’un banquet.
• Damoclès se retrouva assis sur le trône, entouré de luxe… mais avec une épée suspendue au-dessus de sa tête par un crin de cheval.
• Cette image symbolisait la fragilité du pouvoir et les dangers invisibles qui l’accompagnent.
Sens moderne
• Aujourd’hui, « avoir une épée de Damoclès au-dessus de la tête » signifie vivre sous la menace d’un danger imminent ou d’une responsabilité écrasante.
Aujourd’hui, « avoir une épée de Damoclès au-dessus de la tête » signifie vivre sous la menace d’un danger imminent ou d’une responsabilité écrasante.
Cela peut s’appliquer à :
Une maladie grave en rémission
Une échéance professionnelle stressante
Une instabilité financière ou climatique
En résumé
L’épée de Damoclès nous rappelle que le pouvoir, le succès ou même la tranquillité peuvent être précaires. C’est une métaphore puissante de l’incertitude et de la vigilance dans nos vies modernes.
L’expression « jeter le bébé avec l’eau du bain » est une métaphore qui met en garde contre le risque de rejeter quelque chose de précieux en voulant se débarrasser de ce qui est indésirable.
Origine
Elle vient d’une image ancienne : à une époque où toute la famille se baignait dans la même eau, le bébé passait en dernier.
L’eau devenait si trouble qu’on risquait — en théorie — de jeter le bébé en vidant la baignoire, si on n’y prenait pas garde.
Sens actuel
Elle signifie : ne pas sacrifier l’essentiel en voulant éliminer le superflu.
On l’utilise souvent pour critiquer une réforme ou une décision trop radicale :
« En supprimant cette règle, on risque de jeter le bébé avec l’eau du bain. »
« Attention à ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain en voulant tout changer. »
En résumé
C’est une expression qui invite à la nuance et à la prudence : il faut savoir faire le tri entre ce qui doit être abandonné et ce qui mérite d’être conservé.
L’expression « avoir la patate chaude entre les mains » est une métaphore imagée qui vient du jeu enfantin de la patate chaude, où l’on se passe un objet rapidement pour éviter de l’avoir quand la musique s’arrête.
Sens figuré
Dans le langage courant, cette expression signifie :
Être en possession d’un problème délicat ou embarrassant dont on veut se débarrasser rapidement.
Transférer une responsabilité gênante à quelqu’un d’autre, comme on se passerait une patate brûlante pour ne pas se brûler.
Exemples d’usage
Le ministre a refilé la patate chaude à son secrétaire d’État.
Cette affaire est une vraie patate chaude, personne ne veut s’en occuper.












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