Bozusë Journée mondiale de la femme : elle était fixée au vendredi 08 mars 2024 et la veille, c’est-à-dire jeudi, Mme Nathalie dans son cours d’anglais a demandé aux garçons d’offrir des fleurs aux dames de l’établissement. Le matin de vendredi, en arrivant dans le hall, avant le début des cours tout le monde remarqua un bouquet de crotons bien colorés posé sur la table devant mon bureau. Il fut la curiosité de notre désir. Pendant la récréation, on sut que c’était Yvanoé, un garçon de 3ème qui avait apporté le bouquet pour toutes nos collègues/enseignantes. Ça, c’est le genre d’info à ne pas donner devant tous les autres élèves sous le faré. Qui ne connaît pas nos élèves ? Yvanoé serait la risée de tout le monde malgré la beauté de son geste.
Ce matin (vendredi 08 mars) j’ai annoncé sous le préau du CDT qu’il est un jour spécial parce qu’il est dédié aux femmes. Je rajoutais qu’il serait bien que tous les garçons de l’établissement écrivent une poésie à toutes les filles. Imaginez le brouhaha et les sifflements. « Cela ne risquera pas d’arriver chez nous! » ironisa notre prof d’EPS que je croisais peu après sous le flamboyant et on ria. Yes, you understand. Mais combien étions-nous à souffrir silencieusement pour sa prof, ou son prof ? « Rappelle-toi Barbara il pleuvait sans cesse sur Brest ce jour-là… » Jacques Prévert. Souvenir, souvenir. Houlala! Chut!
Alors que je revenais de Nouméa du deuil de la belle-mère de Wetris où j’ai appris simultanément les décès de la maman des Kakue et un autre décès dans la famille à Népou (Poya), une autre grand-maman, Mme Céline vint m’annoncer le suicide d’un jeune homme de Oundjo, un de nos anciens élèves. Je ne parlais pas. Notre technicienne de surface pensait que j’allais m’enthousiasmer de la nouvelle. Je lui annonçai seulement que je revenais de Nouméa et mon esprit allait plutôt vers les grands-mères, toutes les trois ayant dépassé les 80 berges. La plus âgée était même proche de 90. Celle-là a fait venir ses enfants pour chanter des taperas toute la journée de dimanche. Jusqu’au soir à l’hôpital de Xepenehe. Au réveil de lundi, elle partit. Comme si elle avait idée de son sort. Ma pensée allait alors avec les enfants de cette grand-mère-là. Je fermais doucement mon bureau et je laissai Mme Céline nettoyer tranquillement la salle des profs et je rentrai à la maison. Oui, y a des jours où on a vraiment besoin d’orienter notre pavillon de l’oreille vers des récits de vie que nous avons vraiment envie d’entendre. Ils nous confortent.
(jeudi 14 mars, hier) Je continue sur ma lancée. Lundi de cette semaine, j’appelais Drikone (mon grand frère) pour lui annoncer le décès du mari d’une des trois grands-mères défuntes alors qu’une semaine ne s’était même pas écoulée entre les deux événements. Drikone me surprit : « Oui, Wws je suis déjà au courant du départ du vieux. Il a même dit sur un ton sarcastique de fermer la tombe de sa défunte épouse juste avec une feuille de tôle. Tout le monde a compris qu’il allait la suivre peu de temps après sa mort. Voila l’autre forme de communication que j’ai du mal à saisir. J’en reste ébahi parce que ce même lundi après les cours, je me suis rendu à Oundjo pour amener la coutume de deuil pour notre ancien élève qui s’était pendu. Là-bas, les oncles maternels ont scié le manguier qui a servi au jeunot d’accomplir son forfait. C’était dans la cour de la maison à quelque pas de la grande villa familiale.
Voila deux générations aux extrémités injoignables avec une jeunesse que nous avons du mal à contenir. Le défi des hommes. Seigneur !
Je vous dédie Hnenge hna awe. Un requiem en drehu et que l’Invisible tende l’oreille à nos peines et nos prières. Bon week-end et à vendredi. Wws
Dans la petite voiture de Maselo
- Bonjour Mr Maselo, comment allez-vous ?
- C’est à vous qu’il faut retourner la question. Nous ne nous sommes plus vus depuis l’intronisation de la chefferie de Kavala.
- C’est vrai. Je ne me suis pas bien sentie surtout l’après-midi. Heureusement que mes enfants étaient-là. Surtout celui qui est pompier. Il m’a réanimée. J’étais tombée en syncope à la sortie du temple.
- Le monde qu’il y avait… ce n’était pas étonnant que ce genre de situation arrive. Vous n’étiez pas la seule à tomber dans les pommes ce jour-là. Vous la connaissez Mme Solomona ? Heureusement que des gens vous ont vue. Mme Anita a eu moins de chance. Elle était partie dans le temple. Personne n’avait remarqué cela. Après la bénédiction et l’envoi, tout le monde souhaitait longue vie à la chefferie et c’étaient les festivités qui suivaient; la musique, les chants, les danses, le manger etc…
- Beaucoup d’invités, mes enfants me l’ont dit.
- Oui… mais c’est aussi dans des situations comme ça que les petits gens ont besoin d’être plus assistés. Ce n’était pas la vie de tous les jours.
- Vous avez raison. Mon Dieu, cela aurait pu m’arriver à moi aussi…
Hnenge hna awe
Hnenge hna awe ngöne melöhlem tha öhne köni la gojeny sihngödri la ajai Angakaka miti drai hë la hnengödrai, Kola iwatratra nöjei atr matre menu menuhë la unge, ini a thele Akötresieti ngo kösë hnei nyidrë hna zae
CH – Tro ni a lö, sesë, sesë, kösë neköi kau a lö qa hnuma
Ke tro Iesu a xomi ni kowe la ga tingetinge me lolo (bis)
J’ai gémi dans l’obscurité de la nuit, je n’ai pas trouvé de chemin, impénétrable est la voie du Seigneur, les cieux sont envahis de nuages gris, les Hommes en se querellant troublent énormément mon âme, je cherche mon Dieu mais on dirait qu’il s’est caché de moi.
CH – Je sortirai, en sautillant, en sautillant comme un veau sorti de son enclos
parce que Jésus guidera mes pas vers un endroit paisible et magnifique.












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