Bozusë. Mardi de cette semaine, je me suis rendu à Voh. Je cherchais M. Etienne pour les besoins de l’école. Il était de la compagnie de Jean Cubitus. Il était en train d’arroser le terrain de sport au stade municipal. Jean fumait son bison sous l’estrade pendant qu’Etienne surveillait les tourniquets en tournant autour du terrain. Je m’assis sur le même banc que Cubitus pour écouter ses petites histoires brèves qu’il racontait dans un bêlement de bouc entre deux crachats. Hilarant!
Je restai avec eux une bonne heure. Quel bonheur ! Etienne ne restait pas avec Jean et moi. Il se déplaçait tout le temps pour ouvrir et fermer des vannes tout autour du terrain. De temps en temps, il restait longtemps comme un piquet à regarder l’eau scintiller sur la pelouse. Des flaques qui finissent toujours par être bues. Le soleil a déjà disparu derrière la montagne.
Il revint un moment vers moi et après que je lui eus dit l’objet de ma venue. « Au fait, Wawes, si tu veux me voir pour les besoins de l’école, tu viens ici. Et je reste ici jusque tard le soir. » Et il repartit. Et Cubitus de reprendre : « Etys est un passionné du travail. » Il est vrai que les terrains de sport du stade de Voh sont toujours bien entretenus. J’appris aussi qu’une année l’homme d’entretien n’avait pas perçu son salaire mais cela ne l’a pas découragé. Il a continué de travailler jusqu’à ce que sa situation se rétablisse. Quel homme !
Résultat du brevet 2023 : Je suis un peu jaloux des autres établissements au 100% de réussite. Nous, nous n’avons que 79% de réussite. On ne pouvait pas espérer obtenir la totalité. Dans le Nuelasin précédent, je vous racontais qu’un des nôtres était parti à la chasse la veille de l’examen. Du coup, il n’a pas pu assister aux premières épreuves du DNB (Français/Maths) Quand on avait appelé le papa pour demander où son fils était, il répondait qu’il n’était pas en mesure de nous le dire. L’après-midi, quand je passais au village, le papa était en train de cueillir des litchis chez Kinette. Alors, comment voulez-vous que Tiéta ait le même taux de réussite que Eben-Eza ou de Mou Ponérihouen ? Mais, on essaiera de faire mieux le prochain coup. Enfin, je félicite les autres élèves et les profs des autres établissements du pays. Bon repos et bonnes fêtes de fin d’année.
Hnamiatre-qatr : Dans les bagages du vieux Maselo, un extrait d’un texte au sujet de notre cimetière de la tribu de Hunöj que j’ai écrit en 2020. Je faisais allusion aux morts de la tribu qui sont enterrés dans un lieu autre que Hnatro (cimetière à Hunöj.) Ici, le cas d’un grand-père qui se repose dans la vallée de Coulas Houaïlou. Pour la petite histoire, c’était ce vieux lors d’une inondation à Gondé qui a traversé une rivière en crue et la voie s’était ouverte devant lui et refermée après. Il allait de Boréaré (sa paroisse d’affectation) pour officier un dimanche. Pour dire que nous avons eu aussi un récit similaire à la traversée de la mer rouge, le récit biblique.
Dernière parution : Ce numéro 163 de Nuelasin est la dernière parution de 2023. On se retrouve en 2024, pour de nouvelles lectures. J’ai été très heureux de tout le temps être des vôtres à vous importuner pour vous voler le précieux temps. Je remercie les remarques qui m’ont été faites. Elles m’ont permises de tout le temps me recadrer dans mes virées. Oleti atraqatr. Beaucoup de repos, bonnes vacances et bonne année nouvelle. Wws
Dans la petite voiture de Maselo
- Mais Mme Marilyne, c’est quoi tout ça ? Vous déménagez ou quoi ! Ces pots de fleurs, ces glacières et c’est quoi dans les autres cartons ?
- Hahaha. M. Maselo, vous êtes drôle. Je vous avais prévenu la dernière fois qu’on s’est vu. Nous nous préparons pour la fête du RCIPA… l’imprononçable.
- Ah ! Et le chauffeur du Raï va vous laisser amener tout ça dans son bus.
- Ben… la soute du bus est assez large pour contenir la marchandise. Ce n’est pas de la marchandise illicite en plus. Ce ne sont que des fleurs pour mon stand. J’espère surtout que je vais pouvoir tout vendre.
- Et c’est où exactement ?
- À N’DU. Houlala un autre sigle pour embrouiller les méninges. Disons au centre Raoul Follereau pour faire simple. En bas dans la descente vers la mer. À l’endroit pour jouer au cricket. Oh ! C’est visible des bâtiments du centre. Vous ne pouvez pas vous tromper.
Qaqaa Eötrë: Eötr-qatr (Lawi) dort du côté de Boréaré à Houaïlou. Lorsque vous allez aborder le pont de Coula en arrivant de Karagreu (ou Bourail) il y a une piste qui rentre à droite. C’est la direction qu’il faut prendre pour aller rendre visite à la poussière qui reste de lui. Il était pasteur là-bas entre les deux guerres (1923). Son épouse, Wasajë, elle est de Hmelek. Pour la petite histoire, il y a un vieux de Boréaré, Gowe Tchoé, j’ai des doutes sur l’orthographe. Tchoé en français voudrait dire, requin. C’est la traduction du nom du vieux à nous, Eötr. L’année dernière, Tchoé avait 86 ans, il était né en 1923 et neuf mois après sa naissance, sa maman partit dans l’autre monde. Le bébé fut confié aux deux pasteurs de Hunöj qui assuraient le service pastoral dans la vallée. Je ne le savais pas quand il était homme d’entretien là-bas à Nédivin quand j’enseignais dans le collège. Cette info m’a été remise par Jön Neköeng qui a rencontré le vieux en 2019. Personnellement, je prenais le vieux Tchoé comme étant de la tribu de Gondé toujours dans la haute vallée de Houaïlou. Au tout début de cette année 2020, un groupe de musique de cette même vallée de la Houaïlou était venu à kolopi au terrain pendant la kermesse de l’Amicale de Huiwatrul. J’ai ramené après les musiciens à Luecila avec Qëmekë vers 1h30 du matin, alors qu’on s’apprêtait à fermer le site. J’ai présenté le groupe en donnant l’info que le vieux de Hunöj était enterré chez eux, sans savoir que j’allais avoir encore plus d’infos sur le même vieux. Hasard ? Concours de circonstances ? Allez, au dernier coup de fil d’échange avec une femme de Nessakoéa, elle me promit qu’elle allait me rappeler pour donner un taperas de chez eux qui parlait justement du vieux à nous, Lawi Eötr. Elle m’enverrait avec la traduction en français. J’attends. Extrait d’un texte de Léopold Hnacipan écrit en 2020, Hnatro












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