Nuelasin n°162 – 8 décembre 2023

Bozusë.

Champ lexical. Un élève du collège de Tiéta était fin fier d’être métis Kanako-javano-métro etc… annonça à son père qu’il allait planter le drapeau kanak là-haut à la tribu de Tiéta pour marquer son appartenance à la terre de ses aïeuls. Et son père javanais (descendant de je ne sais combien de génération) de dire: « Mon fils, toi, tu n’es pas kanak. Tu es originaire de Java comme papa. Pendant que les kanaks/caldoches/wallis… crient kanaky, toi tu cries… Javanaky. » Ehaéèéè !!!

Nos cours de fin d’année : Dans une classe de quatrième, il n’y a plus que quatre élèves. J’ai décidé de réunir les deux classes pour faire de l’effectif et leur faire faire des exos de réécriture. Ils en ont besoin pour l’année prochaine en classe de 3ème. Le reste des élèves est à la maison. Et nous, nous sommes toujours là pour pousser les quatre saisons. Mais qu’il fait très chaud ! (34°c.) Et qu’il est loin, très loin même… le bout du tunnel. Et, la chaleur ? Elle est là à la tempe. On se sent exister. Heureusement que le vent n’arrête pas de tournicoter et de changer de direction. Cela permet de rendre nos après-midis plus supportables. En ce moment même (lundi 04 décembre, 13h06.) je surveille deux classes en même temps dans ma salle de cours qui accueillent normalement 26 élèves. Il reste encore quelques chaises libres. Cela veut dire que les élèves ne sont pas beaucoup mais qu’est-ce qu’ils font du bruit … c’est comme si c’était une classe complète. Pff !! Que veut-on ? Les cours s’arrêtent le 15 décembre et au secrétariat, c’est la noria des parents pour les inscriptions et réinscriptions. La semaine dernière j’ai fait passer un mot pour dire que les cours iront jusqu’aux 15. Ils ne s’arrêtent pas avant. Et pour cause… les nôtres commencent à dire à leurs parents qu’ils peuvent rester à la maison parce que les conseils des classes sont terminés.

Les letchis : Hier (dimanche 03 décembre), ma fille qui arrivait de Nouméa s’était arrêtée à Poya pour acheter des litchis. Oui mais. Mais signifie qu’ils ne sont le résultat de ce que l’on espérait. Pas bien mûrs et ils sont acides. J’ai décidé de les laisser mûrir à la maison dans une corbeille. Elisa en allant au collège a emmené les fruits rouges pour les offrir à ses collègues de l’APE. En passant dans leur bureau pour les saluer, je vis la corbeille et les fruits sur le bureau. Je voyais bien qu’ils venaient de la maison. Quand je suis repassé l’après-midi, dans leur bureau, je vis que la corbeille était vide. Je ne sais pas comment les mamans ont fait pour manger les fruits acides. Sinon, on attend la fête de litchi à Wawil’s avec impatience. Oui, mais j’y suis allé la semaine dernière. J’ai vu que les pieds (du moins du bord des routes) n’étaient pas aussi chargés que les années antérieures. Mais bon. Pour le moment, on trépigne d’impatience.

SLVR : Pendant le deuil de Rise. Wotra: « Mëtre-qatr, ame celë e Hunöj, nyipëti la ketre trenamo. Millionnaire. » Thupene 30mn. Mëtre-qatr: « Trojë kuë magazë matrona xomi imei epun. Könitre maine foa lao karto waina. »… Kaya: « Ame mama Mëtr, uthae Leva-qatr hnyawakö nyidrë. »

Hahaéèé!

Pour compléter la cargaison du vieux Maselo, je vous propose : Uno, de la musique dans sa cabine. Meleng hna ajolënpour vous ydaliser. Et secundo, une décision que je viens de prendre. Je vais arrêter Nuelasin pendant les vacances pour reprendre l’année prochaine. Ça veut dire quoi ? Ce numéro 162 est l’avant dernière publication de 2023. Bonne lecture à vous et à vendredi prochain.

Dans la petite voiture de Maselo

  • Pourquoi riez-vous M. Maselo ?
  • Mme Rina, trois fois que je passe ici et trois fois je croise cette gamine. Et quand j’arrive à sa hauteur, elle regarde le sol. Elle a sûrement quelque chose à se reprocher…
  • Ou à vous reprocher.
  • N’est-ce pas?
  • C’est la fille, garçon manqué de Oundjo. Quand elle était arrivée au collège de Tiéta, elle racontait plein de conneries aux élèves de là-haut. Maintenant, elle a arrêté sa scolarité. Elle a vraiment posé des problèmes à l’équipe d’encadrement. Elle fuguait toutes les semaines, comme si le personnel n’avait qu’elle pour s’en occuper.
  • Mais ça, les enfants ne voient pas. Les parents non plus. Ils pensent que tout le corps enseignant doit s’occuper de son enfant.
  • Pff! Mais où est ce que vous allez déjà?
  • Laissez moi à l’entrée de Vavouto.

Meleng hna ajolën: Le morceau Meleng hna ajolën est sorti en 1981. Il était composé par Ydal Say. Il est repris par Pierre Ydal qui est le cousin germain de Cua sur qui la chanson a été composée. Dans la chanson Pierre prononçait : « Cucue ! » Si vous lisez ce que j’ai écrit sur le vieux Xenie Widro-qatr (qui vit en Australie (j’ai oublié dans quel numéro de Nuelasin)), il disait ce que Say lui avait dit. C’est-à-dire qu’il s’était beaucoup inspiré de Loosing, la chanson du vieux: « I’m loosing my child. » Morceau repris par le groupe Neibac dans les années 80 (je pense) Meleng hna ajolënavait fait fureur dès sa sortie et ce n’était pas le seul morceau de Pierre Ydal que tout le monde aimait. Tout l’album était au top, disons-nous.

Quand je suis allé à Vanuatu à une époque, je fus surpris par un monsieur de ma génération qui chantait Meleng hna ajolën par cœur. Il connaissait d’autres paroles des chants de Ydal et que moi-même ne connaissais pas. Fred, il s’appelle. Pierre Qaeze et moi étions subjugués !
Chez nous à Hunöj. Rise (il vient de nous quitter la semaine dernière) pleurait en écoutant la même chanson fétiche. Il rentrait ensuite dans son délire disant que le monde était ydalisé.
L’année de sortie en 1981, Cemus, un beau-frère à nous de Hunöj, pendant un mariage à Luengöni (chez lui) s’était trompé de marmite. J’explique. Les plats qui retournaient de la table des invités et qui devaient revenir dans la marmite d’où ils étaient tirés, et bien, le beauf des Hunöj a vidé le plat de rôti dans la marmite de soupe. Et quand le chef cuistot lui a fait la remarque, il a tout simplement répondu de baisser le volume de la sono. Celui-ci diffusait plein volume Meleng hna ajolën. Ehaéè !!
A Xodre, le lendemain vaporeux d’un mariage, je traversais la piste de danse pour voir un couple de jeunes de Hunöj s’enlacer et pleurer chaudement. La demoiselle me fixait longuement avant que je disparaisse dans la voiture de Nero-qatr qui me ramenait. Ces deux-là ont dû sortir ensemble dans la nuit. Il fallait désormais se briser le cœur pour se quitter. Quelques temps après le mariage le jeune garçon était parti dans la violence d’un arrêt cardiaque. Une fille était née de leur union. Cette année, la demoiselle est devenue à son tour maman de deux enfants. Ainsi va Meleng hna ajolën. Ma souffrance dans la vie.
Je vous laisse compléter le lien de ce morceau et vous…

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