Bozusë.
Jacques et Sylvain. Deux jeunes de Hunöj sont allés à Koné pour passer leur week-end chez Isoko. Le dimanche, ils repartaient à Nouméa pour le Bético de lundi. Ils allaient à Hunöj. Isoko les laissa au rond-point de la station. Quelques temps après, un usager qui partait en direction de Poya, les ramassa. En chemin, ils échangèrent. Les neveux comprirent alors qu’ils n’étaient pas sur le bon créneau horaire pour faire de l’autostop. Mais ils continuaient. Remarquez qu’ils n’avaient plus trop le choix. Le conducteur leur dit de ne pas marcher mais de rester à un endroit fixe ou de revenir vers Koné s’ils n’avaient pas une occasion. Mais ils décidèrent de marcher et d’avancer tout doucement. Un usager de bon cœur les embarquerait sûrement. Et chemin faisant, ils continuaient pas à pas… time after time jusqu’à … Bourail. Je vous assure que les deux neveux firent la marche de leur vie. Ce n’est pas la marche pour chercher le bétail sauvage à Hunöj ou Hmelek à Kolojë.
J’ai échangé avec Jacques pour dire qu’il a hérité la malédiction de son père. (Son père, c’est mon beau-frère. Il a marié ma grande-sœur. Chez nous, il est permis de se tailler le paletot entre beauf. Bien fait pour lui mais je pense à mon neveu. Hahaéèéè !) Quand on a plus d’histoire à se mettre sous la dent, on sort ces résiduels des fonds des sacs. Et qu’est-ce qu’on en a. Je vous jure. Pour accompagner le vieux Maselo… mon weekend du 25 novembre. Bonne lecture à vous de la vallée qui devient de plus en plus incandescente. Quel jour j’ai relevé 38°c. sur le tableau de bord et à l’ombre s’il vous plait.
Il est 10H06. Le Bético vogue en ce moment pour Drehu avec le corps de Kaijangön dans sa cale. Sûrement que Drehu est déjà en vue. Ejeihëlai Katrung. Wws
Dans la petite voiture de Maselo
- Oui, Mme Aderose, je reviens sur l’AG de la FELP. Comment dites-vous ? Il n’y avait pas beaucoup de monde ?
- A vrai dire, sur 74 délégués, à 8h le quorum était atteint. Les autres étaient arrivés après mais ils n’ont pas participé au vote. L’AG a pu se tenir, c’est l’essentiel. L’émotion est toujours là. Très forte. Oui, Nédivin c’est vrai, c’est l’un des hauts lieux dans l’histoire de notre pays.
- Vous connaissez votre histoire. Un jour, quelqu’un a oublié un cantique dans ma voiture. C’étaient des chants en euh…
- Ajië. Avez-vous vu les photos illustrées ?
- Énorme !
- La FELP dans ses heures et les activités de l’église libre. Les vieux bâtisseurs ne sont plus (Silence.) Elle pleure…
- Pardon Mme Aderose d’avoir évoqué ces souvenirs. C’est toujours quelque chose que de les faire revenir au goût du jour.
- Ainsi soit-il.
Mama Maria: Mama ne veut pas dire maman mais Grande sœur ou Grand frère. Maria, c’est ma grande sœur. Elle est fille et moi garçon au sens culturel kanak. Cela voudrait dire qu’elle est enfant de fille. Et moi enfant de garçon. Nos parents sont frères et sœurs. Nous sommes tous deux enfants d’une même fratrie, c’est-à-dire d’une sœur et d’un frère. Elle est la fille de tante Kukue qui est la grande sœur de papa. Ils ont grandi dans la vallée de la Tchamba où leur papa était pasteur en 1904 (Le vieux Walewen Hnacipan.) Il m’arrive encore de me rendre dans cette vallée pour les besoins de la FELP.
Mon weekend dernier, je l’ai passée avec Mama Maria à Tengenpai, dans la commune de Touho. Aujourd’hui, ma sœur est âgée de 91ans. Ses jours, la voient tout le temps sur un fauteuil. Ses enfants se chargent d’elle en se relayant. Je pense beaucoup à elle. Elle perd la mémoire mais continue de chanter dans beaucoup de langues. Quand je lui adresse la parole, c’est en drehu. La langue de son enfance qu’elle maitrise parfaitement. Bisous aux neveux et nièces qui s’occupent bien de leur maman. Je les aime.
photo : impression facebook betico.nc












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