Bozusë. Une reprise de Nuelasin après les vacances de deux semaines où je suis allé à node Nengone. Pour accompagner le vieux Maselo, une reprise des coutumes de mariage de Nengone que j’ai vécues pendant mes vacances à Cuaden (district de Penelo) Maré. J’en ai retenu trois pour que celles et ceux qui connaissent mieux nous l’expliquent; surtout que par les temps qui courent, nos autorités sont toujours en quête d’idées pour la reforme du mariage kanak. Bonne lecture à vous de la vallée.
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La classe des mots. En ce moment, nous nous intéressons à la classe des mots. À un exercice où l’élève devait donner le féminin de savant. « Monsieur, Le féminin de savant c’est savonnette. » Les autres élèves se mirent à rire et moi, penseur, je songe à la raison d’une telle virée. Au fait, Yvanoé a pensé au suffixe ette me dis-je (c’est déjà bien) qu’est aussi une marque du féminin mais de là à traduire comme la dérivée de savant… je reste coi. Mon raisonnement fut brouillé. Un vieux de Hunöj avait dit un jour dans sa soulographie qu’il n’y avait rien à ‘comprir.’ Ehaéè !
Le carrefour des métiers: Mercredi après-midi, le collège de Tiéta avait organisé un carrefour des métiers au centre culturel de Voh. Beaucoup d’intervenants ont répondu à l’invitation. Par Nuelasin, je leur dis merci.
David: D’origine vietnamienne. Il est aujourd’hui prof à Saint-François d’Assise. On s’était connu à Beynes (Yvelines) pendant notre service militaire. Les élèves furent étonnés d’entendre ce parcours de vie (le mien) C’était David qui avait ouvert le bal, la noria des invités qui se sont succédés jusqu’à 16h00, l’heure d’arrivée du bus de ramassage. Un collègue qui a beaucoup bourlingué dans la vie et qui a exercé beaucoup de métiers.
Roanita D. La sage-femme de Voh. Très jeune quand elle a commencé dans le métier. Elle a expliqué son parcours et a encouragé nos jeunes surtout qu’il n’y a pas beaucoup de personne comme elle qui exerce la profession. Le métier est aujourd’hui ouvert aux hommes. Le nom du neveu Wetewea de Iaai était sorti. Ils étaient de la même promotion. Passionnant de s’occuper du balbutiement de la vie jusqu’à toujours. Il faut vraiment aimer le métier où il n’y a pas vraiment pas de temps pour s’occuper de la vie à soi. L’attention est toujours tournée vers autrui.
Annie Q: Passée par le juvénat du lycée La Pérouse avec les conseils du vieux Élie Poigoune qu’elle a suivis. Obéissance. Respect et Acharnement. Les maîtres mots pour réussir. Elle a levé un pan de son parcours scolaire qui a commencé dans son île au collège de Havila avant d’étaler sa carrière politique. Elle faut le sens de l’écoute. Pour commencer, elle a écouté les conseils de son prof principal d’adolescente avant de suivre le vieux Élie. Elle est sortie après hors du territoire pour suivre ses études dans beaucoup d’autres pays du monde.
M. Wahmetu : « Les études, c’est un parcours comme si vous partez d’ici jusqu’à la porte. (Il était à quelques pas de la porte) Pour parvenir à la porte, vous pouvez emprunter divers itinéraires. vous pouvez aller tout droit jusqu’à la porte mais vous pouvez prendre le temps de zigzaguer pour y arriver. Vous partez d’abord par Hienghène, ou en faisant le tour du monde pour arriver à la fin devant la porte. Vous allez sûrement prendre du temps pour y arriver. L’essentiel, c’est de ne pas se décourager en perdant son objectif : atteindre la porte. »
Résumé: Les intervenants étaient des exemples de réussite pour les nôtres. Ils ont compris que seul le sacrifice permet de triompher dans tout. Une des intervenantes avait eu même dans son parcours 2 (deux) comme meilleure note. Cela ne l’a pas empêché d’arriver là où elle est après parce qu’elle a persévéré.
Ce carrefour des métiers a eu lieu pour la deuxième fois. Un premier s’était déjà déroulé au collège de Tiéta au début de l’année. Les élèves de troisième du collège de Baganda étaient aussi prévus à ce carrefour ce mercredi mais ils n’étaient pas venus. Je pense qu’il y avait eu un raté dans notre organisation. Dommage !
Dans la petite voiture de Maselo
– Oui mais ça, nul ne sait. Si ça se trouve ce petit journal ne va pas durer avec les articles censurés, M. Jovial.
– Vous savez ? La réponse des élèves ne s’est pas faite attendre. On interdit un article, on en sort trois M. Maselo. Le problème n’est plus d’écrire. Le Vetchaong a déjà plus de dix ans d’existence. C’est plutôt l’embarras du choix pour faire paraître les articles.
– Ils n’ont qu’à mettre sur pied un petit comité pour la rédaction.
– C’est trop flatteur que vous êtes M. Maselo. Ce n’est pas la grosse production. On commence petit, d’autres prendront la relève. Qui sait ? J’ai déjà pensé à nos anciens élèves. Ils reprendront sûrement le travail de la tenue d’un journal.
– Faut écrire et faire écrire les élèves M. Jovial. Vetchaong est la mémoire de toute une génération. Ce n’est plus un projet. Le produit est là. Faut seulement reprendre le flambeau.
Mariage Nengone
J’ai relevé quelques mots dans la pratique coutumière. Ils m’ont émerveillés.
Le eo. À Nengone lors de la coutume de mariage, la famille du marié mettait leurs ignames en forme de cercle. Elle plantait ensuite un bois échancré devant chaque tas avec dessus l’échancrure un écriteau en morceau de carton sur lequel étaient fixés des billets de banque. On peut aussi lire dessus la participation de la famille. En plus des ignames, chaque membre de la famille amène d’autres produits comme de la viande de bétail, des cartons de poulet, des gâteaux etc…
Le wapodepod: En drehu, le kapakapa, kemej, treqe xen… Les jeunes garçons arrivent du four avec le cochon et des ignames. Des grosses ignames en entier cuites à l’étouffé. Ce sont les jeunes garçons qui ne sont pas encore mariés qui préparent ce met. À leur arrivée au lieu de la cérémonie de mariage, d’autres personnes (des vieux/vieilles au sens kanak) leur offrent des pièces et des billets de banque, d’autres personnes leur donnent des cartons de bière ou des bouteilles d’alcool pour les remercier de ce travail accompli. Cette tâche est aussi un geste d’au revoir qu’ils font au futur marié. Finie la vie de célibat. « À partir de ce jour, tu n’es plus jeune garçon. Tu es dans la catégorie des adultes… » C’est le discours qui est tout le temps prononcé à cette occasion de mariage.
Le kasese: L’interdit. Parmi les tas d’ignames mis autour du cercle de la coutume, il y a la part du kasese (me trompé-je?) Ses ignames sont recouvertes de feuilles d’arbre. Lorsque le discoureur dévoile les eo à l’assemblée, il se garde bien de ne pas parler de ce tas en question. Dans la vie de tous les jours, chaque clan a son tabou. Un clan tabou. J’ai tout de suite envie de dire qu’il ne s’agit pas du tabou de la maman qui se traduit dans le lien avec l’oncle maternel. C’est-à-dire entre neveu/nièce et oncle/tante du côté de la mère. Il s’agit d’un autre tabou que j’ai envie de classer comme relevant de la liberté ou de la mort. Liberté parce que le kasese peut se permettre de largesses dans le clan où il est le tabou/l’interdit. Le clan en question lui doit tout. Il faut satisfaire ses désirs autrement il court à sa perte et c’est la mort assurée. Mortel !
Résumé: j’ai un petit peu peur de partager avec mes lecteurs cette coutume de mariage de node Nengone parce que je ne la maîtrise pas. J’étais seulement fasciné par cette coutume. C’était la première fois que j’assistais à un mariage de l’île de Nengone. Je l’extrapolais mais c’était pour que d’autres personnes de cette île ou qui me lisent (et qui comprennent) expliquent mieux. Voilà le but de cet écrit. Oleti.












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