Bozusë, nous sommes le vendredi 04 août à 22h56 à l’horloge de l’ordi. Je suis heureux de revoir ma fille qui vient d’arriver de la capitale pour les vacances. Sa sœur est partie hier la chercher à son lycée. Je lui ai posé les mêmes questions pour savoir si elle avait bien assuré son trimestre même si je l’ai suivi sur Pronote. J’ai aussi posé des questions sur nos anciens élèves qui sont scolarisés dans le même lycée que Vali. Apparemment, tout le monde a bien assuré.
Dimanche 20 août 23. Mon petit fils dort pour les cours de demain. C’est déjà la reprise. Elisa est à la cuisine. Je repense à la question de quelqu’un qui me demandait comment je fais pour écrire. Ben, pour commencer, mon épouse me laisse écrire. Lui avais-je répondu. Elle aurait pu me dire de faire la cuisine ou d’aller au champ. Quand elle me voit allonger sur mon matelas et pianoter mon ordi, elle ne me dit plus rien. Elle reste seulement le plus loin possible. Au début, ce n’était pas le cas. Elle me disait de faire ci, ça… maintenant, ce n’est plus pareil. J’écris. Et le résultat est là.
Pour accompagner M. Maselo, je vous envoie mes quelques souvenirs du festival des arts mélanésiens. Rencontres. Bonne lecture à vous. Wws
Dans la petite voiture de Maselo
– Voilà, c’est l’endroit M. Maselo. Je disais donc qu’il y avait dans la cour une ancienne épave d’une fourgonnette qui était posée sur quatre touques. (elle lève l’index pour montrer l’endroit)
– Ah. Il me semble que j’ai déjà vu cette vieille carcasse mais je n’y ai pas prêté beaucoup d’attention. Ça, c’était pendant les années 2000. Madame Combalanie.
– C’est bien ça. Et bien pendant le cyclone, j’ai oublié le nom ni l’année, les rafales des vents ont soulevé la carcasse pour la déposer là-bas. À côté du bananier que l’on voit.
– À la radio, on annonçait des vents pouvant atteindre 200 km/h. Là-bas à Poya, vers Le Cap, ils ont déplacé une caisse à eau, un réservoir de 10 000 litres sur une distance de plusieurs mètres.
– À Témala, l’instituteur de Ouelisse riait après un vieux qui se sauvait en courant de la case pour rentrer dans sa vieille maison en tôles ondulées qu’il avait fermée à clé. Le temps qu’il cherchait son trousseau, une bourrasque a poussé toute la baraque comme on pousse une voiture. Et toute la maison fut déplacée à quelques dizaines de mètres et les feuilles de tôles se sont enroulées autour du grand pied de sandragon. Le vieux Tchabaé a pris son trousseau et l’a jeté dans la brousse très proche et est retourné se réfugier dans la case. L’instit et son épouse riaient après lui.
– Mme Combalanie. Je vous crois mais où est ce que je vous descends?
Souvenirs de Tiéta: Un polo rouge empreint du tampon du collège de Tiéta. C’était le jeudi soir après la soirée de kava littéraire. Le responsable a appelé un bus pour venir nous chercher à l’Alliance Française. Moi, j’étais assis sur le muret à côté du trottoir. Le monsieur du bus est venu vers moi pour demander si j’allais rentrer avec les autres au Lycée Bougainville où on était logé. Quand il fit demi-tour pour repartir, je vis le logo du collège de Tiéta s’étaler en plein sur son dos. Je le fis revenir pour demander comment il avait fait pour avoir son polo. Il reprit que c’était quelqu’un qui le lui avait fait don mais qu’il ne se rappelait plus trop bien comment l’habit lui était parvenu.
Avec M. Pierre, nous avons assuré des sorties à Vanuatu toutes les années sans interruption depuis l’année 2000 sauf en 2002 (pendant le grand cyclone dévastateur dont je ne me souviens plus du nom) Après le Vanuatu, nous avons changé de destination. Fidji à partir de 2014. (Me trompé-je?). Nous avons arrêté après avec l’arrivée de la covid 19. À chaque sortie, M. Pierre imprimait des tricots pour les élèves mais qu’on offrait aussi comme présent aux amis. Un ami du conducteur de bus a dû lui refiler son tricot.
Fred. J’ai pris l’habitude pendant le festival d’aller boire des cocos verts au marché de Port-Vila. Alors que je devisais avec Mme Myriam Malao, une écrivaine de là-bas, je fus surpris de l’arrivée de Fred. Il me fixait de loin. Je me levai de ma place pour le saluer. On s’enlaça devant le monde, au milieu des gens qui faisaient leur marché. Il me disait qu’il était passé au lycée Bougainville pour me chercher. Quelqu’un a dû lui dire que j’allais régulièrement au marché. Fred était prof dans un collège. Il ne l’est plus. Il travaille maintenant dans un autre secteur d’activité. Mais à un moment, il avait travaillé à Orap dans un collège de la FELP de là-bas à Malicolo. Il était collègue de Anne-Marie Wejiemë. Medra de son prénom en drehu. Il m’avait parlé d’elle à l’époque. Elle est partie dans le monde des aïeuls en laissant son mari et deux filles. Une de ses filles était venue rendre visite à notre délégation au lycée LAB.
Siméon Bakéo. Un soir, alors que je m’apprêtais à quitter le marché, pour rentrer au lycée, à l’arrêt de bus, la voix de Siméon me surprit: « Wawes! » Je sursautai. Il me fit monter sur le siège avant de son bus et on fit le tour de Port-Vila pour ramener les passagers. On échangea. Il demanda des nouvelles de M. Pierre mais aussi du collège de Tiéta. Ce monsieur, c’est M. Pierre qui l’a fait venir dans notre collège pour apprendre aux gosses et à qui veut bien apprendre, à imprimer des tee-shirts. Il était resté avec nous pendant plus d’un mois. À cette époque-là quelques uns des jeunes avaient pris de la graine. Certains avaient commencé à confectionner leurs toiles et à imprimer eux-mêmes leurs tee-shirts de leur propre composition. Des chef-d’œuvres. Je ne sais pas si ces jeunes ont continué l’activité une fois qu’ils ont quitté le collège de Tiéta.












Laisser un commentaire