Décédé en 1998, le révérend Père Marie-Joseph Dubois, né à Nice en 1913, est un missionnaire mariste, linguiste et ethnographe. Arrivé en Nouvelle-Calédonie en 1938, il a vécu à Canala, Bélep, Bondé, l’île des Pins et surtout à Maré.
Passionné par les traditions et la mythologie kanak, il a été principalement en contact avec les Maréens dont il parle la langue et a écrit plusieurs ouvrages sur les mythes et traditions, les eletok, les chefferies de Maré,… Même si aujourd’hui il est estimé qu’il vaut mieux être vigilant sur certains aspects de ses écrits, car selon les témoignages les renseignements peuvent être différents selon le point de vue religieux ou coutumier, il n’en demeure pas moins une source, une référence.
Etant entendu que la mémoire se perd, ses écrits sont nécessaires. Des écrits qu’ils restent toutefois à compléter et comparer avec les mémoires des clans, des familles…
Rentré en France en 1967, il a poursuivi une carrière universitaire : docteur en ethnologie, docteur d’État ès lettres et sciences humaines, et a rédigé beaucoup de notes et d’articles concernant la Kanaky-Nouvelle-Calédonie.
L’ouvrage que nous proposons ici fait référence à Bélep, une mine d’informations. On ne peut que trouver intéressant qu’un religieux se soit mis dans la peau d’un anthropologue ou ethnologue pour écrire ce livre.
Introduction du Père Dubois
Cet exposé est le résultat des travaux du Père Lambert, missionnaire à Bélep de 1856 à 1863, publiés dans son livre classique « Moeurs et Superstitions des Néo-Calédoniens », de son journal, des livres paroissiaux de la Mission de Bélep, et de ce que j’ai pu recueillir en 1972 au cours d’une mission ethno-linguistique demandée par le C.N.R.S. Dire que les peuples sans écriture sont sans histoire est une grossière erreur. Le Père Lambert s’est livré à une enquête sur l’histoire de la chefferie de Bélep. Sur sa demande, les Belema discutèrent entre eux pour mettre au point la généalogie que le père publia dans son livre et que j’adopte. Tout ce que j’ai trouvé coïncide avec elle. Pour préciser les idées, je donne une chronologie, précise jusque vers le début du XIXe siècle, plus approximative pour les temps plus anciens.
Copyright photo Yvanna Doï












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