Bozusë, on dirait que je vais moins bavarder pour laisser place à la relève. Ma fille, elle veut aussi écrire. Son texte, c’est celui qui suit la petite voiture du vieux Maselo. J’ai demandé à Mme Noëlla (sa prof de français) si je pouvais publier son devoir dans le journal du collège. Elle a donné son accord. Ma fille aussi, elle ne dit pas non pour que je la publie dans Nuelasin. Je veux seulement que mademoiselle tienne le rythme. Les élèves de 3ème pendant le brevet blanc, devaient réécrire la fable de La Fontaine à leur manière: Le lion et le moucheron. Bonne lecture à vous. Aschell
Dans la petite voiture de Maselo
- Bonjour Mme Simonienne. Encore vous ? C’est une grande joie de toujours vous conduire.
- Comment ça encore vous ! Je ne vous ai pas encore salué Mr Maselo. Je débarque à l’instant du bus. J’arrive de La Foa. J’étais en visite à la côte morte. Village de Temal…
- Ah, je vous coupe Mme Simonienne. Ceinture ! J’ai grandi là-bas, vous savez ? A Borendy, vous passez Thio et vous carrossez comme si vous alliez du côté de Unyia. Toute la côte. Sublime ! Comme au premier jour de l’humanité. Voilà pourquoi j’ai beaucoup aimé le film Jurassic. Les arbres, la verdure, les… les…
- Les fougères arborescentes. Oui. Il ne manque plus que les animaux.
- Ah ! Les grosses bestioles. (en passant à la poste) Euh… mais voilà la dame que j’ai confondue avec vous.
- C’est Mariella. Arrêtez Mr Maselo; c’est ma grande sœur. Ma sœur jumelle. Elle arrive de Côte d’Ivoire. Elle est mariée là-bas. Euh !
- Je vous attends ?
Le lion et le moucheron par Valiraka Hnacipan 3A
Dans la prairie le moucheron se dirige vers le Sud pour annoncer son combat épique contre le lion. Après une demi-journée de vol, ce dernier trouva repos sous un arbre près d’une mare. À son réveil, il vit non loin de lui un troupeau de gazelles se désaltérant sous l’ombre offerte par les baobabs. Il s’approcha de ces dernières pour leur conter son récit passionnant.
- Bien le bonjour mesdames, je me présente je suis le moucheron le plus redouté de toutes les terres.
- Ah! Ironisèrent ses interlocutrices. Tu n’es qu’un moucheron et tu crois que nous te craignons ? Dans tes rêves les plus insensés, oui!
-Voyons mesdames et la politesse qu’en faites-vous ? Je suis, certes, l’un des animaux les plus petits de la terre mais je suis loin d’être inoffensif et je venais pour vous conter l’un de mes exploits. - Bien, soit. Nous t’écoutons. Conte-nous ta passionnante histoire.
- Bien entendu, il serait normal de nous situer temporairement et géographiquement dans l’histoire c’est pourquoi je vous raconterai tout dès maintenant. La nuit dernière j’ai croisé par mégarde le chemin du roi…
- Oh, non ! S’exclamèrent les gazelles en chœur.
- Qui fixait un point à l’horizon. Je ne discernais pas ce que c’était mais le roi semblait émerveillé face à ce spectacle. Je m’avançais face à lui en criant: » je n’ai point peur de vous. »
À peine sortie de sa rêverie Sa Majesté sortit les griffes en cherchant l’origine de cette interruption. Le moucheron s’arrêta et vit qu’il avait devant lui des gazelles suspendues à ses lèvres attendant la fin de son récit. Il fut satisfait d’avoir cette attention et ce calme venant de ses auditrices. Quand je fus devant lui son Altesse grogna quelque chose d’incompréhensible entre ses crocs: « Qu’as-tu dit ? » cracha-t-il enfin. Je répondis: « Je disais que votre titre de prédateur ne m’impressionne guère et pour vous le prouver je vous défie de m’affronter! » Le roi accepta et lança deux pattes énormes couronnées de quatre impressionnantes griffes crochues que j’ai esquivées sans peine. Je pris mon élan et je m’élançais sur son museau, ses pattes, son échine, son ventre et j’en passe. Après une heure de combat le roi tomba dans une mare de sang rouge vif. - (…)
- vous me direz mais puisque vous avez évité tous ses coups à qui peut bien appartenir ce sang ?
- Et bien au roi, le sang venait du roi car en essayant de riposter face à mes attaques le roi se blessa sans le vouloir par ma faute et voilà vous connaissez toute l’histoire dès à présent.
- Waouh! Vous êtes incroyable, nous raconterons à qui veut l’entendre votre histoire, annoncèrent les gazelles.
- C’est bien ce que j’espérais… à bientôt mesdames.
- À bientôt!
Les gazelles partirent de leur côté et le moucheron du sien Il était heureux car il savait que les gazelles raconteront à tout le monde son exploit. Quelques mois plus tard, le moucheron était devenu une célébrité. Chez les proies habituelles des lions, ces dernières le considérèrent comme un dieu.
Alors qu’il s’envolait pour voir ses fans il se fit manger par un aigle puissant et mourut sous les yeux de ses fans apeurés par ce spectacle effrayant. - Non, criait tout le petit monde, les yeux rivés vers le ciel. Derrière eux, au fond au fin fond de la savane, un félin riait: un rire mauvais, un rire glacial.
- Ah! Ah! Picoti picota lève-toi et puis t’es mort ! fit la voix.
Le lion et le moucheron
VA-t-en chetif inſecte, excrement de la terre.
C’est en ces mots que le Lion
Parloit un jour au Moûcheron.
L’autre luy declara la guerre.
Penſes-tu, luy dit-il, que ton titre de Roy
Me faſſe peur, ny me ſoucie ?
Un bœuf eſt plus puiſſant que toy ;
Je le meine à ma fantaiſie.
À peine il achevoit ces mots,
Que luy-même il ſonna la charge,
Fut le Trompette & le Heros.
Dans l’abord il ſe met au large ;
Puis prend ſon temps, fond ſur le cou
Du Lion qu’il rend preſque fou.
Le quadrupede écume, & ſon œil étincelle ;
Il rugit, on ſe cache, on tremble à l’environ :
Et cette alarme univerſelle
Eſt l’ouvrage d’un Moûcheron.
Un avorton de Moûche en cent lieux le harcelle,
Tantoſt picque l’échine, & tantoſt le muſeau,
Tantoſt entre au fond du nazeau.
La rage alors ſe trouve à ſon faîte montée.
L’inviſible ennemy triomphe, & rit de voir
Qu’il n’eſt griffe ny dent en la beſte irritée,
Qui de la mettre en ſang ne faſſe ſon devoir.
Le malheureux Lion ſe déchire luy-meſme,
Fait reſonner ſa queuë à l’entour de ſes flancs,
Bat l’air qui n’en peut mais ; & ſa fureur extrême
Le fatigue, l’abbat : le voilà ſur les dents.
L’inſecte du combat ſe retire avec gloire :
Comme il ſonna la charge, il ſonne la victoire ;
Va par tout l’annoncer ; & rencontre en chemin
L’embuſcade d’une araignée.
Il y rencontre auſſi ſa fin.
Quelle choſe par là nous peut eſtre enſeignée ?
J’en vois deux, dont l’une eſt qu’entre nos ennemis,
Les plus à craindre ſont ſouvent les plus petits ;
L’autre, qu’aux grands perils tel a pû ſe ſouſtraire,
Qui perit pour la moindre affaire.
Jean de la Fontaine












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