Gabriel Païta. Témoignage kanak – D’Opao au pays de la Nouvelle-Calédonie, 1929-1999 – Association Présence Kanak

Gabriel Païta fut durant un demi-siècle le témoin privilégié d’une vie politique locale singulièrement mouvementée. Il vécut les aléas de l’évolution institutionnelle de l’archipel, l’autonomie confisquée, l’émergence du nationalisme, la revendication des terres coutumières, l’éclosion des convictions indépendantistes et la montée des périls. « Encyclopédie vivante » de l’histoire contemporaine de la Nouvelle-Calédonie, il est de surcroît un conteur au talent rare, profondément enraciné dans le pays mélanésien.

Quatrième de couverture

Rompant avec la culture orale de son peuple, avec une tradition politique bien établie en Nouvelle-Calédonie, un dirigeant Kanak accepte librement de confier ce qu’il sait de son pays afin que l’histoire soit écrite. Faut-il y voir un signe ?

Fils du clan Kambwa, né dans l’entre-deux-guerres aux confins de l’empire colonial français, Gabriel Païta fut nourri de la parole des anciens de sa tribu, puis élevé par les pères maristes, et devint en 1957 le benjamin de l’Assemblée territoriale de la Nouvelle-Calédonie. Dès lors, il fut durant un demi-siècle le témoin privilégié d’une vie politique locale singulièrement mouvementée. Dans l’intimité des grandes figures de l’Union Calédonienne, il vécut les aléas de l’évolution institutionnelle de l’archipel, l’autonomie confisquée, l’émergence du nationalisme, la revendication des terres coutumières, l’éclosion des convictions indépendantistes et la montée des périls. En 1984, il fut le premier à refuser la violence prônée par le FLNKS.

15 ans plus tard, Gabriel Païta, qui n’a rien renié de ses convictions et dont la franchise n’est pas la moindre qualité, déclare venue l’heure de vérité. Faisant œuvre de pionnier, il rend compte sans concession du combat nationaliste kanak, et sa déposition courageuse permet de mieux comprendre selon quels cheminements « l’indigène ami de la liberté dans l’ordre » devint un rebelle.

« Encyclopédie vivante » de l’histoire contemporaine de la Nouvelle-Calédonie, il est de surcroît un conteur au talent rare, profondément enraciné dans le pays mélanésien. A son expérience politique s’ajoute, par conséquent, une dimension humaine et culturelle exceptionnelle.

Extrait