Denise Tiavouane est une artiste Kanak contemporaine, originaire de la tribu de Pwëa (Saint-Gabriel), commune de Pouébo.
L’artiste grandit en partie à Yaté, où elle y apprend la valeur du travail autant que celle de la terre. Elle y apprend aussi son histoire, celle de son clan, celle de son peuple, un héritage qu’elle ne cessera dès lors de reformuler à travers ses œuvres. De ses premiers dessins et peintures dans lesquels se dressent des portraits d’êtres chers et des lieux qui l’inspirent, Denise Tiavouane a conservé la source originelle. Depuis, sa quête artistique entremêlée à une quête identitaire n’a cessé de l’emmener vers une exploration de techniques et de formes diversifiées.
L’esprit du pays
Ses talents s’expriment très jeune, elle vendra sa première toile à 14 ans. C’est aux cours d’art océanien à l’Office culturel et scientifique kanak en 1984 puis à l’École d’Art de Nouméa en 1990 qu’elle se formera.
À une époque où la culture kanak sort de l’ombre et peut enfin s’exprimer en toute liberté, elle s’empare, avec les artistes Paula Boi, Micheline Neporon et Yvette Bouquet d’un champs artistique nouveau pour les femmes. Pionnières en la matière, elles ouvrent la voie de l’émancipation de la création contemporaine kanak, et créent l’association « Jinu Owa » (« Esprit du pays ») pour fédérer les artistes kanak.
Prolifique, Denise Tiavouane participe à de nombreuses expositions en Nouvelle-Calédonie, s’associant à d’autres artistes d’ici ou d’ailleurs, mais aussi bien loin de sa terre d’origine : en Australie (triennale Asie Pacifique en 1996), à New York, en Belgique (en 2001), aux Salomons (Festival des arts, 2012), Tahiti (2016).
En 2017, elle organise l’exposition « Totems » avec Juliette Pita et Réapi Blyde, renouvelée en 2019. En 2018, elle participe avec Juliette Pita et Paula Boi « Femmes ».
Son travail artistique, une recherche permanente de ses racines culturelles, est une introspection qui n’est guère synonyme d’enfermement. Les lianes, le bois mort, la pâte à bois sont ses principaux outils de l’expression. Elle est perpétuellement, à travers son travail, à la recherche de ses racines culturelles. Elle considère que les artistes ont une responsabilité par rapport à la société.
Dans son cas, il s’agit notamment de contribuer à transmettre l’identité kanak aux jeunes.
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