Organisation de la société Kanak

La société traditionnelle Kanak est organisée en clans. Chaque clan se réfère à son itinéraire dans l’espace et dans le temps pour signifier son identité, son histoire et ses valeurs. Ainsi, un clan issu d’une zone littorale aura pour totem un animal marin, une partie de l’espace maritime marquée de son histoire et de ses valeurs traditionnelles.

Les Kanak sont des terriens profondément attachés au sol et ayant au plus haut degré le sens de la propriété clanique. Cette notion est tellement enracinée dans les esprits qu’il ne serait jamais venu à l’idée d’un chef de tribu, même au temps où ses pouvoirs étaient des plus étendus, de s’approprier les terres de ces sujets.

La terre est à la fois l’espace du sacré et du profane, elle peut être marquée par un ensemble d’interdits, puis déclarée apte à la culture des espèces végétales traditionnelles, mais quelles qu’en soient les caractéristiques, la notion de possession est particulière à la société Kanak.

Chacun, dans le groupe parent, a la faculté de s’emparer des différents biens et de les utiliser à sa guise. Le possesseur lui-même ne peut en disposer en toute liberté, ces biens étant grevés d’une sorte de « droit de préemption » en faveur de la famille. S’il désire les céder, il ne peut le faire au profit d’une autre personne étrangère au groupe familial tant que les siens n’en ont pas besoin ou ne s’opposent pas à cette cession.

L’occupation et l’attribution sont les seuls modes d’accession à la propriété familiale et clanique.

Lorsqu’un membre ayant obtenu une parcelle de terre par attribution décède, celle-ci revient à la famille entière. Un bilan de la réforme foncière effectué par l’ADRAF témoigne encore de la vivacité de la notion de bien commun familial malgré l’organisation de la succession des biens immobiliers et l’attribution foncière à titre individuel, gratuite ou payante, à des citoyens de statut civil coutumier.