Les Kanaks comme de nombreux peuples autochtones de par le monde sont largement méconnus de l’occident. Ils ont cependant développé de nombreuses formes de résilience en milieu insulaire pour résoudre les conflits ou encore préserver la sécurité sanitaire des tribus. La méconnaissance de ces formes de résilience est pour partie héritée de la négation de l’identité kanak promue par la rhétorique coloniale.
Aujourd’hui, cependant, du fait de la crise sanitaire mondiale COVID19, peu à peu ces dispositions de conciliation pensées par la société kanak trouvent un écho de plus en plus favorable auprès de tous. Ainsi dans les traditions orales des peuples autochtones émergent des notions inédites articulant pensée, parole, histoire et nature permettant de repenser le rapport à l’Autre.
Emmanuel Tjibaou est originaire de la tribu de Tiendanit (Hienghène, Nouvelle-Calédonie), il est chargé au sein du département Patrimoine et Recherche du Centre Culturel Tjibaou de collecter le patrimoine immatériel kanak sur l’ensemble du pays. A travers l’expérience de son métier de passeur de savoirs, il contribue à alimenter la réflexion autour d’un modèle de société qui puisse prendre en compte l’identité de chacun comme ferment de l’identité de tous. Il participe autant dans son travail que dans son parcours personnel à la redéfinition des contours de la notion patrimoniale en Nouvelle-Calédonie en s’appuyant autant sur la préservation des traditions orales des peuples autochtones que leurs réinterprétations dans les expressions artistiques contemporaines.