La flûte kanak

La flûte kanak est fabriquée dans un roseau. Sa longueur et la position exacte du trou de jeu sont déterminées par la longueur du bras du joueur : ainsi chaque joueur confectionne son propre instrument. Elle peut également, dans une version plus récente, être réalisée en bambou.

Si elle peut être de forme droite, la particularité de la flûte kanak réside dans sa forme plus ou moins courbée dont on retrouve des spécimens dans quelques musées.

Le trou d’embouchure est pratiqué dans le roseau à l’aide de l’outil traditionnel pour percer les coquillages. Le trou de jeu, de la même dimension, forme un angle d’environ 90° avec l’embouchure, il est ouvert ou fermé par l’index du joueur.

Avec une baguette de bois dur, on perce les cloisons des nœuds intérieurs du roseau, à l’exception de la dernière. Après avoir bien nettoyé l’intérieur du roseau, en soufflant fort dedans ou en y faisant couler de l’eau, on referme l’extrémité percée avec un morceau d’écorce de niaouli.

Pour obtenir la courbure, on tend une ficelle entre les deux extrémités, et comme le roseau est un peu conique, la moitié la plus fine se courbe plus que l’autre moitié. Suspendue sous le toit de la case, elle durcira sous l’effet de la fumée du foyer et restera courbée une fois la ficelle enlevée. Ainsi est obtenue la forme typique des flûtes kanak.

Pour renforcer les nœuds à l’extérieur, on les entoure soit d’un mélange de fleurs mâchées puis mélangées avec du charbon pulvérisé, soit de résine de kaori (Dammara lanceolata) ou encore de sève de banian (Ficus proliza).

Plus qu’un instrument de musique, la flûte kanak était un signe affiché de prestige, réservé à une élite de chefs et de hauts personnages. Ceux-ci la portaient et la rangeaient à côté de leurs armes traditionnelles.

On en jouait pendant les voyages dans la brousse, pour accompagner un chant ou une danse, et aussi pour la culture des ignames. En effet, elle a la propriété magique d’accélérer la croissance des jeunes pousses de l’igname.

(Petite synthèse à partir de l’ouvrage : Danses et musiques kanak, Raymond AMMANN, ADCK, 1997. D’après l’exposition « Dawa, rythmer la cadence » au Musée de Nouvelle-Calédonie 17/06 au 17/08/2015).
Cette flûte a été utilisée comme modèle pour un timbre sorti en 1999 sur la thématique des instruments de musique kanak traditionnels.

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