KAPETCHORE : La Fraternité en Musique et en Héritage

« Ke ma Cemwa, Kapetchoré », littéralement « c’est nous la jeunesse, la relève ». Kapetchoré  fait place à une nouvelle génération pour renaître en elle, toujours accompagnée de l’expérience des anciens, de la sagesse du cercle familial et de la lumière d’une étoile. Le groupe Kapetchoré prend sa place et la revendique dans le milieu du Kanéka en 2025. Avec Junior, visage emblématique du groupe, l’asso Présence Kanak vous propose un article qui permet de mettre en lumière un groupe dont les vibrations musicales continuent de faire frissonner notre Kanaky.

Le groupe

Le groupe Kapetchoré est avant tout une aventure humaine. Il est composé de jeunes originaires de Païta, qui partagent tous une passion commune : la musique et la volonté de porter haut les couleurs de leur culture. Chacun d’entre eux vient d’un univers musical différent, mais ensemble, ils forment un groupe soudé où chaque membre apporte sa touche personnelle et son énergie.

Le plus âgé du groupe a un peu plus de trente ans. Cette diversité d’âge permet un échange intergénérationnel riche et constant, où l’expérience des uns vient soutenir l’enthousiasme et la créativité des autres.

Ce qui fait la force de Kapetchoré, c’est cette fraternité, cette complicité forgée à travers les répétitions, les concerts et les moments de vie partagés. Ils se définissent comme une grande famille musicale où l’écoute et le respect de chacun sont des valeurs essentielles.

Au-delà de la musique, Kapetchoré est aussi un projet de vie, un espace d’expression et de transmission culturelle qui donne aux jeunes de Païta un moyen de se retrouver, de s’affirmer et de faire entendre leur voix.

L’origine du groupe

La première génération a été constituée en 1988 et ils ont sorti un album en 2004.

Concernant la nouvelle génération, chacun faisait de la musique de son côté dans d’autres groupes ou projets. Le leader a commencé à faire des vidéos sur les réseaux sociaux avec deux membres du groupe.

Puis est apparue l’idée de constituer un groupe en sollicitant les membres de la famille, et c’est ainsi qu’ils se sont rassemblés. À l’origine, le nom du groupe était « Elvija ».

Puis vint l’idée de reprendre le nom Kapetchoré, qui signifie la relève.

Et de fil en aiguille, le moment du premier concert est arrivé… Petit à petit, le public s’est agrandi et les artistes se sont perfectionnés chacun sur leur instrument. Junior avoue n’avoir rien vu venir.

Certains sont partis, d’autres sont entrés, et le groupe, sans s’en rendre compte, avance avec la plus grande humilité vers le succès.

Les titres proposés sont soit composés par les artistes, soit repris de l’ancienne génération afin de leur offrir une visibilité qui n’était pas encore possible dans les années 90 et de donner un nouveau souffle aux compositions d’autrefois.

Les premiers concerts

Officiellement, leur première scène a été à la fête de la musique de Païta en hommage à l’une de leurs étoiles, qui brille pour leur plus grande réussite.

Cependant, officieusement, Kapetchoré avait déjà eu l’occasion de se produire à la Bouverie de Koumac.

Ils furent ensuite invités deux fois au 1881, au District, au Centre Culturel Tjibaou et à Ponérihouen. Puis est venue la crise insurrectionnelle.

Inspiration

Les principales sources d’inspiration du groupe viennent de la vie quotidienne, des traditions, des anciens et des liens familiaux.

Kapetchoré puise son énergie dans les souvenirs d’enfance, les récits des aînés, les luttes et les espoirs de la communauté Kanak. Chaque chanson raconte une histoire et porte un message qui touche à l’humain, au vivre-ensemble et à la mémoire collective.

Ils puisent également dans leurs propres expériences : les épreuves traversées, les moments de joie, les rencontres et les voyages intérieurs. Pour eux, la musique est bien plus qu’un simple divertissement : c’est un outil d’expression, de revendication et de rassemblement.

L’évolution du groupe

Le groupe évolue positivement et s’améliore au fil des répétitions, qui se veulent régulières et sérieuses. À titre personnel, chacun s’épanouit avec son instrument pour le plus grand bonheur du groupe.

De plus, la cohésion entre l’ancienne génération et la nouvelle permet de bénéficier des acquis de l’expérience des aînés, combinée à la fougue de la jeunesse. La synergie qui s’en dégage se révèle être un atout majeur pour ce groupe.

Le succès du clip de « Ke ma Cemwa » n’était absolument pas prévu et il s’est révélé être un véritable tremplin vers un tout autre niveau. La compositrice avait autorisé, pour le deuxième album, la nouvelle génération à reprendre cette musique, qui jusque-là était chantée uniquement en famille ou lors d’événements.

C’est ainsi que le succès a pris place, à tel point que Junior et Ashley se font appeler Kapetchoré ou Ke ma Cemwa en public.

Les albums

Officiellement, Kapetchoré en est à son 3ᵉ album :

  1. TO TAN RE ME : « Il faut qu’on se rassemble » – réalisé par la génération d’origine.
  2. KE MA CEMWA : « C’est nous les jeunes » – réalisé par la nouvelle génération.
  3. PAKE TE TAA : « On ne fait qu’un » – réalisé par la nouvelle génération. Cet appel à l’unité s’inscrit à la suite de la crise insurrectionnelle.

Les messages véhiculés

Kapetchoré est un groupe engagé, qui porte haut les valeurs de respect, de fraternité et d’unité, qui s’inscrivent dans leur contexte familial.

 À travers ses chansons, le groupe transmet des messages forts et variés, en phase avec les réalités sociales, culturelles et humaines de la Kanaky d’aujourd’hui.

Certaines chansons véhicule des messages d’amour, d’autres évoquent le combat collectif du peuple kanak pour préserver sa culture, sa dignité et ses droits.

L’unité du peuple Kanak est un thème central de leur répertoire, notamment face aux défis politiques et sociaux que traverse le pays.

Le groupe valorise également la jeunesse, la considérant comme l’avenir de la culture Kanak et du Kanéka. Ils veulent encourager les jeunes à être fiers de leurs origines, à se battre pour leurs rêves et à transmettre leur héritage culturel avec fierté.

Kapetchoré se veut être un véritable porteur de paroles et un passeur d’émotions, un groupe qui ne se contente pas de faire danser les gens mais qui cherche aussi à éveiller les consciences et à renforcer les liens entre les membres de la communauté.

Les ambitions

Il fallait un endroit pour les répétitions. Le leader a proposé une partie de son terrain et ils y ont installé un container aménagé afin d’avoir un lieu pour répéter.

Dans l’optique du groupe, ce studio est également destiné à être partagé avec d’autres personnes de la tribu afin de les inciter à monter leur propre groupe.

Junior espère avoir l’occasion d’être invité hors territoire afin de participer à des festivals dans le Pacifique.

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