L’île des Pins et ses relations avec la Polynésie. Données archéologiques et particularités stylistiques

Résumé

Un important travail de recherches archéologiques a été mené sur l’île des Pins entre 2006 et 2010 par le département Archéologie de Nouvelle-Calédonie, devenu iancp. À l’issue de celui-ci, de nouvelles données archéologiques sur le dernier millénaire, notamment la preuve d’une introduction pré-européenne du coq bankhiva, sont à mettre en rapport avec les témoignages de contacts déjà connus entre la Polynésie occidentale et l’île des Pins au cours des derniers siècles. Nous proposons, dans cet article, de poser un regard nouveau sur la production artistique de l’île des Pins dont une partie évoque stylistiquement, à partir d’un canon de représentations très différent des autres productions de la statuaire kanak, celle des artistes de Polynésie occidentale ou centrale.

Plan

Extrait

Dans l’analyse des liens possibles entre l’île des Pins et la Polynésie, la forme de l’habitat traditionnel doit être abordée. Aujourd’hui, le type de cases traditionnelles édifiées dans les différentes tribus de l’île est rond, tout à fait caractéristique de la maison kanak. L’absence de fouilles planimétriques, en aire ouverte, lors de nos missions à l’île des Pins ne nous a permis que d’observer quelques trous de poteaux, insuffisants pour en déduire la forme des maisons traditionnelles, quelle que soit l’époque à laquelle ces vestiges se rattachent. Cependant, la présence de cases arrondies anciennes est visible, au moins sur la zone Nord de l’île des Pins, grâce à la présence de petites plateformes rondes assimilables à des tertres de cases sur le site KGJ002 (Lagarde, 2012). Celui-ci, au lieu-dit « baie des crabes », possède à notre connaissance les seuls tertres circulaires caractéristiques de cases rondes de l’île. Il est intéressant de remarquer que l’île des Pins est coutumièrement et linguistiquement proche de la zone Yaté-Goro, à la pointe Sud de la Grande Terre, où les tertres de cases sont rares mais présents (Sand et Ouetcho, 1992). Ces aménagements, considérés comme emblématiques des hameaux kanak, semblent plutôt caractéristiques des environnements non latéritiques de la Grande Terre, le substrat naturellement drainant des zones méridionales n’ayant pas nécessité leur édification. Ils semblent également être inconnus aux îles Loyauté, pour une raison similaire. À l’île des Pins, comme souvent, on aurait alors affaire à un type charnière, à savoir quelques tertres surélevés de cases rondes sur un substrat corallien fossile pourtant similaire à celui des Loyauté.

source : Louis Lagarde, « L’île des Pins et ses relations avec la Polynésie. Données archéologiques et particularités stylistiques », Journal de la Société des Océanistes [En ligne], 144-145 | 2017, mis en ligne le 15 décembre 2019, consulté le 05 mars 2025. URL : http://journals.openedition.org/jso/7714 ; DOI : https://doi.org/10.4000/jso.7714

image : (Lambert, 1900 : 269)

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