Aujourd’hui, je veux parler de notre jeunesse, de ces jeunes dont on ne parle pas assez quand il s’agit des vrais dangers qui les guettent. Personne ne semble prêter attention, ou alors on ferme les yeux, sur les accidents qui arrachent des vies trop jeunes, causés par l’alcool, le cannabis, et tous les autres fléaux. Personne ne parle assez de la détresse qui pousse des enfants, parfois à peine âgés de 14 ans, à envisager de se couper, de se pendre ou d’avaler des cachets. À 14 ans, vous imaginez ? Penser à mettre fin à sa vie quand elle vient à peine de commencer.
Il est évident que tout ne va plus, et pourtant, personne ne se lève pour crier « STOP ! » Quand je dis que les gens ferment les yeux, je parle d’abord des parents. Si nos enfants souffrent à ce point, c’est qu’il y a un profond malaise dans la famille. Quelque chose ne va pas, quelque chose de sérieux doit être réglé. Ensuite, il y a ceux que l’on appelle les coutumiers, qui devraient être des guides plus fermes et plus présents, qui ne sont peut-être pas assez sévères dans les décisions qui concernent les jeunes, même dans les moments critiques. Et enfin, je parle aussi de ceux qui nous représentent, de nos politiciens. Ce sont des sujets dont tout le monde parle, mais personne ne prend réellement ses responsabilités pour agir, préférant se renvoyer la balle, accuser les uns et les autres, sans avancer.
Je veux parler de tout cela parce que c’est le moment de se réveiller, ensemble.
Un jour, lors d’une méditation matinale a Nengone, un pasteur, Pa Nata Tue, a posé une question qui m’a profondément marqué : « Que signifie KANAKY ? » Personne autour de la table n’a su répondre. En langue A’jië-Arhö la langue de Houaïlou, (Kaa Nââ kii) signifie « On te donne la clé , ou qui donne la clé. Beaucoup crient « KANAKY » sans même comprendre la puissance de ce mot. La clé, c’est la jeunesse. Donner la clé signifie offrir à nos jeunes la possibilité d’avancer, de construire, de grandir dans un environnement qui les soutient et les protège.
Il est temps d’ouvrir les yeux et de se demander ce que nous faisons pour cette jeunesse qui est notre avenir, notre espoir. Cessons de nous rejeter la faute les uns sur les autres. Rassemblons-nous, trouvons des solutions ensemble, et surtout, donnons à nos jeunes cette clé qui leur permettra d’ouvrir des portes vers un avenir meilleur. Arrêtons de crier dans le vide et commençons à agir, main dans la main, avec amour, avec rigueur, et avec la conviction que tout peut changer si nous décidons enfin de donner la priorité à ceux qui en ont le plus besoin : nos jeunes.












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