Le 18 mai 1868 dix Kanak étaient guillotinés à Uvanu, sous les yeux de la population de Pouébo.
Ces hommes, dont le plus jeune avait dix-huit ans, ont été accusés d’avoir tendu une embuscade au pont de Bwaïva, vers la tribu de Tchambouène.
Le message gravé en tête de la stèle est clair : « Pour avoir défendu leur terre contre la spoliation coloniale du gouverneur Guillain, ici à Ouvanou, devant la chefferie Mwelebeng et sa population, le 18 mai 1868 à 15h00, 10 Kanaks ont été guillotinés ».
Cette stèle a été financée par la Province Nord et la commune, sur laquelle les noms des dix condamnés figurent.
Les organisateurs du cent-cinquantième anniversaire souhaitent que leur histoire devienne commune, comme l’explique Didaco Nonghaï, le vice-président du comité Uvanu :
Jusqu’ici, l’histoire d’Uvanu est restée dans l’ombre. Mais il y beaucoup de choses négatives qui se sont passées. Et à travers ces 150 ans, on voulait le faire savoir au pays, parce qu’il y a le destin commun qui arrive, pour en faire une histoire commune.
Pour informer le public, une exposition a été dressée sur place. Elle rappelle l’histoire de Pouébo depuis l’arrivée des premiers missionnaires à Balade, le 21 décembre 1843. Un passé que se sont déjà approprié les enfants de Pweevo.
Les 150 ans de cet événement, qui coïncidaient avec les 30 ans de l’affaire de la prise d’otage
de la grotte d’Ouvéa, ont été l’objet d’une célébration où les deux drapeaux, kanak et français, furent levés à Pouébo devant des représentants de l’ensemble des institutions calédoniennes. La revue Palabre Coutumier, dans son numéro de l’année 2019, rend compte de ce moment en précisant qu’il s’agissait d’une « des toutes premières révoltes kanak contre la colonisation », et que la commémoration visait à « faire de cette tragédie un élément du patrimoine commun », invitant à ne pas « nier la part sombre de l’histoire coloniale ».
Le comité Uvanu et la chefferie Mwelebeng auront atteint un objectif, en partageant l’histoire de leurs aïeux pour qu’elle ne soit plus la leur, mais celle de tout un pays.





Sources :
Gwénael Murphy. Justice et colonisation foncière. Le procès des insurgés de Pouébo et la délégitimation des autochtones en Nouvelle-Calédonie (1867-1868). Au nom du Roi, de la République et du Capital. Légitimation de l’occupation des territoires indigènes de l’époque moderne à nos jours”, Mar
2019, Montpellier, France. ffhal-03600954f
https://www.calameo.com/read/0059495020aa1ad18bf5f
Photos : copyright PK












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