Galvanisé

En cette matinée plombée de brumes, un paysage m’apparaît d’horizons éternels. Le vent m’insuffle des directions aussi douces qu’incertaines qui m’enivrent tout autant que des parfums exotiques. J’en tremble de saveurs, de savoirs que mes journées s’hument de parfums insolites.

Jusqu’à la tombée de la nuit, où les dernières lueurs du jour m’ont guidé dans un temple. Où m’est apparue une révélation devant une statue de Bouddha accoudée à son arbre emblématique. Cette statue de Bouddha comme à l’accoutumée respire la transcendance. Je me suis laissé dire, aux dernières lueurs du jour, que cette posture symbolise un antagonisme qui marque notre époque.

Cet arbre, tel des mains ouvertes vers le ciel, se saisit de l’univers par une soif de désir et de contrôle comme ardent ténèbre traversé de faisceaux lumineux. Les branches de l’arbre symbolisant les ténèbres et la lumière qui les traversent, des instants de sagesse. Au milieu de ce tiraillement comme combat existentiel qui se situe entre soif de désir et longévité, le Bouddha apparaît imperturbable de sérénité.

L’impact est d’autant plus grand qu’il se vit dans le plus modeste des temples. Un émerveillement rendu possible à la vue d’un être dont l’aura dépasse le désir et les souffrances que les désirs procurent. Je reçois cela en puits de sagesse, d’où je m’abreuve de silences. Puisqu’on ne peut que souhaiter pareilles expériences, même dans le plus infime des instants.

Il est un éclat comme combat qui se situe au-delà des mots. C’est ce que je provoque en moi comme rappel. En retraçant le chemin de nos origines océaniennes où l’on se révèle dans cette région d’Asie Pacifique à travers une migration austronésienne. Je me suis vu dans des pays d’Asie du Sud-Est où je me sais étranger ; mais où je m’y suis assis comme à un repas de famille, dominicale. Des visages qui m’étaient inconnus me sont apparus familiers. Me voilà, devant une famille oubliée dont il va me falloir connaître les membres.

Ainsi, je suis parti à la rencontre d’un temps qui s’est oublié. Lors de ce voyage, les présages m’abreuvent. Dans cet ailleurs insaisissable et céleste, comment oublier des journées marquées de pas généreux qui m’ont galvanisé sur cette terre comme détour d’infini au croisement de l’histoire. Quand au-delà des sentiments partagés par cette vie, je m’abandonne à la surprise comme d’autres au firmament.

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