Une erreur commune est de définir l’Australie comme une île continent. Or, l’Australie ainsi que la Nouvelle-Zélande, la Mélanésie (dont fait partie la Kanaky-Nouvelle-Calédonie), la Micronésie et la Polynésie constituent le continent océanien situé dans l’océan Pacifique Sud. Ainsi le continent Océanie représente un ensemble composite de plusieurs milliers d’îles, pour la plupart de petite taille, dispersées au sud de l’équateur, à l’exception d’une partie de la Micronésie et des îles Hawaii (Etats-Unis).
Malgré sa position géographie, l’Atlas-monde ne situe pas la KNC sur le continent océanien. Il s’agit d’une erreur.
C’est comme si l’on décrétait que la Suisse ne faisait pas partie du continent européen. C’est une erreur, la Suisse fait bien partie du continent européen mais pas de l’Union européenne, nuance.
Or, si l’on regarde de près la carte du continent océanien, la Kanaky-Nouvelle-Calédonie y apparaît bien.

D’où vient l’erreur que l’Australie soit considérée comme une île continent ? Tout simplement du fait que l’Australie représente 85 % de la superficie totale du continent océanien. La Nouvelle-Zélande est la deuxième plus grande île de l’Océanie. Ce qui fait qu’environ 70 % de la population du continent se trouve en Australie et en Nouvelle-Zélande. Les autres pays de ce continent sont éparpillés sur plus de 10 000 iles.
Le continent Zealandia
Zealandia est une gigantesque masse terrestre essentiellement immergée, que des scientifiques défendent bec et ongles comme un « nouveau continent », qui s’est désolidarisée du supercontinent Gondwana il y a 75 millions d’années, couvrant une superficie de 4,9 millions de kilomètres carrés, soit la moitié du Canada.
Près de 95% de cette surface est immergée, et ses deux principales terres émergées sont la Nouvelle-Zélande et la KNC.
En février 2017, des chercheurs australiens, néo-calédoniens et néo-zélandais ont publié dans GSA Today, le journal de la Société américaine de géologie un article détaillant les raisons pour lesquelles Zealandia, dont l’existence est évoquée depuis au moins 1995, devrait être considéré comme un continent.
Selon les chercheurs, Zealandia répond à quatre critères fondamentaux de la définition d’un continent : élévation de cette masse par rapport aux alentours, géologie propre, forme bien délimitée et structure et épaisseur de la croûte.
Cette publication a fait coulé beaucoup d’encre à l’époque et l’on comprend mieux pourquoi lors qu’on se penche sur les enjeux climatique et géopolitique qui se jouent sur le continent océanien.
Enjeux climatique et géopolique
Que la Kanaky-Nouvelle-Calédonie fasse partie du continent Océanie ou qu’elle fasse partie du continent Zealandia, il n’en demeure pas moins que comme l’Océanie est au cœur d’enjeux climatique et géopolitique, l’archipel en subit les conséquences et les évènements politiques de 2024 en font clairement partis.
En effet, le Pacifique est bel et bien devenu le cœur des relations internationales et de la guerre d’influence qui se joue entre certaines grandes puissances. Ses territoires et ses paysages forment un laboratoire pour le monde de demain en subissant déjà les effets du dérèglement climatique et en se retrouvant au cœur de l’affrontement pour le leadership mondial. Ces jeux d’influence confirment que le Pacifique est devenu le pivot des relations internationales.
Entre réchauffement climatique et épuisement des ressources, de nombreux dirigeants de l’Océanie alertent depuis quelques années sur l’état de l’Océan Pacifique, espérant enfin une prise de conscience et une mobilisation mondiale.
La majorité des Australiens et des Néo-Zélandais sont des Océaniens d’origine européenne, tout comme une partie des Kanako-Calédoniens. La culture océanienne se retrouve dans toutes les îles du continent océanien et une de ses particularités la plus importante est l’amour partagé de l’Océan Pacifique ; la seconde est sans aucun doute la résilience, cette capacité qui permet de se retrousser les manches après chaque crise. Et Dieu nous est témoin que les îles du Pacifique en traversent de nombreuses dans l’indifférence générale tant le regard occidental est biaisé.
A terme, il faut espérer que l’Australie, de par sa superficie et sa population, devienne puissance influente sur le continent océanien et rassemble l’ensemble des milliers d’îles océaniennes. Elle a d’ores et déjà ouvert ses frontières aux travailleurs du continent océanien en créant un permis de travail destinés aux résidents des îles du Pacifique vivant en Océanie (excepté la KNC, rattachée à l’Europe). Elle ira bien plus loin dans les années à venir puisque le gouvernement australien, tout comme le gouvernement néo-zélandais d’ailleurs, sait pertinemment qu’il accueillera les réfugiés climatiques du continent océanien. Ce scénario catastrophe devenant de plus en plus concret, les Néo-Calédoniens pourront-ils envisager un jour quitter la région et immigrer sur le continent européen ?
Il est peut-être temps pour la Kanaky-Nouvelle-Calédonie d’affirmer son appartenance au continent Océanie dans tous ses domaines.
sources :
https://www.alloprof.qc.ca/fr/eleves/bv/geographie/les-continents-g1076
‘https://lepetitjournal.com/la-recherche-de-zealandia-le-nouveau-continent-212203?language=fr
Pour aller plus loin : https://histoire-geo.ac-noumea.nc/IMG/pdf/geopoloceanie.pdf












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