La grande Chefferie Négrah tient tout d’abord à présenter ses respects et ses condoléances pour toutes les familles touchées par la perte d’un être cher suite aux évènements du 13 mai et de leurs conséquences sur l’ensemble du pays, tout particulièrement à nos familles de la tribu de Saint-Louis.
Nous regrettons que des aspirations politiques, aussi légitimes soient-elles, fassent payer un si lourd tribut à chacune de nos familles.
A ce titre, la situation de la tribu de Saint-Louis nous alarme tout particulièrement.
La crise que traverse actuellement la tribu de Saint-Louis est l’héritage de différents évènements qui ont marqué l’actualité politique de la Nouvelle-Calédonie, sur la séquence de 1984 à 2024. Ces évènements signifièrent pour elle un engagement toujours plus important avec des conséquences souvent tragiques pour sa population. En effet, depuis 40 ans, la tribu fut partie prenante lors :
- Des évènements de 1984 à 1988 marqués par l’assassinat de Léopold Dawano le 6 novembre 1987 ;
- Des accords de transfert des massifs miniers Poum/Koniambo de 1996 à 1999 ;
- Du conflit de l’Ave Maria de 2001 à 2003 marqué par l’assassinat de Jean-Marie Goyeta en février 2003 ;
- Du conflit de l’USTKE pour le dossier Aircal de 2009 ;
- Du conflit suite à la fuite d’acide de l’Usine du Sud de 2014 ;
- Du conflit suite à la mort de William Décoiré le 29 octobre 2016 ;
- Du conflit pour l’Usine du sud usine pays (USUP) de 2021 ;
- Du conflit aujourd’hui pour le dégel du corps électoral de 2024, marqué par les morts de Rock Victorin dit « banane », de Johan Kaidine et de Samuel Moekia.
L’histoire récente de la tribu de Saint-Louis se caractérise ainsi par des conflits dont la fréquence augmente ces quinze dernières années. Ces conflits ont marqué profondément plusieurs générations d’individus au sein même de cette tribu.
Le conflit actuel n’y fait pas exception, la tribu de Saint-Louis est encore partie prenante cependant, la gestion quasi militaire de la tribu de Saint-Louis et de ses habitants par l’Etat, nous interpelle. En effet, l’instauration de verrous aux entrées nord et sud de la tribu ainsi que les contrôles d’identités à chaque entrée ou sortie, rappelle dangereusement le traitement réservé aux zones de guerre.
De plus, un tel déploiement de personnels (présence constante de plusieurs unités de gendarmerie lourdement armées) et de matériels (hélicoptère militaire, centaures, VBRG, drones etc…) pour l’interpellation d’une dizaine d’individus armés de fusils de chasse, nous laisse perplexe.
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