Personnellement, même après les évènements de mai 2024, je crois toujours en la jeunesse et personne ne peut me faire douter de ça.
A mon sens, le développement économique et social a eu lieu, mais a manqué de transversalité. Le chemin est encore long…
Les Kanak n’ont peur de rien, à part devenir des étrangers sur leurs terres. L’histoire de la Nouvelle-Calédonie semble se résumer à : les révoltes des autochtones et les morts !
Les fardeaux générationnels de chaque individu vivant ici ne sont pas à prendre à la légère. La couleur de peau n’est pas le problème, ce sont les privilèges, les pensées limitantes, les inégalités, le racisme…etc qui découlent principalement de la colonisation mais aussi du manque de connexion spirituelle à tous les étages de la société.
Un nouveau modèle de société s’impose avec de nouvelles boutures de paroles et de nouveaux soleils.
Mes deux objectifs principaux proposés pour notre jeunesse :
★ Eduquer à la paix Inspiration d’une citation de Maria Montessori :
« Tout le monde parle de paix mais personne n’éduque à la paix. On éduque pour la compétition et la compétition marque le début de toutes les guerres. Quand on éduquera pour la coopération et pour nous offrir les uns les autres de la solidarité, ce jour-là alors on éduquera à la paix. »
➔ Acquérir l’intelligence humaine.
Connaître l’être humain pour apprendre à mieux se connaître soi-même et connaître l’Autre – création d’une société axée sur la solidarité et basée sur le « vivre ensemble » et non sur le « faire ensemble ».
C’est un tremplin pour développer les compétences du savoir-être (soft skills). Outils : pédagogie Montessori, communication non violente mais aussi adapter l’enseignement à la réalité des enfants (ex enseignement de Richard Waminya de Drehu voici son site : https://www.nyimumek.com/entreprise-nyimumek/ )… Ou encore à l’exemple du système scolaire des pays Nordiques : privilégier des activités extra-scolaires pouvant permettre à l’enfant d’acquérir des savoirs comme le tricotage, la cuisine, le jardinage….
Je pense que les bases de cette vision permettent à l’enfant de savoir extérioriser ses sentiments, les vivre pleinement et favorise leur bien-être.
Par ailleurs, les compétences non scolaires participent au fait de devenir des consommateurs attentionnés et développent d’autres capacités [ se débrouiller sans avoir besoin de consommer à outrance] (Ex : avoir un petit potager chez soi, tricoter ses propres pulls… ) = être un “consom’acteur”.
En outre, cela permet également de revenir aux besoins vitaux de l’humain : respirer, boire, manger, éliminer, se protéger du froid et de la chaleur, être en sécurité et dormir mais également, à la pyramide de Maslow :
In fine, le but étant de toujours garder en tête que : Personne n’est inférieur à personne !
➔ Façon de raisonner qui peut paraître utopique.
La citation de Louis Pasteur « Ne cherchez pas à éviter à vos enfants les difficultés de la vie, apprenez leur à les surmonter » porte à réflexion sur la notion de « force mentale » ou « état d’esprit » des individus.
A titre d’exemple, les artisans de la paix ont une énergie leur permettant de transformer les difficultés en challenge, cela façonne leur résilience. Ce sont des messagers de Paix et d’Amour, car ils ont commencé le travail dans leur forteresse intérieure c’est à dire au plus profond de leur cœur. Pour eux, l’essentiel est d’apprendre à comprendre, à écouter et à dialoguer, c’est également savoir mettre son égo de côté. C’est aussi enseigner la force du pardon, car ils ont compris que cela leur ouvre des horizons extraordinaires puisque le pardon est la plus grande forme d’amour.
« Pardonner quelqu’un ne veut pas dire pardonner son comportement.
Ce n’est pas non plus oublier la façon dont il t’a blessé et même pas lui laisser te faire du mal.
Pardonner signifie faire la paix avec ce qui s’est passé.
Cela signifie reconnaître ta blessure, en te donnant la permission de la ressentir et de comprendre que cette douleur ne te sert plus à présent.
Ça veut dire laisser aller la douleur et le ressentiment pour pouvoir guérir et avancer.
Le pardon est un cadeau à toi-même. C’est une décision, TA décision….
Il te libère du passé et te permet de vivre dans le temps présent.
Quand tu te pardonnes et que tu pardonnes aux autres, tu deviens vraiment libre. Tu te détaches…
Pardonner signifie libérer un prisonnier et découvrir que ce prisonnier c’était toi. »
Padre Pio
★ Connaître l’Histoire du Pays Comme disait Jean-Marie Tjibaou, un enfant du Pays doit être comme un coco qui tombe au pied de l’arbre et plante ses racines, sinon il se retrouve comme un coco qui tombe à l’eau et erre sans but. (Cf article « Charlotte Desfontaines » sur le blog Présence Kanak ).
L’identité d’un individu se construit à travers l’Histoire de son pays, qui est intrinsèquement liée à son fardeau générationnel. La connaissance de l’Histoire n’attise pas la haine, elle est libératrice !
Louis-José Barbançon qualifie la Nouvelle-Calédonie comme étant « Le pays du non-dit ». Le fait de ne pas mettre des mots sur les maux qui gangrènent l’Histoire du caillou marque une profonde stagnation, la Nouvelle-Calédonie doit avoir une mémoire collective enseignée à l’école.
Qui plus est, la jeunesse peut se sentir trahi qu’on ne leur parle pas ou peu du passé historique, il s’agit de ne pas cautionner un système basé sur des mensonges.
Si je devais illustrer mes propos, c’est : Le peuple Kanak qui tient la plume pour écrire l’Histoire et qui demande à ses frères et sœurs qui forment aujourd’hui ce peuple riche de ses différences de l’aider à compléter cette frise chronologique.
Éléments non exhaustifs de la frise :
Avant la colonisation : liens dans le Pacifique
1853 : prise de possession, impact de la religion
1878 : révolte Kanak d’Atai (livre de Jerry Delathière)
1878 à 1946 : code de l’indigénat
1917 : révolte kanak avec le Chef Noel (Nord NC) / reportage Outre mers la première –
Influences des américains durant la WW2
Événements des années 80
…
Et ajouter les témoignages des autres communautés : quels ont été leurs rôles, leurs ressentis…. Par exemple, les familles japonaises qui étaient sur le territoire, comment ont-elles été traitées à l’arrivée des américains ?
Le but n’étant pas de juger mais de récolter des faits historiques.
Comme dit Pierre Vidal-Naquet « Si l’Histoire sert à quelque chose, c’est à ouvrir les yeux. »
Il s’agit de partager nos connaissances pour créer des espaces où tout le monde se reconnaît.
À chacun son histoire, mais qu’est-ce qu’on veut enseigner à nos enfants, à notre jeunesse ?
En Naa Drubea, une langue parlée dans le Sud, on dit « Kapétchoré » qui veut dire « la relève », notre jeunesse c’est notre relève, il faut toujours le garder à l’esprit pour avoir une vision pays qui correspond à leurs attentes.
En ce moment, le pays c’est un environnement anxiogène pour certains, une société malade qui se relève pour d’autres et pour moi, au delà de ça : c’est l’Esprit de la NC, la Terre du Peuple Kanak qui a décidé de devenir une terre d’accueil dont seuls les authentiques peuvent voir son image et donc la construire telle quelle.
Je suis persuadée qu’on saura se relever !
Je ne sais pas quoi dire d’autre, à part qu’il faut que nous ayons beaucoup d’amour dans notre cœur pour répondre avec espoir à l’Esprit de la KNC.
Je suis également persuadée que le meilleur reste à venir. L’Humanité est vouée à évoluer et la société kanako-calédonienne a déjà prouvé par le passé qu’elle a toujours su faire de chacune de ses révolutions de véritables évolutions, aussi bien spirituellement que dans l’organisation de sa société dans son entièreté. Olé
Je ne connais pas la nouvelle Calédonie, mais au travers de votre article, je sens que vous avez une belle sagesse spirituelle. Je suis content d’avoir découvert votre blog.
Association Présence Kanak - Maxha 
Je suis également persuadée que le meilleur reste à venir. L’Humanité est vouée à évoluer et la société kanako-calédonienne a déjà prouvé par le passé qu’elle a toujours su faire de chacune de ses révolutions de véritables évolutions, aussi bien spirituellement que dans l’organisation de sa société dans son entièreté. Olé
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