Association des Entrepreneurs Kanak (AEK) – Les fondamentaux

Autour de John Passa, des entrepreneurs kanak se sont regroupés en 2018 en vue de créer une entité chargée de représenter les chefs d’entreprises kanak et de défendre leurs intérêts économiques.

Historique

Lors de réunions de travail, des chefs d’entreprise kanak ont identifié plusieurs freins à leurs activités économiques :

• L’étroitesse du marché et les niches de développement
• Les besoins disparates selon la localité « ville/tribu » (eau, électricité, internet…)
• L’accès au foncier coutumier représentées par les terres coutumières
• Difficultés d’accès aux marchés publics importants : besoin de fonds de roulement pour démarrer des chantiers
• Manque de personnel qualifié ou à faible compétence technique (cf chiffres ISEE)
• Les faiblesses des outils de garantie existants (manque d’accompagnement et limitation d’emprunts bancaires ou autorisation de découverts – cf étude ICAP)
• Le manque ou l’absence de communication engendrant une mauvaise visibilité
• Méconnaissance des dispositifs d’aides aux entrepreneurs (ex du Fiaf) et des réseaux du milieu des affaires (peu de Kanak dans les organisations patronales)
• Certaine appréhension ou cloisonnement idéologique sur la perception de l’entreprise et du business par le Kanak (cf étude IAC S.Grochain, cf stratégie KNS)
• Inadéquation entre les besoins spécifiques en management des chefs d’entreprises (flexibilité par rapport au calendrier social et coutumier kanak) et les offres de formation économique, comptable (ex de NMC Nakety lors de la fête des ignames)
• Le fonctionnement des GDPL montrant aujourd’hui ses limites (absence de formations de dirigeants, gestion financière peu transparente, statuts obsolètes en cours d’actualisation par Julien Boanemoa au Sénat)
• Manque de données sur l’économie informelle engendrée par les flux des échanges coutumiers
• Les obligations coutumières omniprésentes tant pour les salariés que pour les chefs d’entreprise qui recrutent la famille souvent au détriment de la compétence, limitant ainsi les performances économiques de l’entreprise
• Manque de concertation ou de solidarité entre les entrepreneurs face aux
  contraintes du marché

Qu’est-ce qu’une entreprise kanak ?

L’AEK a élaboré des critères d’identification « entreprise kanak ».

L’« entreprise kanak » est identifiable par :

• Le capital social uniquement ou majoritairement kanak
• Le pouvoir de décision (pouvoir stratégique et/ou pouvoir de gestion)
• L’identification d’une structure coutumière dans l’organe de décision
• L’actionnariat kanak (uniquement ou majoritairement kanak)
• Le système de redistribution des gains à la communauté
• Le siège social en Nouvelle-Calédonie sur terres coutumières et hors terres coutumières
• Le lieu de l’activité/production en Nouvelle-Calédonie sur terres coutumières et hors terres coutumières
• Un certificat d’inscription dans un répertoire dédié à créer
• L’effectif salarial global avec une majorité d’employés kanak
• L’incorporation d’éléments de savoirs traditionnels Kanak dans une ou plusieurs activités de l’entreprise
• Les critères de l’insertion sociale
• L’obligation de transmission de données relatives à l’activité de l’entreprise
  (nombre de salariés / chiffre d’affaire / coûts des investissements) à l’AEK pour le suivi et accompagnement des structures

Le tissu économique kanak

Au-delà des échanges, l’association a besoin de connaître la réalité du tissu économique kanak. D’où le lancement d’une étude sur le sujet.

« Au niveau quantitatif, nous avons besoin de savoir combien nous sommes, combien d’entreprises fonctionnent », indique John Passa, le président de l’association.

La jeune structure souhaite aussi « associer dans cette étude les éléments de ce que l’on appelle l’économie informelle… dans laquelle les Kanak sont très inscrits » avec les activités de saisons : mariage coutumier, événementiel (foire des îles, etc.), croisiéristes, construction de case, travaux agricoles (saison des ignames, tarots…).

source : https://entrepreneurskanak.nc/