Retour sur une rencontre marquante avec José Bové

Ce mercredi 29 mai 2024 fut notre dernière visite terrain avec la classe, dans le cadre de notre formation à la Green Management School et nous avons eu l’immense privilège de rencontrer José Bové.

Figure emblématique du syndicalisme agricole et acteur politique en France, il a débuté son parcours militant dans les années 1970, rejoignant les luttes paysannes et devenant porte-parole de la Confédération paysanne. Sur le plan politique, il a été député européen de 2009 à 2019, défendant les causes écologistes et altermondialistes. Tout au long de sa carrière, il a milité pour une agriculture durable, le respect des droits des paysans et la protection de l’environnement. Il nous a partagé son parcours exceptionnel et sa vision passionnée de l’agriculture.

Sachant que je suis un étudiant Kanak, il a commencé son discours par un hommage poignant aux victimes tombées en Kanaky-Nouvelle-Calédonie il y a deux semaines. Ce moment de recueillement a été particulièrement émouvant et nous a rappelé l’importance de la solidarité et du respect des luttes de chacun.

Monsieur Bové a tenu à nous montrer en personne cette parcelle de terre offerte au peuple Kanak dans le Larzac. Au détour d’un sentier, dans une petite clairière, se dresse une case en pierres sèches surmontée d’une flèche faîtière, symbolisant la rencontre de deux cultures et de deux luttes : celle du peuple Kanak et celle du Larzac. Le 18 juin 1988, après le drame d’Ouvéa, les paysans du Larzac ont symboliquement donné cette parcelle aux Kanak. Jean-Marie Tjibaou y a planté un arbre de la liberté en déclarant avec humour : « Je prends possession de la France. »

Comme il me disait, « Tu es chez toi ici et c’est toi qui dois nous accueillir chez toi. », j’ai alors invité tout le monde à entrer dans mon espace. Ce fut un moment riche en émotions, où nous avons pu échanger sur nos cultures respectives.

J’ai ensuite était invité chez lui, où j’ai pu leur présenter à sa femme et lui ma coutume pour leur témoigner mon respect car j’entrais pour la première fois dans leur maison.

Entre échanges d’anecdotes et rires, ce moment de partage et de respect mutuel restera gravé dans ma mémoire. J’ai pu voir qu’il était profondément nostalgique de ses moments passés en Kanaky, comme il aime à l’appeler. Il m’a présenté avec fierté les différents cadeaux qu’il avait reçus lors de ses passages sur la Grande Terre et aux Îles loyauté.

Pour couronner cette rencontre inoubliable, j’ai reçu un livre qu’il m’a dédicacé : « Larzac, histoire d’une résistance paysanne ». Un souvenir précieux qui symbolise cette journée exceptionnelle.

Ces échanges ont été extrêmement enrichissants et m’ont rappelé l’importance de l’ouverture d’esprit et du dialogue interculturel dans notre monde.

Ci Oreon Hmaiai Monsieur Bové.